Si Dead Rising s'est rapidement imposé dans le cœur des fans, c'est sans doute grâce à ce mélange détonant de pandémie, d'histoire digne d'un film hollywoodien de série B et de second degré omniprésent. Du coup, voir un DLC au nom à rallonge de Super Ultra Dead Rising 3 Arcade Remix Hyper Edition EX Plus Alpha n'a rien de bien surprenant en soi, d'autant que la volonté affichée de rendre un bel hommage à Capcom reste un sympathique postulat de départ. Le hic est qu'au-delà de ce joyeux foutoir, ce retour vers les eighties reste fortement limité et redondant.

De Dino Crisis à Street Fighter

Vous qui pénétrez en ces lieux, sachez que si vous n'avez pas suivi (plutôt de près que de loin) l'actualité Capcom des années 80 à aujourd'hui, vous risquez fortement de passer à côté de tout ce qui fait le charme de ce DLC. En effet, l'idée est ici de proposer au joueur de parcourir 4 zones et de démastiquer du zombie à tout-va afin de récupérer de l'argent pour débloquer des costumes de personnages issus de différents jeux de l'éditeur / développeur japonais. Ainsi, bien qu'on ne puisse incarner que quatre personnages issus de la franchise Dead Rising (Nick Ramos, Annie Greene, Chuck Greene et enfin Frank West), ceux-ci auront l'occasion d'endosser les défroques de Edward Falcone (Power Stone), Felicia (Darkstalkers), Ryu (Street Fighter), Regina (Dino Crisis), Chun Li (Street Fighter), Nina (Breath of Fire IV), Shoma Sawamura (Rival Schools), Sigma (Megaman X), Captain Commando, Haggar (Final Fight), B.B. Hood (Darkstalkers) et enfin Soki (Onimusha Dawn of Dreams). Du coup, la prédisposition des héros à se travestir prend ici une toute autre dimension puisqu'en fonction du personnage choisi, les attaques spéciales seront différentes. Ryu usera alors de son fidèle Hadoken, Regina invoquera un ptérodactyle pendant que B.B. Hood se fera aider de deux peluches lourdement armées. Bref, sur ce point, c'est le délire le plus total, le fan service étant poussé à l'extrême à travers des pancartes évoquant les jeux Capcom, la monnaie qu'on engrange issue de Breath of Fire, le casque d'Arthur de Ghosts'n Goblins nous procurant une invincibilité passagère, la voix OFF typiquement arcade, j'en passe et des meilleures.

Une construction qui montre vite ses faiblesses

Cependant, au-delà de toutes ces références sans qui ce contenu n'existerait tout simplement pas, la progression aurait gagné à être plus intéressante. Malheureusement, c'est loin d'être le cas puisque vous devrez simplement enchaîner encore et encore les quatre zones, issues du jeu de base et découpées en cinq missions qui vous téléporteront à des endroits différents, pour récolter de l'argent et réussir certains défis liés au déblocage des costumes. On nous demandera alors d'éliminer un certain nombre de zombis, de trouver des bornes d'arcade ou bien encore d'obtenir des notes élevées dans certains quartiers. Rien de bien stimulant, surtout en solo, à l'image desdites missions réclamant simplement de détruire des éléments (bombes, caisses d'armes), de ramener à bon port des véhicules customisés, de sauver des civils pixélisés ou de traverser des zones (en vue de dessus ou à l'horizontale) pour arriver jusqu'au boss final. En somme, hormis le fan service évoqué juste au-dessus, l'utilisation immédiate de moyens de destruction massive (gatling, armes et véhicules customisés, bombardement aérien...) et la possibilité de jouer avec trois amis, Super Ultra Dead Rising 3 Arcade Remix Hyper Edition EX Plus Alpha affiche trop vite ses limites, ceci le reléguant au rang de grosse pantalonnade bien déglinguée, sympathique en coop, mais beaucoup trop répétitive pour fédérer l'attention de tous les potentiels acheteurs.