Il y a simulation et simulation. Dans notre petit monde moderne coquet et cossu, il s’agit d’apprendre à piloter des engins aussi exotiques qu’une bétonneuse ou encore un rafale, s’imaginer fermier, entrepreneur, cuisinier… Autant de possibilités en rapport avec le monde qui est le nôtre. Mais à supposer que nous soyons obligés de survivre en sous-sol dans la peur permanente des choses qui rôdent à la surface, le rêve ne serait plus tout à fait le même. Et de constructeur à pilote, nos perspectives d’avenir se résumeraient plutôt à « exterminateur en tous genres ». C’est précisément ce que cherche à nous inculquer le Pack Tour de Metro Last Light. Attachez vos ceintures et mettez vos lunettes mais attention : si vous sentez vraiment la douleur, alors c’est que le mutant qui vous mâchouille le bras n’est peut-être pas si virtuel que ça !
Piège de cristal
Curieusement, on aurait pu s’attendre à ce que ce DLC ne soit pas scénarisé, mais il n’en est rien. Un peu grossière, la tentative est cependant satisfaisante et remplit son contrat alors que vous plongez votre brave soldat russe dans la machine appelée la Tour, le transposant dans un univers virtuel. Noyé dans un monde de pixels, lui-même dans un univers pixélisé (ça devient complexe), votre avatar se devra d’affronter plusieurs vagues d’ennemis dans divers environnements dont il espère pouvoir ressortir entier. Facile à dire, bien moins à faire dans la mesure où cette fois-ci, la discrétion n’existe plus et seules comptent votre adresse au fusil et votre capacité à toucher votre bille... avec des billes en plomb.
Les arènes sont de design plutôt épuré, mais conçues sur plusieurs niveaux de sorte à ce que vous puissiez prendre les ennemis à revers et vice versa. Au joueur d’ailleurs de choisir sa carte d’affrontement, grande ou petite, en fonction de son humeur et de ses tendances suicidaires. Cependant, mieux vaut toujours avoir en tête les tactiques de l’ennemi : les soldats auront tendance à vous attaquer depuis des cachettes ou à vous déloger à coups d’explosifs, là où les mutants viendront au contact pour vous tailler en pièces sans ménagement. Les derniers niveaux de la simulation comportent d’ailleurs certains adversaires aussi puissants que terrifiants, rendant la complétion du défi ardue.
Les armes disponibles se débloquant au fur et à mesure que le joueur accomplit des "missions", il vous faudra choisir vos outils de mort avec intelligence. En effet, les munitions sont limitées et en racheter sur le champ de bataille coûte cher, aussi les tirs précis sont à préconiser (2 balles [monnaie du jeu] pour un tir à la tête, 3 pour un tué en un coup, etc.). Libre à vous de recruter des alliés en plein combat, qui même s’ils ne vous seront pas d’un grand secours, serviront au moins à occuper vos ennemis le temps de recharger. Le dernier combat fini, vous pouvez recommencer pour battre votre score, ou pavaner fièrement devant votre total de points posté sur le PSN, tel un coq mutant sur un tas de fumier radioactif !
La Tour MonCarnage infernale
Simulation achevée, passons au constat. Hélas, il n’est pas forcément bien rose et pour une fois, entamons les réjouissances par le bon côté. Le côté scoring de ce DLC ne manquera pas de plaire aux collectionneurs de points, là où les combats brutaux satisferont les amateurs d’hémoglobine parfumée à la poudre noire. La tentative de scénarisation du mode pourra également être saluée, car même si elle est minime, elle a au moins le mérite d’exister. Pour le reste en revanche, nous garderons les lauriers de côté. Face à des arènes plutôt moches dans lesquelles il s’agira de combattre seulement six des ennemis du jeu original, il sera difficile de trouver une certaine dose de fun, surtout si la difficulté implacable des derniers niveaux vous bloque sans ménagement. Le Pack Tour est donc un DLC franchement dispensable. Pas forcément mauvais, il s’éloigne un peu trop de l’esprit « Metro » (comprenez discrétion et angoisse) pour égayer le fan de la première heure qu’il ne fera qu’occuper brièvement. Dommage, surtout si l’on espérait garder le masque à gaz un peu plus longtemps…
Points forts
- Scénarisation minime mais présente
- Difficulté présente pour les amateurs de challenge…
- Possibilité de choisir le lieu de ses affrontements
Points faibles
- Cartes plutôt moches ou de design sans inspiration
- … qui déstabilisera les autres
- Peu d’ennemis à affronter
- Ne s’adresse qu’aux fans de scoring
Après un DLC Faction des plus honnêtes, on pouvait s’attendre à ce que le reste corresponde à la même norme. Avec le Pack Tour, il n’en est rien puisque le tout se veut bourrin et nerveux. Au détriment de ce qui fait l’âme de la série. A ne conseiller qu’aux fans purs et durs, ou alors à ceux ayant craqué pour le season pass qui y verront un moyen comme un autre de rester dans l’univers Metro.