Le post-apocalyptique, ça donne souvent dans les déserts brûlants (Mad Max, Ken le survivant…), les villes englouties sous les océans (Marine Hunter, Waterworld…) ou encore des jungles hostiles (The Lost Future, After Earth…). Pour autant, il est des fois où la quasi-disparition de l’espèce humaine se présente sous d’autres cieux, plus originaux sans être plus cléments. La série Metro fait partie de celles-ci, mêlant guerres intestines bien humaines et lutte pour la survie dans un contexte atypique : un réseau de métro. Après deux épisodes au succès certain, l’épisode Last Light s’est vu accorder une série de DLC censés garder les joueurs dans le giron radioactif de la franchise. Réussite ou échec, c’est ce que nous sommes bien décidés à découvrir à travers ce test du premier d’entre eux ! Enfilez vos masques à gaz et chargez vos fusils : carpaccio de mutant au menu !
Dis-moi qui tu massacres, je te dirais qui tu es…
Le premier des quatre packs de DLC, le pack Faction, replonge le joueur dans certains des moments-clés du titre originel, cette fois-ci proposés du point de vue d’un personnage autre qu’Artyom. Parmi les trois missions proposées, la première offre à tout bon amateur de FPS nerveux la possibilité d’incarner Hans, soldat lourd du Reich, lors de la défense d’un avant-poste face aux Rouges. Introduisant deux nouvelles armes destructrices, un railgun et un lance-grenades, la discrétion n’est pas de mise et le seul mot d’ordre est d'abattre tout ce qui bouge. Courte et plutôt figée dans l’espace, cette portion du DLC aura au moins le mérite de satisfaire les amateurs d’explosions et de douilles fumantes, surtout si pour une fois, ils peuvent se passer de vérifier l’état de leurs chargeurs.
Dans un second temps, l’infiltration est remise au goût du jour à travers une mission tout en déplacements à pas de loup et en coups de couteau en traître. En effet, cette fois dans la peau d’un soldat de la Ligne Rouge, il vous faudra vous glisser entre les soldats en faction à la surface, traversant les camps sans vous faire repérer. Assez exigeante (être vu signifie votre mort à très court terme), cette mission s’avère d’autant plus satisfaisante qu’elle bénéficie d’une certaine durée et d’une nouvelle arme de choix : un fusil de sniper doté d’un silencieux. Eliminer vos ennemis au corps-à-corps ou risquer de gâcher une balle pour un coup précis : à chacun de trucider comme bon lui semble.
Enfin, faisant fi des guerres internes agitant le métro, la troisième mission du pack Faction vous envoie rechercher des artefacts (traduisez bibelots du quotidien actuel) dans la bibliothèque Lénine, tout en chaussant les bottes d’un ranger de Ksatriya. Pas d’ennemis humains ici, juste quelques mutants en maraude et prêts à fondre sur vous entre deux ramassages d’objets utiles. Libre à chacun d’aller monnayer ses trouvailles contre de meilleures armes et munitions, pour pouvoir s’aventurer plus profondément encore dans le bâtiment en ruines. Indubitablement la mission la plus longue, même comparativement au jeu original, Ksatriya assure le spectacle à travers des environnements toujours sinistres à souhait, et les retrouvailles avec une vielle connaissance. Les bibliothèques ne vous effraient pas ? Il y a un début à tout…
Cimetière six pieds sous terre
Les guérillas souterraines terminées et les mutants réduits en hachis, il est temps de faire un petit constat sur les escarmouches. Commençant par les points négatifs, notre liste se doit de pointer du doigt la différence radicale de durée de vie entre les différentes missions du DLC, l’une tenant le joueur rivé à sa manette pendant parfois plusieurs heures (Ksatriya), l’autre durant à peine une dizaine de minutes (Reich). Le gameplay très différent d’une mission à l’autre pourra aussi mécontenter les joueurs désireux de rester dans l’esprit « Metro », que la mission Reich malmène quelque peu par son aspect fermé et bourrin.
Pour autant, le pack Faction dispose de bien des atouts pour convaincre. Les amoureux de la gâchette seront ravis d’ajouter au râtelier 3 nouvelles armes mortelles, là où ceux qui ont savouré chaque instant d’une campagne pouvant se dérouler en toute discrétion trouveront leur bonheur dans une mission plus retorse que jamais. Enfin, les amateurs de la première heure seront ravis de retrouver la bibliothèque du jeu original, ainsi que les horreurs dont elle regorge, à travers une mission aussi longue qu’angoissante. Le pack Faction s’avère donc être une bonne pioche pour le fan de stations désaffectées où flottent des radiations aussi mortelles que ses occupants !
Points forts
- Trois nouvelles missions, Reich, Ligne Rouge et Ksatriya
- Nouvelles armes destructrices (railgun, lance-grenades et sniper à silencieux)
- Un vieil "ami" est de retour dans Ksatriya
- Durée de vie satisfaisante
- Petit prix (5 euros ou 15 pour le season pass)
Points faibles
- Mission Reich courte et bourrine
- Destin des protagonistes laissé en suspens
- Scénario limité
- Quelques environnements recyclés de Metro 2033
Sortir un DLC destiné à replonger le joueur dans l’univers de la série Metro n’était pas chose aisée, dans la mesure où il fallait concilier mutants / soldats / lieux et contexte de sorte à former un tout qui n’omettrait aucun des éléments de base du jeu. Avec le pack Faction, les gars de chez Deep Silver et 2K s’en sortent plutôt bien, parvenant à offrir une expérience de jeu radicalement différente en fonction des trois missions proposées. De quoi plaire aux fans et aux autres, surtout si le tout est à petit prix !