Avec ses grands espaces désolés et ses canyons jonchés de bandits et de mutants en tous genres, Rage avait su retenir l’attention des amateurs de FPS nerveux et servis par un contexte post-apocalyptique alléchant. Quelques mois après la sortie du titre, id Software saute sur l’occasion de proposer un DLC nous replongeant dans l’univers poussiéreux de son jeu, cette fois sur les traces d’un nouveau clan de dégénérés sadiques et vouant un véritable culte au feu. Chargez votre fusil à pompe avec quelques balles de feltrite et préparez-vous à défourailler : avec les Pyros, ça risque de chauffer…
Allumer le feu…
Peu importe votre progression dans le jeu original, le DLC est accessible quand vous le voulez, depuis le camp Hagar. Dan et sa famille font donc appel à vous suite à d’étranges tremblements de terre qui agitent leur sol, et vous demandent de vous lancer dans quelques investigations souterraines. Au beau milieu des stalactites et des toiles d’araignée, vous faites la connaissance de la torride Sarah (on vous avait prévenu que c’était un DLC assez chaud) à travers une cinématique à même de faire rougir Lara Croft. Passé les quelques secondes à admirer une plastique qui tranche radicalement avec les mutants du coin, Sarah vous apprend qu’un clan de bandits s’active dans le coin : les Pyros (Scorchers en anglais). Ces gars-là sont des mécaniciens plutôt doués qui vénèrent les flammes, mais qui ont également quelques penchants sociopathes très affirmés. Et il se pourrait bien qu’ils aient un plan secret pour purger le Wasteland par le feu. En effet, l’opération "firestorm" ne saurait tarder et c’est à vous de découvrir ce qu’il en est vraiment. Mais attention : à jouer avec le feu, on finit par se brûler…
Si le DLC suit une progression via diverses missions vous demandant de voyager dans le Wasteland avec pour base d’opérations Wellspring, comptez bien découvrir de nouveaux environnements : cavernes où l’eau coule à flots et présentant de la végétation, distillerie abandonnée, tunnels sombres, égouts ou encore temples dédiés aux éléments primordiaux sont de la partie, sans oublier bien sûr un petit tour par le Mutant Bash TV. Chaque mission peut être complétée n’importe quand durant le jeu principal, voire même après ce dernier dans la mesure où le DLC permet également de poursuivre l’aventure post fin du titre. Un ajout très plaisant puisque cela laisse le temps de souffler entre deux génocides de mutants.
Chaud comme la braise
Le gros des ennemis à affronter dans le DLC fait bien entendu partie du clan des Pyros. Ces maniaques présents dans le jeu original uniquement en tant qu’adversaires véhiculés vous attaquent ici de front, et à travers diverses formes. Si le bandit de base vous chargera comme n’importe quel autre, les éléments les plus coriaces du clan sauront vous donner du fil à retordre en voltigeant dans les airs avec des jetpacks ou en vous aspergeant de gerbes de flammes. Avec un goût très prononcé pour les explosions, les nombreux ennemis vous obligeront à éviter plus de grenades qu’à l’accoutumée et gâcher plus de cartouches qu’en temps normal. Mais les Pyros ne sont pas la seule menace qui pèse sur vous : en effet, dans les recoins sombres des égouts, il faudra aussi composer avec un nouveau genre de mutant champignonesque, émettant d’étranges cliquetis (bizarre, vous avez dit bizarre ?). Autant dire que ce DLC n'est pas une promenade de santé puisque de nouveaux ennemis viennent toujours rajouter un peu d’huile sur le feu…
Côté nouveautés, le DLC propose également quelques surprises intéressantes. L’une d’elles est un pistolet à clous qui certes pèche par son manque de punch mais assure une certaine discrétion lors des tirs puisque silencieux. Un must quand les ennemis sont nombreux et risquent de se lancer tout feu tout flamme vers vous au moindre bruit. Les passages dérivés à débloquer sont toujours de la partie, et vous permettront de vous remplir les poches d’objets divers pour peu que vous disposiez de quoi ouvrir les portes cachées. Ce sera aussi l’occasion de découvrir de nouvelles têtes à Wellspring dans le casino, où le joueur téméraire pourra miser sa fortune sur un nouveau mini-jeu proche de la roulette, et risquer ainsi de gagner ou de perdre gros. Enfin, pour satisfaire les amateurs du genre, le DLC présente également un boss final venant s’ajouter au seul et unique du jeu original.
La vie est un feu : D’abord flamme, puis fumée, enfin cendres
Voici venu le temps des constats, pour rassurer ceux qui brûlent déjà d’impatience. Pour commencer par les choses qui fâchent, échauffons-nous avec la durée de vie de ce DLC, qui ne fait hélas pas long feu. Comptez deux petites heures pour en venir à bout, moins pour les plus habitués aux techniques de survie du Wasteland. Deuxième point noir, l’inexistence du scénario qui vient poursuivre le manque drastique d’histoire du jeu principal : qu’on ne se voile pas la face, les quelques lignes directrices ne sont là que pour justifier un massacre général. Jouissif certes, mais des plus banals. Pour terminer, l’idée d’inclure un énième combat Mutant Bash TV parmi les trop rares missions du DLC n’était pas forcément bonne. L’arène proposée s’avère ennuyeuse au possible et surtout très similaire (comme d’autres environnements du DLC) à des zones visitées lors du jeu principal.
Pour autant, reste-t-il de quoi s’enflammer ? Oui, ne serait-ce qu’à travers les ennemis proposés par le DLC. Les Pyros sont en effet plutôt résistants et organisés et sauront faire monter la température lors d’affrontements aussi sauvages que nerveux. Les mutants eux aussi apporteront leur quota de violence exagérée mais diablement fun, garantissant au moins des combats de qualité revus à la hausse grâce au boss final de ce DLC. Le pistolet à clous et le nouveau mini-jeu constituent également des ajouts sympathiques, tout comme le personnage de Sarah qui ne manquera pas de réveiller la flamme couvant en chaque bon gentleman du Wasteland. Une salle de trophées est également de la partie, ainsi qu’un mode de difficulté supplémentaire, Ultra-cauchemar, pour les plus courageux. Cela dit, ce DLC est-il une réussite en soi ? Aux yeux des joueurs ayant aimé fouler de leurs savates élimées les déserts du Wasteland sans doute, la formule initiale et efficace étant réutilisée sans grande inventivité. Ceux que le jeu originel aura déçu pourront cependant passer leur chemin s’ils espéraient trouver en « The Scorchers » un vrai vent de nouveauté. De quoi raviver la flamme, quoi.
Points forts
- Un nouveau clan plutôt sympathique : les Pyros
- Possibilité de continuer à jouer post fin du jeu
- Quelques environnements inédits
- Le Nailgun : silencieux et rapide
- Sarah, l’égérie du Wasteland
- Boss final
- Le prix
Points faibles
- Très court (2-3 heures)
- Certains environnements en rappellent d’autres
- Mission Mutant Bash TV clairement en trop
- Scénarisation limitée à l’extrême
Avec The Scorchers, Bethesda nous ressort le cocktail post-apocalyptique ayant donné naissance à Rage, tout en saupoudrant le tout de quelques nouveautés. S’il pèche par sa durée de vie et ses missions pour la plupart sans intérêt, ce DLC trouvera sans doute un certain intérêt aux yeux des amateurs du titre original, ravis de voir l’univers s’étendre à de nouveaux lieux, clans et personnages. Plus moyen que mauvais, The Scorchers garantit cependant le spectacle et à petit prix, même si tout cela sent un peu le réchauffé. Un comble…