Il existe certains studios de développement dont le nom suffit à évoquer la magie, la passion et à allumer des étoiles tout au fond des yeux des joueurs... Ce n'est clairement pas le cas de Spark Unlimited. Ce développeur est entré dans les mémoires avec des titres pourtant parfaitement oubliables tels que Turning Point, Legendary ou Lost Planet 3... Rassurez-vous, les équipes qui se cachent derrière cette entreprise sont loin d'être figées. D'ailleurs on retrouve un certain Toby Gard, le créateur de la licence Tomb Raider, aux manettes de ce Yaiba : Ninja Gaiden Z. Bref, on ne juge pas un bouquin à sa couverture et on va mettre tous nos préjugés sur Spark Unlimited de côté histoire de découvrir bien sagement ce que vaut ce spin-off.

N'est pas Ryu Hayabusa qui veut

En effet, s'il y a bien une expression à retenir absolument c'est celle de spin-off. Yaiba : Ninja Gaiden Z ne doit surtout pas être considéré comme un épisode canonique de la série. Pour commencer, il ne s'agit pas d'incarner Ryu Hayabusa, mais davantage Yaiba, un ninja félon qui débute plutôt mal l'aventure. Il passe en effet l'arme à gauche après un affrontement contre Ryu qui tourne court. Quand il reprend ses esprits, c'est pour se rendre compte qu'il revient sous la forme d'un cyborg et que le monde est désormais envahi par les zombies. C'est ce sale type revanchard et doté d'un humour potache que vous allez incarner tout au long de l'aventure. Si on apprécie l'aspect décalé de la situation, on aurait aimé avoir un véritable scénario à se mettre sous la dent par la même occasion. Comprenez par là qu'on peut sourire en voyant des zombies vomir ou sortir quelques remarques graveleuses, mais qu'on reste dans le flou concernant les réelles motivations de ce héros qui manque furieusement de charisme. A la rigueur, on peut fermer les yeux sur cet aspect tant que le jeu nous propose son lot d'action prenante et survoltée. Malheureusement, le bât blesse aussi à ce niveau-là...

Un gamelay mal calibré

Les habitués des Ninja Gaiden ne seront pas dépaysés sur un point, Yaiba bénéficie lui aussi d'un système de caméras pas toujours au point. Mais là où les autres épisodes s'en sortent en proposant des contrôles au poil adaptés à un gameplay vraiment exigeant, celui-ci table plutôt sur l'approximatif et sur le coup de chance. Le système d'esquive est incroyablement imprécis, on ne sait jamais où il vous emmène et le timing pour les parades est vraiment très étrange. Le tout s'accompagne d'une difficulté particulièrement mal dosée qui fait que les combats sont presque systématiquement trop simples ou bien trop durs... Vous en voulez une dernière louche ? On peut aussi signaler les horribles phases de plates-formes qui s'apparentent à de mornes QTE. On ne va pas jeter le bébé avec l'eau du bain, Yaiba : Ninja Gaiden Z propose tout de même quelques bonnes idées sur le papier. C'est le cas par exemple de l'importance accordée aux trois éléments que sont le feu, le poison et l'électricité. Ces derniers font office de 3 types de dégâts différents qu'il vous faudra éviter, mais vous pourrez aussi les utiliser à votre compte pour interagir avec l'environnement. De la même façon, Yaiba est capable de démembrer certains de ses ennemis pour ensuite se servir des morceaux comme des armes temporaires. Autant de bonnes idées a priori qui malheureusement ne suffisent pas à rattraper un level design peu inspiré et un gameplay qui laisse une trop grande place à l'aléatoire.

Une copie qui demandait encore un peu de travail

Vous l'avez compris, Yaiba : Ninja Gaiden Z est loin d'être un grand jeu. Pourtant, le titre déborde de bonnes intentions mais ces dernières ne suffisent pas à le sauver. On pense par exemple au rendu en cel shading plutôt sympathique qui réussit presque à cacher les carences techniques du jeu. La mise en scène des fatalités est aussi assez sympathique mais ces dernières ont la fâcheuse manie de téléporter votre héros sur le champ de bataille de manière aléatoire. On perd encore ainsi en précision lors des affrontements. Ajoutez à cela une aventure principale courte qui ne vous tiendra occupé pas plus de 6 heures et qui se paye le luxe d'être incroyablement répétitive. Certes, le fait de terminer ces pauvres sept niveaux vous donnera accès à un mode Arcade soi-disant old-school, mais la carotte n'est pas suffisante. Yaiba : Ninja Gaiden Z fait incontestablement partie de ces jeux qu'on termine en se forçant et qu'on oublie pourtant rapidement.