Les petits gars de Playway, habitués aux Simulator en tout genre nous développent cette fois-ci un titre qui a donc l'ambition de vous emmener sauver un maximum de personnes avec votre hélicoptère favori. Le titre nous promet pas moins d'une quarantaine de missions et 8 hélicoptères différents, un système de météo dynamique mais également des contrôles axés sur l'aspect simulation, et tout ça pour la modique somme de 13,99 €. Alléchant non ? Allez hop, histoire de vérifier toutes ces promesses, on sort son joystick préféré pour partir à l'assaut des cieux sur-le-champ.

Tout le monde descend

Mais moins de deux minutes après, on redescend sur terre en constatant que le titre ne prend pas en charge un périphérique pourtant fort utile sur le genre. Quant à la compatibilité manette promise, malgré de longues minutes de tentative de paramétrage, elle refuse de s'activer. Qu'importe, c'est donc armé de mon clavier et ma souris que je m'activerai à la tâche, et sans rechigner. Ce bref passage dans les menus du jeu m'aura en tout cas permis de constater leur petit côté désuet, sans doute un hommage aux nostalgiques des années 90, qui... n'apprécieront pas le geste pour autant, à moins d'avoir un sérieux problème. N'ayant guère d'autre option, c'est donc tout inquiet que je décide de me diriger vers le hangar afin de pouvoir enfin juger de la qualité du gameplay, qui va m'être présenté via un tutoriel que j'espère fort positif. Première étape, surmonter le temps de chargement qui aura duré 40 bonnes secondes, signe annonciateur de graphismes époustouflants ?

Helicopter Simule à tort

Et là, c'est le drame. Un nouvel hommage involontaire au pixel art qui prend la forme d'une bouillie de polygones. Ai-je vraiment mis les options d'affichage à leur niveau maximum ? Une rapide vérification me confirme que oui, et en vient à me faire douter sur le caractère mensonger du trailer d'annonce du jeu qui (sans être de très haut niveau) proposait des effets de lumière plus agréables et des textures légèrement affinées. Un bref déplacement du personnage en vue à la première personne et c'est enfin l'instant clé, la prise en main de l'hélicoptère. Une touche pour démarrer le moteur, une autre pour commencer à s'élever et quelques essais plus tard, c'est avec joie que je déambule dans les airs, m'offrant même une petite virée risquée au plus près du sol avant de disparaître dans les branches d'un arbre apparu au dernier moment. Les joies du clipping !

Un stabilisateur qui manque de... stabilité

Si après quelques minutes la jouabilité ne semble pas si désagréable à prendre en main, il suffit d'une petite heure pour en voir les limites. Outre un stabilisateur qui n'en fait qu'à sa tête en refusant parfois de s'activer alors que l'engin est quasiment à l'arrêt, ou en s'activant lorsque l'hélicoptère frôle la chute libre, on dénombre plusieurs soucis de caméras particulièrement gênants quand il s'agit de se placer au-dessus du point d'extraction d'un blessé. Si trois vues différentes sont effectivement disponibles, elles restent cependant figées et ne peuvent même pas être modifiées via la souris, qui permet seulement de faire pencher l'hélicoptère, exactement comme les flèches directionnelles. Et comme si cela ne suffisait pas, il est certes possible d'affilier les touches ZSQD au déplacement du personnage, mais cette action les rendra alors indisponibles pour les commandes de l'appareil. Tout ça sans que le jeu vous prévienne de quoi que ce soit, puisque c'est après avoir constaté que votre hélico ne décolle plus que vous commencerez à vous douter que l'attribution des touches souffre d'un léger problème.

Des objectifs variés...

Après avoir passé le plus clair de votre temps à pester contre ces quelques soucis, vous déciderez tout comme moi de mettre votre rancœur de côté et de donner une deuxième chance à ce titre en démarrant l'unique mode Campagne disponible. Grave erreur. Un bref passage par l'écran de sélection de l'hélicoptère (qui ne peut d'ailleurs pas être choisi librement pour toutes les missions) et les missions s'enchaînent les unes après les autres, vous proposant à chaque fois un objectif différent qu'il faudra bien penser à noter, car une fois proposé en début de parcours, celui-ci ne pourra plus être consulté en cours de mission. Mais la variété des objectifs ne constitue en fait qu'un leurre pour dissimuler l'extrême répétitivité du titre, qui se contentera de vous trimbaler d'un point A à un point B, partant de votre base pour aller sauver une personne blessée, la ramener à l’hôpital avant de faire votre retour triomphal à cette même base.

… qui ne sont qu'un leurre

On pourra simplement distinguer quelques missions aux objectifs différents mais qui se contentent en fait de remplacer les features principales du jeu : ainsi, il vous sera des fois demandé de récupérer un baril vide (en lieu et place d'une personne) puis de passer au-dessus d'une forêt en feu pour larguer le tout (au lieu de déposer la personne à l’hôpital). Il y avait de l'idée, mais dans les faits vous aurez beaucoup de difficulté à trouver encore de l'intérêt à cet enchaînement d'objectifs une fois passé les cinq premiers niveaux. Dans ces conditions, difficile de considérer que les 45 missions proposées constituent un réel point fort, d'autant plus que le titre souffre de nombreux autres défauts, allant des animations risibles à la seule musique du jeu insupportable, en passant par les quelques ralentissements qui surviennent lors des atterrissages sur le toit de l’hôpital. Les amateurs de liberté pourront toutefois s'attarder sur le mode jeu libre après avoir choisi au préalable les conditions de vol (pluie, vent, jour / nuit...). Quant aux vrais amateurs de liberté, ils trouveront sans doute un bien meilleur moyen de dépenser leurs précieux deniers qu'en achetant Helicopter Simulator 2014.