L’année 2014 démarre sur les chapeaux de roue pour la Dreamcast ! Après la sortie en janvier de Redux : Dark Matters et en attendant l’arrivée au mois de mars de Pier Solar, c’est le shoot’em up NEO XYX qui débarque en cette fin février sur la dame blanche de Sega. Aussi disponible sur Neo Geo, ce nouveau titre du petit studio NG:Dev.Team nous arrive avec plus de huit mois de retard. Reste maintenant à voir si l’attente en valait la peine.
En tout cas, on peut dire que la NG:Dev.Team n’en est pas à son coup d’essai avec NEO XYX, le studio ayant produit un total de cinq jeux, à chaque fois des exclusivités Dreamcast et Neo Geo, entre 2006 et aujourd’hui. Après Last Hope, Last Hope Pink Bullets, Fast Striker et Gunlord, nos amis s’attaquent cette fois à un genre particulièrement représenté dans les années 90 : le manic shooter (comme DoDonPachi pour ne citer que lui). Et effectivement, on pourrait facilement croire que NEO XYX débarque tout droit de cette époque, tant le titre reprend fidèlement ce qui a fait le succès de ce genre de shoot’em up. Et cela commence dès la scène d’intro, d’un kitsch résolument assumé avec ses explosions, ses cyborgs, ses vaisseaux mauves tireurs de lasers verts fluorescents, et le tout sur fond de musique électro-rock. OK c’est bon, nous voilà prévenus.
Un manic pur jus
Comme dans tout bon manic qui se respecte, nous nous retrouvons face à shoot à scrolling vertical où votre vaisseau, possédant une boîte de collision minuscule de seulement quelques pixels, voire même un seul pixel, doit réussir l’exploit de se faufiler sur un écran littéralement submergé de boulettes multicolores et d’ennemis en tous genres suivant des patterns aussi complexes à esquiver qu’élégants à regarder. NEO XYX ne déroge pas à la règle et se caractérise par une action incessante qui ne laisse pas une seconde de repos, et se paie même le luxe de proposer un léger scrolling horizontal qui s’active lorsque votre vaisseau approche des bords de l’écran (à la façon de DoDonPachi ou Batsugun, pour les connaisseurs). Pour vous défendre, en plus des traditionnelles smart bombs, votre petit zinc ne pourra compter que sur un seul type de tir non upgradable, comprenez par là que vous n’aurez pas l’occasion de ramasser des power-up pour l’améliorer ou encore de trouver de nouvelles armes. C’est un choix qui plaira ou pas, mais vous êtes au moins assuré d’éviter le symptôme du « je suis mort au milieu du niveau, mon armement est retombé à zéro et je n’ai pratiquement plus aucune chance de m’en sortir ».
Un jeu qui ne se laisse pas facilement dompter
Ne vous fiez pas aux huit crédits de trois vies qui vous sont généreusement offerts en début de partie ou au nombre peu élevé de niveaux (seulement six) : NEO XYX est difficile et il vous faudra une certaine dose de motivation et d’acharnement pour espérer voir le crédit de fin. L’action est si rapide et l’écran tellement rempli de boulettes que l’on finit vite par perdre son sang-froid et à se demander comment on va bien pouvoir s’en sortir. Souvent, c’est la chance qui vient à votre secours, la boîte de collision du vaisseau étant si petite que vous pouvez esquiver des tirs ennemis sans même vous en rendre compte. Mais les plus « pros » d’entre vous adopteront sans doute une approche moins aléatoire de la chose. En effet, maintenir le bouton R enfoncé permettra tout simplement à votre vaisseau de ralentir sa vitesse de déplacement, vous permettant de vous orienter avec plus de précision, presque au pixel près, pour esquiver avec habileté plutôt que par chance. Les smart bombs (invoquant une tête de tigre vert fluo géante détruisant tout à l’écran... puisqu’on vous disait le jeu était kitsch...) sont définitivement là pour être utilisées, et peuvent d’ailleurs être récupérées et reconstituées (6 fragments de bombes vous procurent une smart bomb supplémentaire) à la pelle dans les niveaux.
Une technique bien maîtrisée
Côté graphismes, NEO XYX ne prétend pas époustoufler les joueurs par sa beauté ou ses effets visuels, mais lorgne (encore une fois) du côté des manic de la première moitié des années 90 dont il s’inspire tant. La résolution du jeu est basse, ce qui devrait ravir les amoureux de bon gros pixels, et a au moins le mérite de garantir que le jeu tourne parfaitement sans aucun ralentissement, malgré le déluge d’ennemis, de boulettes, d’explosions, et malgré la taille imposante de certains sprites, notamment les boss de fin de niveau. La bande-son dans un style électro-rock, quant à elle, remplit parfaitement le job en proposant des compositions entraînantes adaptées à l’action qui se déroule à l’écran. Pour finir, les bruitages simplistes sont également dans le ton du jeu et les plus persévérants d’entre vous exploiteront le système de scoring pour « faire péter » le compteur et frimer sur les forums !
Points forts
- Un bon vieux manic...
- Action survitaminée et fluidité garantie
- Une courbe de progression exigeante mais pas aberrante
- Plusieurs modes d’affichage (horizontal, vertical, tate…)
- A que boum boum, cyborgs et lasers verts fluorescents (enfin, kitsch quoi…)
Points faibles
- ...mais ne vous attendez pas à une quelconque nouveauté
- Seulement 6 niveaux et 1 seul vaisseau jouable
- Pas de multijoueur
La NG:Dev.Team nous a pondu un shoot’em up tout à fait honnête reprenant jusque dans les moindres détails les codes de la première vague de manic shooters. Le résultat ? Un jeu qui sort en 2014 en imitant un style qui nous vient de la première moitié des années 90 sur des consoles sorties en 1998 et 1991 (respectivement la Dreamcast et la Neo Geo). Au programme : déluges de boulettes de toutes les couleurs, bande-son électro-rock et difficulté relevée, mais pas non plus aberrante, qui exige de la pratique. Un jeu à réserver aux vieux de la veille des manic mais aussi aux plus jeunes qui veulent découvrir le genre... mais à condition d’avoir une Dreamcast ou une Neo Geo.