Ubisoft tente depuis peu de nouvelles expériences en matière de modèle économique avec notamment une orientation très nette vers le free-to-play. Fer de lance de cette nouvelle stratégie, The Mighty Quest for Epic Loot est désormais accessible à tous par l'intermédiaire d'une bêta ouverte qui fait quasiment office de lancement officiel. Il est donc temps pour nous de se pencher sur son concept pour le moins original mêlant hack'n slash et tower defense...
Après une brève inscription suivie d'un téléchargement d'un poids dérisoire, vous voici prêt à lancer le jeu sans débourser le moindre centime et sans passer par Uplay. On vous laisse alors la possibilité de choisir gratuitement votre classe entre 3 propositions somme toute classiques mais qui n'en restent pas moins variées et intéressantes : le Chevalier, le Mage et l'Archer. Attention toutefois à bien choisir puisqu'il faudra sans doute débourser un peu d'argent pour les obtenir toutes. Il reste la possibilité de créer autant de comptes que de classes, mais on verra que cette solution n'est pas optimale puisque l'intérêt est ici de maximiser le loot et les ressources (comme l'indique le nom du jeu) et qu'en ce sens, il n'est pas vraiment pertinent de diviser les revenus. Il peut toutefois s'agir d'une bonne solution pour cerner les spécificités de chaque classe et ainsi choisir celle qui nous correspond le mieux pour commencer.
Un hack'n slash...
A partir de là, on découvre un gameplay scindé en 2 phases bien distinctes. La première consiste à explorer des donjons dans des séquences typiques des hack'n slash en éliminant chaque ennemi et en évitant chaque piège (lance-flammes, mines, etc.) jusqu'à atteindre un précieux butin qui dépend principalement d'un score lié à 3 critères : le temps, la destruction des mines adverses et enfin le nombre de morts. Pour cela, il faut faire usage des 4 pouvoirs actifs qu'il est possible d'équiper simultanément et qui sont propres à chaque classe. Par exemple, le chevalier peut disposer d'une attaque circulaire, ou d'un boost momentané de l'attaque, tandis que le mage peut lancer des sorts ralentissant les ennemis ou électrocutant tout ce qui passe aux alentours. Ces pouvoirs sont obtenus et améliorés automatiquement lors de la montée en niveau, si bien qu'il ne reste au joueur qu'à choisir les 4 qu'il préfère. Mais il doit aussi soigner son équipement en triant les nombreux objets lootés aléatoirement par les mobs. Chacun apporte des compétences passives plutôt variées allant de l'augmentation des dégâts en passant par le renvoi de dommages ou l'ajout de munitions explosives. Bref, les choix sont souvent cornéliens lorsqu'il s'agit d'équiper son perso, ce qui est assurément un bon point.
... mais aussi un tower defense
Les butins obtenus à chaque victoire sont répartis en 2 monnaies : l'or et la force vitale. Toutes deux peuvent alors être utilisées pour crafter des pièces d'équipement mais surtout pour construire son propre donjon. D'un niveau maximum équivalent à celui du joueur, celui-ci doit continuellement être amélioré en ajoutant des pièces, des mines rapportant des ressources, des espaces de stockage plus grands, des pièges, des créatures, etc. Et les choses sont là encore plutôt intéressantes puisqu'il peut par exemple construire un labyrinthe pour protéger ses ressources en plaçant des mines dans des endroits introuvables, tandis qu'il faut aussi gérer l'alimentation de ses pièges, augmenter le niveau de chaque unité indépendamment, et même définir son comportement. Chaque unité peut ainsi adopter 3 attitudes radicalement différentes permettant de varier les stratégies en permettant aux archers de lancer des munitions précises et puissances, mais lentes à charger, ou bien de lancer 3 munitions d'un coup dans autant de directions. Le seul point négatif est qu'à chaque petite modification, il faut valider son donjon en venant à bout de ses propres pièges, sans en oublier un seul, puisque chaque créature laissée en vie dormira durant les attaques ennemies. Inutile de préciser que cela peut vite devenir rébarbatif. On comprend aisément qu'il s'agit là d'un moyen de lutter contre certains pièges infranchissables, mais cela n'en reste pas moins frustrant à la longue.
Free-to-play, mais pas pay-to-win
Dès lors le but du jeu est d'affronter les donjons d'autres joueurs (seul puisque, malheureusement, il n'y a pas de coop au programme) afin de leur voler leur trésor et ainsi améliorer ses défenses, ce qui assure une protection et une entrée continue de ressources. L'XP également engrangée sert quant à elle à monter de niveau jusqu'à affronter le donjon d'un boss IA offrant l'accès à une nouvelle zone avec un challenge plus élevé, et donc un loot plus important. Le problème est que la montée en niveau devient rapidement assez longue, ce qui implique d’enchaîner des donjons reprenant souvent le même schéma défensif. Un certain côté répétitif s'installe donc après quelques heures de jeu seulement. Il est toutefois possible de participer à des compétitions consistant à terminer le plus rapidement possible des donjons d'un niveau variable. Les meilleurs joueurs mondiaux remporteront ainsi une troisième monnaie : les blings. En effet, qui dit jeu free-to-play, dit présence d'une monnaie alternative obtenue en quantité limitée in-game, mais qui peut être achetée contre de l'argent réel. Ceci étant, force est de constater que les développeurs d'Ubi Montréal n'ont pas trop tiré sur la corde à ce niveau. En effet, les quantités obtenues en jeu suffisent à acheter au moins une autre classe et quelques emplacements d'inventaire supplémentaires. Payer ne sert donc qu'à obtenir quelques améliorations cosmétiques (thèmes de donjons plutôt sympathiques, vêtements, etc.) ou l'intégralité des classes, car la 4ème est disponible uniquement à la vente : la Fugitive. Bref, le joueur payant peut varier les plaisirs sans que cela n'enlève quoi que ce soit à celui qui ne souhaite pas débourser un centime. En effet, la construction est instantanée et il n'est pas possible d'acheter des ressources (bien que quelques boosts soient au programme). Finalement, The Mighty Quest for Epic Loot est tout sauf un pay-to-win et mérite à ce titre qu'on y jette un coup d'oeil. Cela est d'autant plus vrai qu'il est encore en bêta et devrait donc encore s'améliorer.
Points forts
- Concept aussi original qu'addictif
- Plutôt beau
- Vraiment jouable gratuitement
- Ni temps de construction, ni temps morts
- Classes intéressantes et plutôt équilibrées
- Loot assez riche
Points faibles
- Tous les donjons se ressemblent un peu
- Répétitif à la longue
- Devoir valider son donjon à chaque modification
- Montée en niveau un peu longue après quelques heures de jeu
- Pas de coop
Fort d'un concept plutôt plaisant et assez addictif, The Mighty Quest for Epic Loot s'avère extrêmement sympathique durant les premières heures de jeu. On prend ainsi plaisir à bâtir un donjon imprenable tout en se mesurant à l'esprit tordu de certains joueurs. Cela est d'autant plus vrai qu'il s'agit là d'un des rares free-to-play vraiment jouables gratuitement. Malheureusement, une certaine répétitivité vient progressivement ruiner cette douce sensation, sans qu'il soit possible de varier les plaisirs. Reste qu'il serait dommage de ne pas tenter l'expérience en attendant des nouveautés qui devraient arriver tout au long de cette phase de bêta ouverte.