Six mois après sa sortie, l’excellent Valkyria Chronicles joue les prolongations sur le PlayStation Network avec ni plus ni moins que trois DLC. Parmi eux, Selveria’s Mission : Behind Her Blue Flame propose une incursion dans le camp ennemi en nous mettant aux commandes d’un escadron de l’Empire. Son fer de lance ? L’adversaire le plus charismatique de la campagne solo : Selvaria. Le pitch est vendeur, et le produit… pas forcément à la hauteur.
Combien de joueurs de Valkyria Chronicles ont souhaité, au cours de la campagne principale, avoir la puissante Selvaria (oui, l’orthographe de son nom en jeu diffère de celui du titre du DLC) dans leur équipe ? Suffisamment pour que Sega réponde à cette attente en nous faisant vivre, depuis les lignes ennemies, sa rencontre avec une jeune recrue du nom du Johann. Le bleu est surtout là pour donner un point de vue à partir duquel suivre l’aventure. Il ne brillera pas pendant le déroulement du court scénario proposé, ni pendant les batailles pour lesquelles son rôle d’ingénieur s’avère bien souvent futile. Soit, mais il a au moins le mérite d’exister, et son rôle de faire-valoir, lui, il le remplit à merveille. Se dégagent donc, d’emblée, du bon et du moins bon avec lesquels il faudra composer un court instant : deux, trois ou même quatre missions grâce à la rejouabilité.
L’infériorité numérique est un classique de la stratégie. Selveria’s Mission n’y échappe pas : on commence la première bataille acculé, et, non content de défendre son camp, il faut aller prendre celui de l’adversaire. Heureusement, pour cela, on peut compter sur la présence de notre Général au sang de Valkyrie. On y a même intérêt, car la difficulté est relevée. Adieu les troupes évoluées de Welkin, on nous refourgue les bras cassés de l’Empire. En face, en revanche, ça sait se battre. Les unités sont résistantes et l’IA parfois agressive. Il en résulte des erreurs souvent punitives. En plus de ça, on a beau avoir une Valkyrie à nos côtés, une pirouette scénaristique nous interdit d’en utiliser les pouvoirs. Ceux qui pensaient voir la fameuse « Flamme Bleue » annoncée dans le titre du DLC seront donc déçus, à moins de s’acharner jusqu’à débloquer la quatrième mission.
Quoi qu’il en soit, la première bataille ne résistera pas très longtemps aux joueurs aguerris. Vient donc la deuxième, dont le déroulement est déterminé par la manière avec laquelle on accomplit la précédente. Les plus optimistes diront qu’il peut s’agir de deux missions différentes, toujours est-il qu’elles se partagent le même champ de bataille. L’une comme l’autre ont pour principal intérêt de donner une utilité à notre ingénieur. Là encore, la difficulté est au rendez-vous, bien qu’ayant accès à des unités un tantinet plus aguerries et il faudra trouver la parade pour s’octroyer une victoire méritée. Si les plus courageux rejouent le DLC pour venir à bout des deux versions de cette mission, et que le tout a été rempli avec un rang A ou S, ils auront pour récompense une mission qui offre pour seul divertissement le fait de pouvoir jouer Selvaria avec ses pouvoirs de Valkyrie, ce qui, pour le coup, nous fait tomber dans l’extrême facilité.
Points forts
- Très bonne durée de vie…
- Faible prix (3,99 €)
- Le plaisir de jouer le camp adverse et d’en apprendre un peu plus sur Selvaria
Points faibles
- …uniquement pour les plus persévérants
- Difficulté mal dosée
Entre des unités sous-évoluées et une Selvaria invincible, le DLC Selveria’s Mission : Behind Her Blue Flame oscille entre véritable casse-tête et facilité déconcertante. Pour ne rien arranger, la plupart des joueurs ne verront jamais que deux – ou trois – missions cauchemardesques, tant il est difficile de débloquer la quatrième. On retiendra donc un dénouement précoce avec, pour lot de consolation, une nouvelle arme en exemplaire unique à utiliser sur sa partie principale. Notre adversaire préférée méritait d’être autrement mise en valeur.