Rappelez-vous, en 1996 sortait au Japon un certain Dragon Ball Z Legends sur PlayStation et Saturn. Ce dernier mettait en scène des combats assez originaux puisqu'ils faisaient parfois intervenir six combattants au sein d'un même affrontement. Délibérément plus simpliste en termes de gameplay, ce Legends s’avéra au final une bonne surprise, non exempt de défauts mais suffisamment intéressant pour rallier les gagabaliens japonais. Pourquoi évoquer aujourd'hui ce titre ? Eh bien tout simplement parce que Battle of Z en reprend les grandes lignes.
Si vous appréciez le respect scénaristique d'une œuvre quand vous jouez à un jeu vidéo, vous pouvez d'ores et déjà laisser de côté ce Dragon Ball Z : Battle of Z. En effet, si la plupart des précédents titres avaient pour eux d'être fidèles à l'oeuvre de Toriyama, le dernier jeu en date de Namco Bandai prend une tout autre direction. En effet, si les grands arcs de la saga sont présents (Saiyens, Freezer, Cell et Buu), il est plus ici question de mettre en avant des affrontements dynamiques, impliquant parfois 8 combattants, que de raconter une histoire. Du coup, on ne sera pas vraiment surpris par les trois modes de jeu proposant du solo, du coopératif et du compétitif, les deux premiers étant d'ailleurs complémentaires.
L'union fait la force
Ainsi, si vous n'avez pas d'amis sous la main, rien ne vous empêchera de débuter une partie en ne comptant que sur vos talents... et ceux de l'IA. En effet, chaque combat de ce Dragon Ball Z : Battle of Z ne se jouera pas en 1V1 mais plutôt en 4Vx ennemis. En somme, au fur et à mesure de vos victoires, vous débloquerez de plus en plus de combattants et à chaque mission, il vous faudra choisir les trois guerriers qui vous accompagneront. L'idée est intéressante mais assez déstabilisante puisque s'il ne sera par exemple pas possible de choisir les membres du commando Ginue pour affronter Freezer, vous pourrez très bien choisir quatre fois le même personnage même si les héros devront automatiquement être liés à l'arc en cours. De plus, avant de débuter un combat, vous pourrez personnaliser votre fighter, ainsi que les trois dirigés par la console, en les équipant de cartes que vous aurez achetées ou récupérées au terme d'un affrontement. Celles-ci, de plusieurs types, vous permettront de booster votre force, votre défense, vos attaques énergétiques ou de profiter de bonus durant un laps de temps défini.
Problèmes divers et variés...
Bref, si vous n'avez pas lâché l'affaire pour cause de n'importe quoi pouvant être synonyme de quatre Krilin contre un Cell, vous aurez alors la joie de pénétrer dans l'arène et de savourer des combats particulièrement dynamiques. Sauf qu'ici aussi, tout n'est pas rose, loin de là. Déjà, il faudra se faire à cette caméra virevoltant d'ennemi en ennemi qui a bien du mal à nous proposer une lecture claire de l'action et du combat en cours. Ensuite, il faudra aussi passer outre les errances de l'IA, tant ennemie qu'alliée. En somme, alors qu'on pouffera devant certains ennemis ne bougeant pas d'un pouce tant qu'on ne les frappe pas, on grincera davantage des dents en se rendant compte que nos compagnons ne se foulent pas vraiment et que leurs réactions sont très variables d'un affrontement à l'autre. Si ceci nous vaudra plus de prises de risques, il est aussi agaçant de constater que bien que nos alliés puissent nous ressusciter, il arrivera souvent qu'ils nous délaissent comme des malpropres. Heureusement qu'on pourra bénéficier de continues même si en fonction des personnages choisis, ceux-ci seront plus ou moins élevés, quatre personnages puissants ayant par exemple moins de respawns que quatre fighters plus faibles.
... et gameplay simplifié
Au-delà de ça, signalons que le gameplay milite pour la simplicité puisqu'il suffira d'appuyer sur une touche pour combattre au corps-à-corps, une autre pour dasher, les autres combinaisons de boutons étant associées à des attaques énergétiques. Du coup, point de véritables combos, les seuls enchaînements résultant d'attaques automatiques entre nos compagnons et notre combattant, ceci étant synonyme d'une QTE à effectuer pour ne pas casser ledit combo ou d'attaque synchronisée si deux combattants frappent le même adversaire au même moment. En somme, il conviendra simplement de locker notre adversaire, d'user du dash pour l'atteindre, bourriner une touche afin de le défourailler pour remplir plus rapidement notre jauge de PT, balancer le plus possible d'attaques énergétiques et recommencer jusqu'à la fin du combat. Peu passionnant d'autant que les ennemis ne se priveront pas pour lancer tout le temps les mêmes attaques afin de nous tenir à distance ou de vider prestement notre jauge de santé. Notons enfin qu'à mesure que vous combattrez, vous remplirez une jauge de Genki utile pour deux choses. Premièrement, à intervalles réguliers, Goku vous demandera de lui en donner à la fin de combats, ceci vous permettant d'obtenir des points Premium pour obtenir des objets spécifiques. Ensuite, elle vous servira à ressusciter vos compagnons afin d'éviter un Echec de mission.
Quand DBZ milite pour le coopératif
Arrivé à ce stade du test, on peut se demander si Battle of Z a bien de réelles qualités. Il en a, surtout si vous aimez le coopératif et le compétitif. En effet, si vous ne parvenez pas à passer une mission Solo, vous aurez deux choix : soit reprendre d'anciennes missions pour gagner de l'expérience et des objets, soit tenter de la passer dans le mode Coopération avec trois autres joueurs. A ce sujet, notez que si vous ne trouvez pas suffisamment de joueurs, les autres combattants pourront être dirigés par la console. Bref, l'idée est plutôt intéressante d'autant qu'un combat sur deux, chaque joueur pourra choisir sa propre mission et les combattants dirigés par l'IA. Prenons un exemple. Vous n'arrivez pas à passer la mission du Cell Game en solo. Vous passez alors en Coopération où vous trouvez un ami ayant fini le jeu. Si de votre côté, vous ne pourrez choisir que trois combattants liés à l'arc en cours, votre ami en revanche pourra incarner Buu, Dabra ou même Bills, le dieu de la destruction issu du film Battle of Gods. Mieux, si vous ne passez pas la mission, votre ami pourra la choisir à son tour et opter pour trois personnages surpuissants. Bref, une bonne façon de ne pas criser d'autant que les combats à quatre sont tout de même beaucoup plus sympathiques qu'avec l'IA. Si c'est le compétitif qui vous botte, notez que vous aurez quatre modes, pour 2 à 8 joueurs, à disposition : Combat normal (4V4), Combat au score (éliminer un maximum d'ennemis dans le temps imparti), Course Boules de cristal (l'équipe gagnante étant celle qui obtient le plus de boules) et enfin Mêlée générale (chacun pour soi et que le meilleur gagne).
Un Dragon Ball un peu trop Z
En définitive, à qui s'adresse ce Dragon Ball Z : Battle of Z ? Difficile d'être catégorique, car si l'orientation multi du jeu est clairement définie dès le départ, elle n'excuse en rien les nombreuses tares évoquées plus avant. A celles-ci, on pourra rajouter un visuel qui n'a finalement pas vraiment évolué ces dernières années et des environnements en petit nombre qui plus est moins destructibles que dans les autres opus. Notons enfin qu'il n'est pas possible de se transformer en plein combat. On a donc du mal à imaginer le fan en vanter les mérites tant ce Battle of Z est perfectible. Finalement, l'impression générale qui en ressort est une sensation de laxisme puisque les développeurs semblent avoir viré ce qui faisait le charme des autres opus en se reposant uniquement sur la dimension sociale.
Points forts
- Dynamisme des combats...
- L'aspect coopératif et le multi
Points faibles
- … même si ces derniers sont brouillons à cause d'une caméra folle
- 70 personnages (en comptant les transformations), une 40aine de vraiment différents
- Pas de vrai mode Scénario
- Certains combats longs et inintéressants
- Gameplay limité
- IA à la ramasse
- Le prix excessif
Si d'un côté, on peut se féliciter d'avoir enfin un peu de nouveauté dans l'univers de Dragon Ball Z, le résultat a de quoi décevoir. En effet, en orientant son jeu vers le coopératif et le compétitif, Namco Bandai a délaissé tout le reste. Ainsi, bien qu'on ait droit à des affrontements dynamiques, ceux-ci sont malheureusement très confus à cause d'une caméra épileptique. De plus, en épurant à outrance son gameplay, ce DBZ devient incroyablement simpliste et bourrin et ne vaut au final que pour ses combats à plusieurs. Notons enfin l'absence de vrai mode Scénario couplé à un survol de la saga peu respectueux car entièrement induit par la fameuse dimension coopérative uniquement online, une IA plutôt moyenne, un visuel limité et un prix excessif. Restent cependant quelques bonnes tranches de rigolade, mais à 40 euros, ça fait un peu cher la blague.