De son véritable nom Dark District le jeu a été renommé Obscure Zone en France. Une politique de traduction totale puisque l’intégralité du contenu est disponible en français. Bien que pouvant être salué, cet effort de localisation est révélateur de la politique de Kabam : rendre facilement disponibles ses titres dans une majorité de pays de façon à toucher un public très large susceptible de passer un jour par la case boutique. Eh oui, beaucoup semblent l’oublier, mais free-to-play ne veut pas dire que les développeurs vivent d’amour et d’eau fraîche.

Armez-vous... de patience

Comme dans tous les jeux de stratégie, deux phases distinctes rythment les parties : les moments de gestion de la base et les campagnes d’attaques contre l’IA ou les autres joueurs. Le but sera de récolter toujours plus de ressources pour améliorer et construire des bâtiments toujours plus coûteux. Y'a pas à dire, le futur dans les œuvres de science-fiction, c'est pas souvent la joie ! L'action ici a lieu sur la planète Tenebri au sein de l'Obscure Zone, une colonie minière perpétuellement plongée dans l'obscurité. Depuis quelque temps, les communications avec la terre sont coupées et des seigneurs de guerre s'attaquent aux exploitations pour prendre possession de l'Hexium, une énergie extraterrestre ultra convoitée. A nous donc de défendre notre base et pourquoi pas sauver la planète au passage. Première étape obligatoire, construire sa propre base. Tout gravite ici autour d’un centre de commandes à faire régulièrement évoluer pour débloquer des améliorations ainsi que d'autres bâtiments. Pour engranger des ressources, on fera régulièrement la tournée des extracteurs d’Hexium et des raffineries d’alliage que l’on pourrait comparer aux usines à gaz Vespene et aux cristaux bleus de Starcraft. Si le système respire le classicisme, il n’en demeure pas moins efficace et bien adapté aux contrôles tactiles avec la possibilité de placer et déplacer les bâtiments à la volée.

Obscure Zone fait partie de ces jeux où chaque action prend du temps à s’accomplir. Il faudra s’armer de patience ou, pour les plus pressés, d’une carte bleue. La boutique intégrée permet en effet d’acheter des crédits capables de débloquer instantanément tout contenu. Mais comme toujours dans les offres de ce genre, les prix s’envolent assez vite pour atteindre des sommes abracadabrantesques ( on trouve des packs à 89,99 € par exemple). Nous sommes bien d’accord, c’est assez cher pour un jeu avant tout destiné à être un passe-temps ponctuel sur plates-formes mobiles. Fort heureusement, le temps s’écoule même lorsque l’application est quittée, ce qui permet de profiter des moments de pause pour continuer à amasser des richesses. C’est dans cette optique que s’envisage Obscure Zone, un jeu de stratégie à appréhender sur la durée. Mais à trop vouloir créer un clone de Clash of Clans, Kabam en finit par doter le jeu des mêmes défauts. Car passé l’euphorie des débuts et des améliorations peu chères et rapides à mettre en oeuvre, la moindre action demandera un temps fou pour s’accomplir une fois quelques heures de jeu au compteur. La sanction ne se fait pas attendre, on jouera beaucoup au départ puis de moins en moins chaque jour, quelque peu lassé de devoir attendre encore et toujours.

Kabam Boum Badaboum !

Deux modes de jeu sont proposés, le premier est une campagne solo dans laquelle on avancera de district en district pour détruire des bases ennemies toujours mieux défendues. Chaque victoire rapportera de l’xp, de l’alliage et de l’Hexium. Le second mode est orienté multijoueur et permet d'attaquer la base d'un autre joueur pour le délester de quelques ressources. Ceci signifie donc que notre propre bastion pourra subir des assauts, il faudra donc veiller à bien le protéger. Pour ce faire, le joueur a accès à une batterie de tourelles défensives et de murailles coûtant de plus en plus cher à produire. En ce sens, la mécanique interne du jeu suit un peu le schéma suivant : farmer des ressources pour améliorer sa base et améliorer sa base pour farmer plus de ressources. Fort heureusement, un système de défis internes permet de récolter quelques ressources et crédits à chaque étape de l’amélioration de la base.

Contrairement à Clash of Clan où une fois les unités posées au sol le joueur devient spectateur de l’action, il est possible ici de donner quelques ordres sommaires à nos troupes. On en aura bien besoin tant les actions automatiques des unités révèlent rapidement leurs limites. Entre le pathfinding étrange faisant contourner des murs au lieu d’attaquer les tourelles situées derrière et la dispersion de la puissance de feu, il faudra jouer du doigt pour espérer terminer les missions les plus avancées. Quelques bugs interviennent parfois et empêchent par exemple de fermer une fenêtre obligeant à redémarrer l’application, mais on évite les pots cassés dans la mesure où l'avancement est sauvegardé en temps réel. Kabam encourage aussi l’aspect communautaire en proposant un chat mondial global accessible à tous permettant de s’envoyer des mots doux ou encore la possibilité d’intégrer une alliance de joueurs pour partager l’effort de guerre. Des tournois réguliers sont enfin chargés de renouveler le challenge du jeu.

Une technique honorable

Graphiquement, Obscure Zone s’en sort avec les honneurs en proposant un rendu détaillé et lisible. Même s'il est possible de zoomer sur le terrain pour profiter des combats, il est tout de même dommage de ne pas pouvoir faire pivoter la caméra pour ne pas perdre de vue nos unités lorsqu’elles passent derrière des bâtiments. La bande-son remplit son rôle et renforce l’ambiance de conflit du jeu. Que penser alors de cet Obscure Zone ? Facile à prendre, il nous plonge tout de suite dans l’action grâce une foule d’actions à mener simultanément. Construire, améliorer, préparer ses troupes et attaquer s’enchaînent à un rythme soutenu ce qui lui confère un petit côté addictif. Mais plus le joueur avance, plus la latence entre deux actions se fait grande, ce qui pourra pousser les plus impatients à passer par la boutique ou tout simplement décourager les joueurs occasionnels.