Si une console de salon reste le meilleur moyen de réunir des potes pour des parties endiablées, la Nintendo 3DS essaie aussi de s'établir comme une plate-forme familiale. C'est notamment avec des jeux comme Mario Party Island Tour que Big N compte y arriver.
Depuis maintenant plus de quinze ans, la série Mario Party a su prouver que jeu de plateau pouvait rimer avec jeu vidéo. Rares sont ceux qui ne se sont jamais retrouvés avec des potes, ou en famille, à jouer des coudes, râler et éclater de rire suite à une énième crasse ou à un changement incroyable de situation. Bien que le concept soit difficile à faire évoluer, chaque épisode essaie d'apporter sa petite touche et Mario Party Island Tour ne fait pas exception. La première grosse différence concerne les plateaux du mode Party, dans lesquels le but est souvent d'arriver au bout en premier. Cela peut sembler anecdotique, mais ça change beaucoup de choses par rapport au classique ramassage d'étoiles, d'autant plus que chacun des sept plateaux utilise sa propre façon de nous faire avancer. Le seul point commun, c'est qu'on gagne souvent des moyens d'avancer plus vite via les cases bonus et les mini-jeux. Par exemple, le premier plateau, très classique, nous fait gagner des objets pour ralentir les adversaires ou pour sauter quelques cases. Dans le manoir de Kamek, on utilise des cartes qui nous permettent de mieux gérer sur quelle case on va arriver, évitant ainsi les pièges. La Montagne de Bill Bourrin nous oblige à être plus prudents car une des faces du dé actionne le dénommé Bill, qui éjecte les joueurs d'une partie du plateau et les oblige à revenir en arrière. On peut toutefois se rendre dans des cachettes à l'écart de sa route même si cela nous ralentit.
Des mini-jeux en retrait
Si les cases spéciales varient pour chaque plateau, leurs effets tournent souvent autour des mêmes concepts : avancer plus vite, gagner des objets, inverser la position des persos et autres surprises du genre. Malheureusement, on note au fur et à mesure un élément constant et plutôt navrant : les mini-jeux sont bien moins importants qu'auparavant, un comble pour un Mario Party. Dans l'idée, ils n'ont pourtant pas changé d'un iota : 80 épreuves courtes dans lesquelles il faut passer une ligne en premier en évitant des pièges, appuyer le plus rapidement possible sur une série de boutons ou encore choisir le bon chemin (parfois complètement au hasard). Si les thèmes changent (course sur glace, éviter des Thwomp, etc.), les concepts sont les mêmes. Tout au plus, certains d'entre eux utilisent les fonctions gyroscopiques, notamment pour trouver des éléments cachés dans le décor par exemple. S'ils sont toujours fun à jouer, le problème vient plutôt de l'aspect anecdotique des récompenses offertes. Dans de nombreux cas, soit le gain (même offert au premier) est quasi insignifiant, soit il est trop aléatoire. Certes, cela arrive aussi dans d'autres épisodes, mais sans doute jamais de façon aussi récurrente.
Quelques plateaux originaux
Notez toutefois que quelques plateaux sortent du lot en proposant des concepts un poil différents. La Table de jeu de Maskass, jouable uniquement avec des joueurs humains (à 3 ou à 4), distribue des cartes aux joueurs pour avancer sur le plateau... Sauf que dans le tas se glisse une carte Bowser. Tous les trois tours, le possesseur de la carte Bowser prend un sacré malus (reculer de cinq cases, etc.). La feinte, c'est qu'à chaque fois qu'un joueur commence son tour, il doit piocher une carte à l'aveugle dans la main d'un autre joueur, risquant ainsi de récupérer la vilaine carte. Une sorte de pouilleux massacreur en somme. Etonnamment, les mini-jeux y sont plutôt rares (trois mini-jeux seulement en une partie de 25 minutes lorsque nous avons joué à 3). D'un autre côté, le Volcan de Bowser propose l'inverse du concept des autres plateaux : tout faire pour arriver au bout en dernier. Tout ce qui était bonus devient alors malus, même si ça ne change pas grand-chose au final : quand avant on voulait faire 6, maintenant, on veut faire 1. Enfin, la Route des Etoiles fait office de véritable exception puisque c'est le seul plateau où finir en premier ne signifie pas nécessairement la victoire. En effet, le but ici est de ramasser un maximum d'étoiles blanches (comme dans Mario Party 9), notamment via quatre podiums sur votre route qui en distribuent selon l'ordre d'arrivée. Si quelquefois, c'est le premier qui est le mieux récompensé, c'est l'inverse au troisième podium par exemple. Et ça se corse quand certaines cases permettent d'inverser les récompenses juste sous le nez d'un concurrent.
Mario Party, ça se joue à plusieurs...
L'avantage de tous ces plateaux, c'est bien évidemment la possibilité d'y jouer à quatre, d'autant plus intéressant qu'une seule cartouche du jeu suffit. Vous pouvez donc réunir les possesseurs de 3DS de votre entourage pour vous amuser instantanément sans restrictions (tous les plateaux / mini-jeux / personnages sont disponibles). Comme d'habitude, ce Mario Party est fade si on y joue seul. Et ce n'est pas le nouveau mode Tour de Bowser qui y changera quelque chose. Effectivement, ce mode légèrement scénarisé semblait alléchant notamment pour les joueurs solo. Malheureusement, on s'y contente juste d'enchaîner les mini-jeux sur trente étages (contre des IA) avec comme seules variations la présence d'un boss tous les cinq étages. Certes, les combats contre les boss permettent de casser le rythme, mais leurs concepts ne font que reprendre ce que l'on trouve dans les mini-jeux. De plus, la difficulté, non modifiable, reste beaucoup trop facile pendant toute l'ascension (bien qu'elle soit graduée) et seuls les très jeunes enfants et les néophytes pourront y trouver du challenge. Histoire de finir ce tour d'horizon, notons aussi la possibilité de jouer aux mini-jeux en dehors des plateaux en jeu libre, en contre-la montre (10 mini-jeux de vitesse) ou dans l'épreuve course en ballon dans laquelle celui qui remporte le plus de mini-jeux montera plus haut.
... mais pas en ligne
Ce que l'on retient finalement de ce Mario Party Island Tour, c'est que ces seuls efforts de changer le concept ne sont pas de franches réussites. Si certains resteront dubitatifs concernant les plateaux, la Tour de Bowser est une vraie déception, narrant une pénible et longue série de mini-jeux qui manquent finalement d'un liant intéressant. Mais le plus dommageable restera sans doute l'absence totale de mode online. Si on peut affronter des Miis d'autres joueurs passés près de votre 3DS dans des mini-jeux (comprenez bien qu'il s'agit donc d'IA), il n'existe pas de moyen de jouer aux plateaux contre des joueurs du monde entier et le seul moyen de jouer contre des êtres humains sera d'avoir des possesseurs de 3DS parmi vos potes. Certes, le jeu en local est forcément convivial, mais avoir la possibilité de jouer en ligne aurait été une bonne chose. Dommage.
Points forts
- Toujours aussi fun à plusieurs
- Jouable à quatre avec une seule cartouche, sans restrictions
- Des plateaux aux thèmes (et concepts) plutôt variés
- La Table de jeu de Maskass
Points faibles
- Les mini-jeux perdent en importance
- Finir le plateau en premier est un concept moins fun
- La Tour de Bowser, trop facile et lassante
- Trop d'aléatoire sur certains plateaux
- Pas de jeu en ligne
- Des musiques un poil redondantes
Nous ne sommes sans doute pas devant le meilleur épisode de la série. En effet, Mario Party Island Tour offre des idées un peu moins alléchantes qu'à l'accoutumée. Des mini-jeux qui ont moins d'impact sur le résultat final, des événements un peu trop aléatoires, des plateaux plus courts et l'absence de jeu en ligne sont de fâcheux défauts. Toutefois, le titre reste plutôt fun à plusieurs et la possibilité de jouer à quatre avec une seule cartouche est toujours un plus qu'il ne faut pas négliger. S'il n'est pas indispensable, il pourra toutefois réchauffer l'ambiance lors de quelques soirées au coin du feu.