L'une des interrogations que soulèvera inévitablement l'arrivée de la série sur Xbox One concerne la nécessité d'avoir fait ou non le premier épisode pour comprendre les enjeux du second. A cette question cruciale, Daedalic répond tout simplement que le scénario Silence : The Whispered World 2 est accessible à tous, même à ceux qui n'ont jamais goûté aux Chroniques de Sadwick. A cela s'ajoute en prime la présence d'un doublage français, ce qui devrait faciliter un peu plus encore la compréhension des éléments scénaristiques. Reste qu'évidemment, il sera compliqué de comprendre certaines références. Mais si c'est le prix à payer pour se laisser porter par ce jeu pourvu d'une direction artistique sublime, cela vaut probablement le coup.

Un rendu haut de gamme

Le point fort de The Whispered World 2, celui qui devrait mettre tout le monde d'accord, se situe en effet sur le plan visuel. Il faut bien l'admettre, le constat est le même à chaque fois que l'on voit le jeu, celui-ci s'avère absolument magnifique. On a la nette impression de voir de véritables tableaux s'animer sous nos yeux. Ce qui, en soi, n'est pas une surprise dans la mesure où les développeurs se sont fixés pour but de restituer au plus près dans le jeu l'esprit et l'atmosphère présents dans les artworks créés en amont du projet. Cela devrait d'ailleurs servir le côté rêveur et conte de fées de cette suite. L’opération séduction est en tout cas parfaitement réussie, en particulier grâce à la large palette de couleurs employée et à la richesse des décors. Les animations des personnages se montrent également convaincantes. Le revers de la médaille, c'est peut-être ce manque de vie en arrière-plan, ce côté fixe. Du coup, pour se faire une idée du résultat, c'est plutôt facile. Il suffit de regarder les screenshots et les artworks publiés çà et là.

Silence, on tourne !

Avec The Whispered World 2, Daedalic compte aller encore plus loin dans le développement des personnages, dans la manière d'amener le joueur à progressivement cerner leurs caractères. Ils en ont fait une priorité. La notion d'immersion est aussi au cœur des préoccupations des développeurs. Un gros travail a été fourni sur l'ambiance. Il se dégage du jeu une délicieuse mélancolie. Evidemment, les dialogues ont aussi été soignés. C'était notamment évident dans la scène que nous avons pu voir. Celle qui amène Noah et Renie à être enfermés dans un bunker, la guerre faisant rage dehors. On perçoit alors toute l'incrédulité et la vivacité d'esprit de la petite fille. Son frère, en dépit du fait qu'il soit adolescent, fait preuve d'une certaine maturité dans ses réflexions et dans la façon qu'il a d'appréhender les événements dramatiques se déroulant autour de lui. Il possède visiblement aussi un côté colérique qui peut parfois vexer sa jeune sœur. C'est d'ailleurs ce qui arrive lors de ce passage. Le joueur doit alors trouver un moyen de renouer le dialogue avec Renie en la faisant rire. Il suffit pour cela de sélectionner les éléments dans le décor pour que Noah interagisse avec eux. Tout a l'air relativement automatisé.

Une simplicité exacerbée ?

C'est d'ailleurs dans ce gameplay en apparence très simple que réside le plus gros point d'interrogation entourant ce point'n click. Certes, celui-ci possède pour lui de nombreux atouts, mais est-il intéressant lorsque l'on y joue, clavier, souris et maintenant manette en mains ? Rien n'est moins sûr. On s’abstiendra pour le moment d'arrêter un avis sur la question car nous n'avons, à notre plus grand regret, pas pu essayer le jeu. Mais le doute demeure présent. Reste à savoir si, dans le cas où les mécaniques de gameplay seraient trop « légères », d'autres éléments pourraient néanmoins rattraper le joueur par la peau du cou pour le captiver. Ce pourrait être le scénario par exemple. Sans spoiler outre mesure, le binôme sera projeté dans le monde de Silence. Un endroit magique que l'on devrait prendre plaisir à explorer.