A peine un mois et demi après sa sortie, Battlefield 4 se trouve déjà un DLC sous la forme d'un Map Pack multijoueur concentré sur la Chine, une contrée déjà explorée dans le titre original. Entre contenu réchauffé et promesses non tenues, ce China Rising marque les débuts mitigés d’une fournée de 5 extensions pour le FPS phare de DICE. Accrochez-vous, on embarque pour l’Empire du Milieu !
Proposé en accès anticipé aux possesseurs de comptes Premium deux semaines avant tout le monde, China Rising compte 4 maps, un mode de jeu supplémentaire, mais aussi de nouveaux véhicules et de nouvelles armes. Un DLC de prime abord alléchant et qui pourrait amplement justifier son prix si l’on considère qu’il augmente de 40 % le nombre de cartes multi disponibles sur BF4. Malheureusement, l’extension s’en sort tièdement avec quelques arènes sympathiques, des idées pas toutes fraîches, et l’absence de Levolution… Oui, vous avez bien lu, l’argument clé qui faisait tant honneur au Frostbite 3 est ici en vacances.
Comme d'habitude sur les FPS multijoueurs : certaines maps sortent du lot. C'était déjà le cas sur le 4ème opus de la saga et c'est malheureusement encore d’actualité sur son premier contenu additionnel. On va commencer par les plus remarquables. Pics de Guilin, un environnement fidèle aux paysages bien réels accompagnant la rivière Li, est une map qui vaut clairement le détour. Elle nous fait voyager jusqu’aux rizières asiatiques qui bordent quelques formations rocheuses vertigineuses, pour le plus grand plaisir des pilotes chevronnés et des amateurs de camouflages feuillus. Le terrain de jeu y est particulièrement savoureux et propose une progression en infanterie plutôt accidentée avec ses avant-postes bien exposés et ses galeries obscures traversant les montagnes. Sous ce climat tropical, illustré par une lumière diffuse du fait de la végétation très dense, on peut presque entendre au loin la Chevauchée des Walkyries. Et pour cause, puisque China Rising introduit un nouveau mode de jeu exclusif aux 4 nouvelles maps : la Supériorité Aérienne. Mea culpa, on me fait signe dans l’oreillette qu’il n’est pas nouveau puisqu’il nous vient tout droit de BF 1943 et qu’il a déjà fait son grand retour dans la dernière extension de BF3, End Game. Cela dit, il offre sur Pics de Guilin une variante à dos d’hélicoptère : les Walkyries peuvent donc chevaucher tranquillement. Autant vous dire, si vous appréciez les dogfights et autres affrontements de masse en véhicule aérien, Guilin vous offrira du beau spectacle, mais pas autant que Col du Dragon…
Seconde map à avoir attiré notre attention pour ses qualités, Col du Dragon propose un environnement à peu près similaire à celui de notre premier coup de cœur si ce n’est qu’il en oublie la verticalité et la topographie accidentée. On laisse donc de côté les cascades pas toujours sexy en quads ou en motocross (qui marquent ici leur grand retour et nous offrent une conduite et des animations plutôt bancales) et l’on se concentre sur de l’affrontement plus classique à pied ou en véhicules. Soleil couchant, teintes mêlant orange et vert, cette carte nous propose un terrain qui s’avère être un vrai régal en dogfight sur Supériorité Aérienne. Et gare à vous si vous entendez au loin la sirène, car il se peut qu’un bombardier soit en chemin pour faire le ménage. On trouve en effet un centre de commande dans les maps de China Rising qui permet de prendre le contrôle d’un bombardier, enfin, « prendre le contrôle », c’est vite dit. Disons plutôt que vous pourrez tirer de gros obus depuis un avion avec une trajectoire prédéfinie et repartir au combat une fois son passage effectué. Ce n’est pas vraiment une révolution mais ça à l’avantage de mettre la pression au sol en pilonnant littéralement le champ de bataille. Au final ces deux maps offrent une bonne complémentarité et permettent d’instaurer un climat asiatique typique, le genre d’ambiance qui plaît énormément et qui offre des batailles aussi mémorables qu’épiques, en infanterie, au sol et dans les airs. A ce stade, il serait bête de changer totalement d’ambiance n’est-ce pas ? Allez, préparez votre camelbak. Direction : le désert !
On débarque un peu perdu sur la Route de la Soie, une map désertique et incroyablement vide, qui rappellera sans doute Bandar Desert du DLC Armored Kill dédié à BF3. Manque de bol, on s’y ennuie gravement. Dès lors, on se dit qu’une petite tempête de sable va finir par débarquer pour faire cracher ses poumons au Frostbite 3, jusqu’ici à peine titillé par les cartes de ce Map Pack, mais il n’en sera rien. Aucun procédé Levolution pour China Rising, ce qui est tout bonnement scandaleux tant la communication d’EA était centrée sur cet élément souvent gadget mais « so next-gen ». On aurait pourtant aimé voir la mousson, des tornades, un tsunami de rizière, une météorite, Godzilla, mais non : rien. Ah, mon oreillette m’indique qu’il y a bien, sur Route de la Soie, quelques charges explosives que les joueurs peuvent activer pour faire un gros « badaboum ». C’est d’ailleurs tout particulièrement dommage lorsqu’on remarque que cette map, ni particulièrement aguicheuse, ni particulièrement intéressante, n’offre pas grand-chose en dogfight du fait de sa platitude extrême et d’un reflet du sol gênant souvent la visibilité. Passons donc à la dernière carte du jeu, qui nous emmène en hauteur, dans le massif de l’Altaï.
Après l’ambiance asiatique réussie et le désert raté, on goûte aux plaisirs de la montagne sur Chaîne de l’Altaï, une carte qui bénéficie d’une vaste zone de jeu, équilibrée, offrant un dénivelé assez impressionnant, et qui s’avère franchement intéressante à jouer. On appréciera donc de partir à l’assaut d’un observatoire bien gardé par des snipers qui sont ici au paradis avec des distances de tir astronomiques, bien trop tentantes pour ne pas être exploitées. La carte met aussi à l’honneur les véhicules terrestres et aériens qui pourront faire admirer la pauvreté quasi dérangeante des textures et du rendu global de la map. Les joueurs auront toutefois plaisir à y tester les quelques nouvelles armes incorporées à l’arsenal des combattants. Au temps pour moi, mon oreillette m’indique une nouvelle fois qu’il s’agit là en majorité d’armes déjà présentes dans Battlefield 3 et ses add-on. Côté réel matos tout neuf, on note que les Éclaireurs auront l’occasion de tester leur nouveau joujou, un drone de reconnaissance qui actuellement sert de roadkiller professionnel à des petits malins, sans doute les mêmes qui ont trouvé un glitch pour passer derrière les montagnes de Guilin et tuer les ennemis sans être atteignables. On est également surpris par quelques égarements côté conception de mode. Par exemple, en Supériorité Aérienne, si vous êtes plus nombreux que les slots d’avions prévus pour la map, vous devrez parfois faire la queue et être le plus rapide à sélectionner un coucou pour le déploiement : un mini-jeu de file d’attente en somme.
Points forts
- Le dépaysement oppressant sur Pics de Guilin
- Le mode Supériorité Aérienne pour ses dogfights en avion sur Col du Dragon et ses batailles d’hélicos sur Pics de Guilin
- Quelques nouveaux gadgets et un bombardier…
- Gratuit pour les précommandes
Points faibles
- L’absence scandaleuse de Levolution
- Ça manque de réelles nouveautés
- Cher payé pour le résultat
- Un Frostbite 3 sous-exploité
Offrant 4 nouvelles maps dont 3 vraiment intéressantes, China Rising est plutôt avare en nouveautés. Le retour des motos fera plaisir aux inconditionnels et les quelques armes supplémentaires auront elles aussi un arrière-goût de déjà-vu pour les joueurs de BF3. On regrettera surtout l’absence quasi scandaleuse de Levolution sur ces cartes. Quant au mode Supériorité Aérienne, il signe là son come-back, mais n’a au final que zappé BF4 puisqu’il était présent neuf mois plus tôt dans l’extension End Game de BF3. Gratuit pour les précommandes, à 15 € pour le joueur lambda et concrètement à 10 € pour les membres Premium, l’addition paraît bien salée même si le matériel de base reste bon en dépit des soucis de stabilité dont se défait, lentement, Battlefield 4.