Bien qu'encore inconnu au bataillon, le studio Spearhead Games n'est pas constitué de débutants. Basé à Montréal, la boîte réunit principalement des vétérans d'Ubisoft ainsi que quelques anciens d'Electronic Arts, en plus de nouvelles têtes. Du beau petit monde qui découvre (ou redécouvre) les joies de l'univers des jeux indépendants. En cela, Tiny Brains a tout du jeu à petit budget sur lequel les développeurs se sont un peu lâchés : humour, second degré et clins d'oeil sont au rendez-vous.

Misfits

Le pitch de base risque rapidement de vous rappeler quelques souvenirs : quatre cobayes doivent s'adonner à une série d'exercices de réflexion pour avancer de salle en salle, le tout sous la houlette d'un scientifique fou et moqueur en voix off. Portal vous salue. Mais si Chell gérait des portails pour parvenir à ses fins, nos quatre animaux génétiquement modifiés disposent de pouvoirs bien différents. La chauve-souris peut pousser des objets grâce à ses ultrasons, le rat peut échanger sa place avec un objet à distance via téléportation, le lapin peut attirer des objets à lui, même s'ils ne sont pas à la même hauteur, alors que la taupe est capable de créer des blocs de glace et de s'en servir pour sauter plus haut. Evidemment, c'est en unissant ces capacités que les joueurs pourront parvenir à leurs fins.

Multitâche

Le premier atout de Tiny Brains vient de sa dimension multi coopératif. En effet, s'il est possible de jouer tout seul (on change de personnage quand on veut en partie), il est potentiellement plus fun d'y jouer à deux, trois ou quatre joueurs offline ou en ligne. Bien évidemment, la communication devient importante, d'autant que contrairement à Portal 2 par exemple, la rapidité est souvent de mise. Dans certains cas, un timer vous oblige à réaliser une série d'actions (créer une plate-forme, l'éjecter avec la chauve-souris, se téléporter à sa place avec le rat, etc.) en un très court laps de temps. Dans d'autres cas, il faut emmener une boule à bon port à travers des chemins sinueux parsemés d'embûches et autres trous. Evidemment, être à plusieurs peut ici devenir un très gros avantage, un joueur utilisant la chauve-souris pour éjecter la boule alors qu'un autre la stoppera avec le lapin. Vu que le plupart du temps, il vous est demandé d'amener un objet d'un point A à un point B, une bonne coordination sera nécessaire si vous ne jouez pas en solo.

Easy-going

La partie action du jeu se retrouve aussi dans des phases de protection. Certaines phases vous obligent effectivement à défendre une petite bestiole appelée Pinky d'une horde de monstres. Vos pouvoirs vous aident alors à les écraser ou à les pousser dans le vide. Plus tard, vous devrez aussi protéger cette même Pinky (cette fois en cage), de plaques chauffantes en la déplaçant vers les plaques qui ne s'allumeront pas. Des variations de gameplay largement bienvenues. Malgré cela, on regrettera juste un manque de génie dans les énigmes, seul moyen dans le genre pour passer de « petit jeu agréable » à « Waaaoooowww ! ». Mais le plus navrant s'avère finalement être la durée de vie. Il ne m'aura finalement fallu que trois heures pour boucler les quatre chapitres en solo. Même si vous n'êtes pas un grand habitué de ce type de jeux, les possibilités ne sont finalement pas si nombreuses que cela, et nul doute que peu de joueurs resteront bloqués longtemps dans une salle.

Pour quelques modes de plus

On pourrait aussi parler de la gestion des collisions comme d'un défaut, même si les cas gênants sont plutôt rares. De toutes façons, c'est toute la réalisation technique de Tiny Brains qui est à critiquer. A noter quand même que la version PS4 est plus jolie. Quoi qu'il en soit, rien d'alarmant compte tenu du genre du jeu, puisque le principal est de s'amuser, notamment grâce à quelques modes supplémentaires. Nous avons par exemple le mode Défi, inspiré de passages de la campagne, dans lequel il faudra soit empêcher une boule de tomber dans le vide le plus longtemps possible, soit la faire avancer le plus loin possible. Un mode qui a un petit goût de reviens-y pour les plus tenaces, en solo ou à plusieurs. On retrouve aussi un jeu de foot dans lequel on contrôle Jules, un cobaye qui possède les quatre pouvoirs à la fois. Jusqu'à quatre joueurs devront s'affronter pour envoyer la balle dans le but adverse. Enfin, en finissant le jeu, on débloque le mode Troll (le mode campagne mais en « friendly fire ») et le mode Jules, qui permet de jouer le cobaye sus-mentionné dans la campagne, mais avec une seule vie.