DotA, League of Legends pour ne citer qu'eux, trustent l’univers du Moba et personne ne sait encore qui sera en mesure de les détrôner. Loin de prétendre les faire chuter de leur piédestal, Warner et Turbine ont mis leurs compétences en commun pour donner naissance à Infinite Crisis. S’appuyant sur un univers d’une exemplaire richesse, ce nouveau venu va avant tout chercher à attirer les béotiens en matière de Moba, ainsi que les gros fans des DC Comics. Et pourquoi pas, devenir un référent dans le milieu de l’e-sport.
Infinite Crisis ne tend pas à changer le fond d’un modèle de jeu qui fonctionne. Le Moba tel qu’il l’entend, résonne du même timbre que ce que font déjà d’autres titres bien en place et mondialement reconnus. Deux équipes se disputent des points sur une map, cherchant à anéantir le camp adverse. Rien d’innovant, les similitudes allant jusqu'à bien évidemment reprendre un modèle économique qui a fait ses preuves : le free-to-play. Oui, Infinite Crisis ne dérogera pas à l’appel du micropaiement. Costumes, items, tout y passera moyennant des deniers qui, mis bout à bout, finiront par bien rincer le portefeuille.
Heros multi facettes
Le Multivers est menacé. Ce monde multiforme compte 52 réalités différentes d’où émanent de nombreuses variantes des super-héros que nous connaissons plus souvent par leur aspect physique « classique ». Ainsi, le Bruce Wayne de cinéma aura son double voire son triple, en version super-vilain, à l’image de Gaslight Batman et Nightmare Batman. Green Lantern (Arcane Green Lantern et Atomic Green Lantern), Superman, Poison Ivy, Wonder Woman, Catwoman et bien d’autres, seront déclinés en plusieurs versions, toutes plus réussies visuellement les unes que les autres. Chaque joueur devrait trouver son bonheur parmi la kyrielle de stars présentes dans le jeu. Mais avant de pouvoir choisir son poulain, les nouveaux venus devront se fendre d’un tutorial à l’issue duquel ils débloqueront les premiers héros. Ce passage obligé par la case apprentissage est primordial pour Turbine. Soucieux de séduire les non-initiés et de ne pas les noyer dans un genre qu’ils ne maîtrisent pas encore, le développeur favorise ainsi une introduction en douceur. Même si l’interface chargée, dès lors qu’on customise son perso, peut en rebuter plus d’un, celle-ci demeure suffisamment explicative, pour peu que l’on s’y attarde. Avant de partir sur le champ de bataille, Turbine souhaite que chaque joueur soit suffisamment bien informé, pour profiter pleinement de l’expérience de jeu.
Est-ce pour autant affirmer que les joueurs invétérés de DotA ou LoL risqueraient de s’ennuyer ferme ? Non, puisque le jeu une fois lancé, revêt tout l’aspect stratégique propre au genre et au travail d’équipe. Histoire de corser et de dynamiser les parties, des événements viendront pimenter l’affrontement, incitant parfois des changements de tactique. Constituer une équipe homogène est ainsi fortement conseillé. Attaque à distance, corps-à-corps, healer, chaque joueur devra se cantonner à respecter son rôle pour espérer la victoire finale. Assez classique dans sa conception, Infinite Crisis l’est également dans sa réalisation graphique. Pas franchement beau, pas franchement vilain, le moba préfère se focaliser sur l’immensité des choix de gameplay que proposent ses 32 personnages prêts à en découdre. Des héros que l’on a plaisir à voir sur l’écran en dépit de certaines animations qui font parfois de la peine, et ce, même si le jeu bénéficie encore de quelques jours pour améliorer tout cela. Si Infinite Crisis peut compter sur un casting hors du commun, il serait de bon ton, effectivement, de peaufiner certains aspects graphiques si le titre souhaite durer dans le temps et obtenir un bon d’entrée dans le milieu sans pitié de l’e-sport.
La bêta ouverte d'Infinite Crisis débute ce mercredi 24 septembre.
Un Moba dans l’univers des DC Comics, l’expérience ne peut se refuser, au moins le temps de l’essayer. Sans révolutionner le genre, Infinite Crisis s’appuie sur une licence extraordinairement riche, qu’il parvient à mettre en scène de manière convaincante. Pour les néophytes et les amoureux de cet univers, l’aventure peut s’avérer intéressante. Le seul point sur lequel on reste encore dubitatif concerne le travail graphique et les animations, encore en dessous de nos espérances. Une exigence certainement liée au fait qu’il s’agisse ici d’un titre s’attaquant à un univers que l’on souhaite parfait.