Mighty n°9, ou Beck, c'est le nom du robot que vous contrôlez dans ce jeu d'action plates-formes 2D fichtrement old school. Votre objectif principal est de combattre les huit précédents Mighty Number, chacun présent à la fin de leur niveau dédié. Ca ne vous dit rien ? Bien évidemment, on est au-delà de la référence à la série Mega Man. Tout le monde connaît l'amour de Keiji Inafune pour la série, lui qui y est si associé, notamment depuis le second épisode. Car Mighty n°9 est un véritable hommage aux aventures du Blue Bomber, chose qui se vérifie en à peu près 10 secondes de jeu.

Un jeu de plates-formes

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Armé d'un bras tirant des boules d'énergie, vous arpentez des niveaux plus ou moins complexes où vous alternez phases de plates-formes ardues et fights improvisés face à des robots en tous genres. Evidemment, vu le modèle, le titre développé par Comcept se devait de proposer du challenge, et il n'est pas rare de devoir combattre et éviter des pièges mortels en même temps. Votre barre de vie descend plutôt vite et certaines erreurs sont fatales, notamment dans un titre où les pics sont, ô surprise, mortels. La structure du niveau qui nous était présenté ressemblant à une usine (le niveau de Mighty n°5), il est tout naturel de retrouver des tapis roulants, où encore des caisses qui tombent, quelques passages demandant à la fois vélocité et adresse pour avancer ou simplement éviter la mort. Contrairement à Mega Man, les checkpoints sont toutefois plus nombreux pour un nombre de vie égal (trois), ce qui devrait à la fois le rendre plus accessible et moins crispant. A vous de voir si vous voyez ceci comme une qualité ou un défaut. Peu importe, bien que classique, le level design m'a semblé fort efficace, réussissant à renouveler le challenge et à entretenir l'intérêt du joueur.

Un jeu d'action

Il faut dire qu'outre l'aspect plates-formes, Mighty n°9 reste un jeu d'action et nombreux seront les robots à venir vous mettre des bâtons dans les boulons. Le plus déconcertant, c'est que l'on reconnaît sans peine le « bestiaire » de Mega Man. Vous vous souvenez du soldat pénible qui se cache derrière un bouclier quand il ne tire pas ? Il est là. Et la vis qui sort du mur pour lâcher trois tirs dispersés ? Pareil. Entre les missiles à tête chercheuse et les pelleteuses qui vous chargent, vous aurez de quoi faire. Toutefois, il faut bien que Mighty n°9 se différencie de Mega Man un jour et c'est justement dans le système de combat que la magie opère. En effet, si vous pouvez tirer sur les ennemis jusqu'à les anéantir, il existe une méthode beaucoup plus judicieuse : lorsque vous effectuez vos premiers tirs, vous affaiblissez l'ennemi qui prendra alors une couleur (bleu, rouge, vert et jaune dans la démo). Si vous effectuez un dash sur le robot affaibli, non seulement vous le détruisez, mais vous récupérez aussi un bonus qui dépend de la couleur en question. Le rouge vous fait bénéficier d'un tir plus puissant et perçant pendant un certain laps de temps, le vert vous octroie un bonus de vitesse momentané, le bleu, lorsqu'on en récupère plusieurs, redonne de la vie alors que le jaune offre un bonus de défense. Mais la vitesse à laquelle vous tuez les ennemis a aussi une importance puisqu'un système de combo s'ajoute à l'ensemble. A force de récupérer de l'énergie de différentes couleurs via combo, vous gagnez des bonus supplémentaires.

Plus complet qu'il n'en a l'air

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L'intérêt de ce système est dans la rapidité de l'action. En effet, si Beck répond au doigt et à l'oeil, ce n'est pas un hasard : vous pouvez passer très rapidement d'un ennemi à l'autre pour effectuer des combos, améliorer vos bonus et aller encore plus vite. Ainsi, si on réussit à maintenir une bonne vitesse, on voit tout à fait le potentiel de speedrunning qu'offre le jeu et il faut bien avouer que dasher à travers les ennemis et le niveau est particulièrement plaisant. Mais le concept va finalement plus loin que cela puisque Beck gagne rapidement la capacité de se transformer en différentes choses, comme un tank pour passer certaines zones, par exemple. Evidemment, ces pouvoirs se gagnent face aux autres Mighty Number. Une diversité de gameplay qui ne peut être qu'intéressante pour un jeu du genre. Accessoirement, défaire un Mighty Number à un autre avantage puisque ces derniers pourront alors vous aider dans certaines parties des niveaux d'autres Mighty Number. Par exemple, dans le niveau de Mighty n°5, on arrive rapidement dans une zone où des robots vous tirent dessus depuis le background du décor. Si en temps normal, vous ne pouvez rien leur faire et devez alors esquiver leurs projectiles, ce qui n'est pas évident, vous pouvez aussi bénéficier de l'aide de Mighty n°2, à la condition sine qua non que vous ayez défait ce dernier auparavant. Bien entendu, l'ordre dans lequel vous faites les niveaux aura une considérable importance, comme dans... Mega Man, en somme.

La réincarnation de Mega Man ?

Au final, Mighty Number 9 fait tout pour s'inscrire en « sauveur » pour les nombreux joueurs qui se languissent de voir Capcom enfin s'intéresser à son bon vieux Blue Bomber. En proposant une structure très similaire à Mega Man X contenant un niveau d'intro, 8 niveaux + boss à faire dans l'ordre de son choix et des niveaux finaux, Comcept sait très bien quel public il veut atteindre. En tant que fan invétéré de la série Mega Man, je dois bien avouer que le pari semble diablement réussi et qu'il me tarde d'y rejouer pour en découvrir plus. De plus, en apportant ses systèmes de combos, de bonus temporaires et de transformations, Mighty n°9 semble être une véritable évolution. Notons toutefois que même si certaines phases de plates-formes étaient retorses, les combats en eux-mêmes manquaient légèrement de challenge à mes yeux, même s'il n'est pas rare dans les démonstrations publiques de ne pas mettre les passages trop compliqués afin que les joueurs puissent voir un maximum de gameplay.