Si vous ne connaissez pas les termes PVP ou BG, un petit rappel s’impose afin que vous puissiez démarrer la lecture du test en étant à l’aise. On évoque le Player Versus Player lorsque s’affrontent deux joueurs ou plus. Il peut être sauvage, ou convenu comme ici lors de combats en équipe à l’intérieur d’une arène soumise à des règles bien précises : les fameux BattleGrounds qui font le bonheur des adeptes d’affrontements groupés sur MMORPG. L’intérêt d’un tel combat entre joueurs réside non seulement dans les réflexes du gamer sur le champ de bataille, mais également dans la préparation du combat en amont de la partie. Gestion du stuff (équipement), des armes, des runes d’améliorations, des skills (compétences), apprentissage de la classe sélectionnée et de son rôle sur le terrain… Bref, le PVP en arène : ça se bosse autant que ça se maîtrise ! Et ça tombe bien puisque Panzar se veut comme un free-to-play centré autour du PVP en arène. Pour faire simple : vous installez le titre gratuitement, vous créez votre personnage puis vous enchaînez les combats à 10 contre 10 à l’issue desquels vous gagnez des récompenses. Ces gains sont quantifiés en or, en points d’expérience et en ingrédients qui vous serviront à construire (crafter) vos objets, équipements, et consommables afin de faire progresser votre personnage, le but étant d’assurer comme un dieu au prochain affrontement. Voilà, le test peut commencer !

Une belle pichenette graphique qui met en confiance

A peine lancé, Panzar affiche la couleur et prouve qu’il est à l’heure actuelle un des plus beaux free-to-play du marché. Sa plastique « CryEnginesque » est très agréable à l’œil et les divers effets qu’apporte le moteur permettent d’embellir un set de maps varié à défaut d’être très fourni de prime abord. Côté modèles physiques par contre, on note parmi les 8 classes jouables seulement 4 vrais personnages, non-customisables à la création, dont les animations, notamment celles des déplacements de certaines classes, auraient pu être un poil plus travaillées pour ne pas faire « combat de clones aux déplacements parfois comiques » une fois arrivés en pleine bataille. Pour ce qui est du character design, il est tout à fait réussi et fera inévitablement penser à Warhammer. Quant à la bande-son, cette dernière se veut plutôt classique, avec des musiques qui ne transcendent ni n’agacent, et des bruitages manquant un peu de diversité. L’aventure débute donc sur un tutoriel bien fichu qui permet d’apprécier les efforts qu’ont fait les petits gars de chez Panzar Studio en termes de localisation afin de rendre leur titre accessible à tous. Une bonne volonté qui se ressent jusque dans l’ergonomie globale des menus de votre hub. Allons-y, lançons une partie…

Tout pour faire un combat d'arène efficace !

On démarre donc avec un choix de classes efficace et complet : du berserker bourrin au tank équipé d’un bouclier et autres ingénieurs fans de tourelles et de pièges à loups en passant par les sorcières de feu ou de glace, sans oublier les habituels healers et DPS furtifs. Les 8 archétypes à disposition recouvrent donc l’intégralité des rôles essentiels à tout champ de bataille qui se respecte et permettent un véritable changement de style de jeu pour quiconque souhaite s’intéresser à plusieurs fonctions. Nul besoin d’avoir monté un personnage pendant des heures pour goûter aux joies de l’invisibilité et du coup de poignard dans le dos quelques minutes après un arrosage de balles en règle, bien au chaud, aux commandes d’un canon construit par vos soins. Vous n’avez qu’à créer plusieurs personnages et switcher entre deux parties pour vous y essayer. Jouer son rôle devient d’ailleurs stratégiquement vital dans la mesure où un furtif n’aura souvent qu’une seule chance face à un tank mais pourra par contre passer facilement derrière les lignes ennemies pour s’occuper des magiciennes de feu, des ingénieurs et autres sapeurs. Idem pour la magicienne des glaces qui apprendra vite à se faufiler dans l’arène pour déclencher une danse du froid gelant littéralement les ennemis l’entourant afin que ses collègues puissent exploser les adversaires givrés en mille flocons. Certes, les débuts sont assez rudes en termes de panel de compétences, et certaines classes manquent à l’heure actuelle d’équilibrage, mais le tout reste cohérent et s’avère fun à jouer. Mais d’ailleurs, comment ça se passe au niveau du gameplay ?

Les habitués des action-MMO ne devraient avoir aucune difficulté d’adaptation face à Panzar, puisque sa jouabilité y est relativement similaire. On contrôle un personnage en vue à la 3ème personne, doté d’une barre de skills activable, et d’une barre de consommables donnant notamment accès aux potions de vie, de mana et d’endurance. Il y a donc 3 jauges à surveiller, celle qui représente votre capacité à encaisser des dégâts, celle à guetter lorsque vous souhaitez lancer des sorts et celle qui vous permet de déclencher des attaques plus puissantes ou de sprinter. N’oubliez pas non plus de vérifier du coin de l’œil les dégâts que vous faites : votre seul indice pour savoir si un coup a touché sa cible sera un nombre s’affichant en bas de votre personnage. En dehors des déplacements, le clavier sera utile pour sauter (avec une gravité lunaire, sans doute pour faire en sorte que le saut ne serve qu’hors combat, et non à esquiver des coups) et pour parer des attaques, ce qui ne vous empêchera pas de recevoir quelques dégâts. On utilise en complément deux clics souris, un pour les attaques de base, et un pour les attaques consommant de l’endurance. Le principe est donc, pour un Inquisiteur par exemple (le DPS furtif), de frapper vite et bien, et de s’enfuir à temps en sprintant, ce qui grignote votre barre d’endurance, avant de réenclencher votre invisibilité pour ne pas vous faire tomber dessus et ainsi donner des points à l’équipe adverse en lui offrant un frag.

La partie (qui dure généralement plus d’une quinzaine de minutes) se termine lorsqu’une des deux équipes a atteint les objectifs du mode de jeu. Il peut s’agir de Domination simple, avec une zone centrale à tenir pour gagner des points, de Roi de la Colline avec des points de respawn changeants, du mode Siège incluant des éléments de construction pour renforcer la base capturée, du mode proposant de la capture successive de drapeaux, ou encore d’un genre de duel jouant à fond la carte de la construction d’éléments pour engranger des points. Certains modes et maps (13 arènes jouables au moment du test) se déverrouillent en fonction du niveau du joueur, ce qui donne un peu plus d’intérêt au leveling, bien trop long du fait du modèle économique. On regrette cela dit le manque de choix lors d’un lancement de partie, puisque tout dépend du système de matchmaking qui va gérer pour vous la map, le mode, et les adversaires (si jamais il arrive à en trouver, ce qui peut prendre du temps une fois le niveau 5 dépassé). Si au début de l’aventure tout se passe bien, le constat est malheureusement différent au bout de quelques heures de jeu et il arrive parfois que l’on se retrouve dans des équipes mal construites en termes d’équilibre des classes. Pour ce qui est du niveau de votre avatar, il est également pris en compte dans le processus, mais les problèmes d’équilibrage dans le matchmaking peuvent aussi venir des micro-transactions, à la fois fléau et base des free-to-play…

Le PVP free-to-play, c'est tout un concept...

Au bout de quelques parties, on commence à s’interroger sur l’omniprésence logique du modèle free-to-play : ce dernier permet non seulement d’acheter des équipements et composants nécessaires au crafting (avec une gamme de prix abordable allant de quelques centimes à plusieurs euros), mais aussi de se payer des niveaux, des boosts d’XP, de l’or, ou de doubler vos chances d’acquérir des ingrédients, de l'or et de l'XP en fin de partie via l’achat d’un compte Premium, à 10€ par mois. De ce fait, il est assez débectant lors d’un match de se retrouver face à un joueur ayant payé, et de sentir la différence de statistiques à niveau égal, même si cette dernière est parfois peu flagrante. Cela dit, l’effet inverse est possible, on peut prendre un énorme plaisir à trucider des joueurs ayant payé quelques deniers pour progresser plus vite que les autres, c’est à vous de voir. Notez tout de même qu’il est possible de régler votre répartition des gains en fin de partie afin de privilégier l’or et non l’expérience, ce qui vous positionnera en « farmeur » et ralentira votre progression en niveaux (et donc votre matchmaking), une alternative qui permet d’avoir à terme les mêmes avantages qu’un joueur payeur. Néanmoins, si l’intégralité des items du jeu peut être crafté ou acheté avec de l’or, à l’exception des outils de teinture et des améliorations cosmétiques de votre personnage, on remarque tout de même certains travers un peu gênants, avec notamment des ingrédients qui se périment sur le temps… Bref, encore une fois, le free-to-play tourne autour de la formule suivante : « tout est faisable sans payer, mais vous allez y passer des semaines ! », sauf que nous sommes ici sur un titre PVP et que la frustration des joueurs gratuits peut être plus rapidement perçue que sur un titre en coop ou sur un MMORPG ne misant pas tout son gameplay sur de l’affrontement entre joueurs.

Un vaste contenu à découvrir à votre rythme...

Nous le disions plus haut, Panzar est ergonomiquement réussi et l’on prend plaisir à se balader, entre deux affrontements, dans les menus du jeu afin de maximiser sa progression. On trouve donc sans surprise le Marché, dans lequel on peut se procurer les recettes de craft d’à peu près tout, équipement comme consommables. On peut bien évidemment tout acheter, y compris des bonus, en Cristaux, la monnaie réelle du jeu, découlant des micro-transactions. A côté de cette section se trouve la Forge qui sert de hub à l’enchantement et à la gestion d'équipement, c’est notamment ici que vous déclencherez et suivrez la construction de vos objets avec les recettes préalablement achetées et les ingrédients récupérés après les combats. On remarque également l’Autel, qui représente l’arbre de talents de votre personnage, avec 20 points (ce qui correspond aux 20 niveaux, actuellement disponibles, que peut atteindre votre personnage, sachant que chaque niveau vous octroie un point à dépenser et que la version russe du jeu permet de monter jusqu'au niveau 30). L’aspect cosmétique a également sa section, dans laquelle vous pouvez recolorer vos pièces d’armure et équipements. A côté d’elle se trouve l’interface sociale, qui comporte un système d’amis, de parrainages, un chat public (avec channel francophone, s’il vous plaît !) qui complète le chat vocal in-game, un système de création de clans pour batailler entre amis et affronter d’autres clans, ainsi qu’une page dédiée aux tournois organisés par les développeurs. Il y a donc une réelle volonté de fédérer la communauté autour du jeu, et bien que le titre soit une réussite en Russie, la sauce a encore un peu de mal à prendre en Europe, ce qui malheureusement entache l’expérience puisque le matchmaking y est capricieux et a parfois du mal à faire son travail faute de joueurs connectés en nombre à l’heure actuelle.