War Thunder : World of Planes n'est pas exactement une jeune pousse dans l'univers vidéoludique. Initialement introduit en open bêta en Russie en novembre 2012, le jeu s'est étendu au monde dès janvier 2013, se peaufinant mois après mois, recueillant toujours plus de joueurs en mal de conquête aérienne. Les raisons de son succès sont simples et outre son modèle économique qui vous permet d’accéder à la majeure partie du contenu gratuitement, War Thunder est aussi simple à prendre en main que difficile à maîtriser.

Un contenu colossal

Avant d'ouvrir les hostilités, War Thunder : World of Planes vous offre la possibilité de choisir une des 5 nations que vous pourrez incarner en jeu. Amérique, Japon, Allemagne, URSS, Grande-Bretagne, libre à vous d'opter pour votre pays favori, sachant que bien entendu, chaque nation propose des avions différents correspondant à la réalité historique. Et c'est à ce moment que se dévoile l'une des grandes forces du titre de Gaijin : le choix des modes de jeu. Une partie arcade vous offrira un gameplay nerveux, simple et efficace alors que les modes batailles historiques / batailles historiques réelles offrent un défi nettement plus relevé, faisant de War Thunder : World of Planes une véritable simulation de vol dans laquelle il sera important de se ravitailler et où seule la vue cockpit est disponible. Par cet intermédiaire, Gaijin ratisse un public très large, le joueur en mal d'action immédiate sera ravi de livrer bataille en mode arcade, celui désireux de ressentir des sensations plus réalistes trouvera son compte dans les modes réalistes. Exhaustif : le maître mot de War Thunder : World of Planes.

Facile à prendre en main, long à maîtriser

Un simple onglet baptisé « A la bataille » vous propulsera immédiatement dans une partie aux objectifs et environnements variables. Le matchmaking est rapide et équitablement constitué en fonction de votre expérience, gagnée de bataille en bataille. Même si dans l'immédiat, peu de joueurs jouent réellement les objectifs (détruire les forces terrestres adverses, occuper un aérodrome...), les sensations sont excellentes et ce dès les premières minutes de jeu. En vue à la troisième personne, un réticule central et un réticule amovible vous aident à vous orienter. Votre avion répond bien à vos commandes, la prise en main est particulièrement intuitive, essentiellement au combo clavier / souris, également disponible sur PS4. Néanmoins War Thunder : World of Planes vous laisse le choix d'opter pour un gameplay au pad ou au joystick. Au cours de vos batailles, chaque action est récompensée par de l'expérience, qui vous sera particulièrement utile plus tard. Que vous touchiez un adversaire, que vous détruisiez une unité terrestre ou que vous veniez à bout d'un avion ennemi, War Thunder est très équitable et vous octroie l'expérience proportionnelle à vos faits d'armes. Par ailleurs, la mort n'est pas définitive. En début de partie, vous disposez de 3 avions que vous pourrez piloter successivement et dans l'ordre de votre choix si toutefois vous en veniez à périr en cours de partie. Libre à vous de débloquer un emplacement d'avion supplémentaire en échange de la monnaie gagnée en jeu. Ce système permet de prendre part à l'intégralité de la bataille, dont la durée n’excédera que très rarement les 20 minutes. Le parti pris est certes arcade, mais participe à l'envie de rejouer tant il est efficace.

L'expérience, l'argent en jeu... des atouts indispensables à la progression

L'expérience se repartit de plusieurs manières. Si, par exemple, vous avez choisi d'incarner les Etats-Unis, chaque partie effectuée sous ce drapeau engrangera des points d'expérience pour cette nation uniquement, ce qui vous permettra de débloquer des avions de qualité supérieure. Ainsi, il vous faudra en premier lieu vous focaliser sur un pays particulier si vous désirez accéder à des avions plus performants que ceux qui vous sont proposés à la base. En plus de l'expérience, au cours de vos batailles, vous gagnerez de l'argent (les Lions) qui vous sera aussi utile pour acheter des améliorations pour vos coucous préférés. Bombes, mitrailleuses supplémentaires, rien ne manque et les améliorations sont nombreuses. Néanmoins une autre barre d'expérience est à prendre en considération : celle de l'avion en lui-même. En effet, avant d'améliorer ses fonctionnalités, il sera nécessaire de livrer de nombreuses batailles afin que l'engin engrange suffisamment d'expérience pour être optimisé. Par ailleurs, chaque avion est associé à un équipage qui lui-même gagne des points d'expérience que vous pourrez répartir à loisir entre plusieurs éléments : vitalité, tolérance aux G, etc... D'apparence très austère et peu intuitif, ce système d'expérience multiple demande un temps d'adaptation pour être pleinement compris, mais se révèle en définitive très ingénieux et pertinent sans jamais faire basculer le jeu dans l'affreux fléau qui sévit dans de nombreux free-to-play : le pay-to-win.

War Thunder évite l’écueil de favoriser les joueurs qui ont la main trop facilement portée sur le portefeuille. La monnaie dont vous pouvez faire l'acquisition en espèces sonnantes et trébuchantes est baptisée « Eagles » et ne vous permet que de bénéficier d'un boost d'expérience et d'une poignée d'avions supplémentaires. 200 % d'XP en bonus, 150 % d'argent en jeu en plus, l'apport n'est pas négligeable mais reste accessoire. De plus, si vous terminez les tutoriels, vous aurez à votre crédit 250 Eagles que vous pourrez convertir en expérience attribuable à la nation que vous désirez faire évoluer en priorité. On salue l'orientation prise par le jeu de Gaijin, qui lui aussi a compris qu'un free-to-play doit avant tout être appréciable par tous avant de favoriser les joueurs un peu plus fortunés. En instaurant un système d'expérience multiple et répartie entre nations, avions et équipages, World of Planes prend le risque d'égarer le joueur sous une tonne d'informations, mais propose finalement un système riche qui permet de ne pas se sentir lésé si on ne désire pas dépenser un sou. Voilà qui est assez rare pour être souligné, même si, et c'est bien là le drame, tout n'est pas rose dans l'univers de War Thunder.

Une interface qui manque cruellement d'ergonomie

Le premier défaut vient incontestablement de l'interface particulièrement illisible du jeu. Jamais on ne pourra reprocher à un jeu d'être complet et exhaustif, mais on peut tout de même évoquer le manque d'informations et le manque de clarté dans les choix qu'il propose. Loin de prendre le joueur par la main, World of Planes le laisse se débrouiller face à son système d'expérience à tiroirs et son arbre de recherche indigeste. Par ailleurs, la localisation est tout bonnement catastrophique : fautes d'orthographe dans tous les sens, texte non traduits... bref, il aurait presque été préférable que War Thunder reste intégralement en anglais plutôt que de proposer une traduction qui décolle la rétine. De plus, la courbe de progression reste assez lente et disproportionnée. Il faut énormément d'expérience pour faire évoluer vos engins et si dans les premiers niveaux le ressenti est moindre, la frustration s'accroît dans l'enchaînement des batailles où le manque d'évolutions visibles devient lassant. Ce sont là des défauts qui seront à terme corrigés, on le suppose, mais qui en l'état gênent un peu l'expérience de jeu. On compte sur Gaijin pour rectifier le tir.

Et quid de la next-gen ?

La version PS4 se différencie de son homologue PC en quelques points, pas spécialement engageants soit dit en passant. Si graphiquement, les deux versions restent à peu de choses près similaires, l'expérience sur PS4 est différente. En effet, les points d'expérience sont baptisés « Research points ». Ceux-ci vous permettent d'évoluer dans l'arbre de recherche d'avions, mais les recherches sont soumises à un temps de chargement qui n'existe pas sur la version PC. Le choix qui vous est proposé est donc d'attendre ou de payer en argent réel afin que l'avion soit débloqué. Sachez que vous devrez acheter l'avion avec l'argent gagné en jeu une fois la recherche effectuée. Un système qui laisse un peu sceptique et que l'on espère voir être corrigé dans les prochaines semaines. Hormis l'absence totale de localisation, nous pouvons noter de gros problèmes d'ergonomie, l'interface n'étant clairement pas pensée pour être parcourue au pad.