La sortie d'une nouvelle console est toujours un moment critique dans la vie d'un constructeur. On comprend que Sony joue gros avec sa PS4 et cherche à tout prix à mettre en avant son bébé, quitte pour cela à utiliser des titres qui ne sont pas forcément à la hauteur. C'est la première chose qui nous vient à la tête lorsque l'on découvre Knack en profondeur. Longtemps présenté comme l'un des jeux phares du lancement de la machine, on constate finalement qu'on est bien loin de la killer app'.
On ne va pas se le cacher, Knack est une vraie déception. On espérait trouver un titre rafraîchissant qui exploite à merveille la PS4, on se retrouve avec un jeu sans originalité, à la difficulté mal calibrée et qui aurait très bien pu sortir sur PS3. Une chose est sûre, il faudra attendre encore un peu avant d'avoir droit à un titre vraiment familial sur PS4. Il faut bien reconnaître qu'on était plutôt surpris que Sony mette en avant un titre comme Knack. Un design enfantin et coloré, la possibilité qu'un deuxième joueur vienne rejoindre la partie à n'importe quel moment, il n'en fallait pas plus pour qu'on pense aussitôt que le constructeur voulait surtout prouver que sa machine n'était pas uniquement destinée aux hardcore gamers et qu'elle avait parfaitement sa place dans le cadre d'une utilisation familiale. Ajoutez à cela le fait que le jeu nous vienne de l'architecte de la PS4 en personne, Mark Cerny, et vous comprendrez qu'on pensait sincèrement trouver là un titre accessible et bon enfant dans la veine d'un Ratchet & Clank. On est malheureusement bien loin du résultat final.
L'étoffe du héros
Knack est un étrange petit golem qui vit dans un monde futuriste où les humains et les gobelins se livrent une guerre incessante. Dans cet univers, tous les appareils fonctionnent grâce à l'énergie contenue dans d'étranges artefacts laissés par une ancienne civilisation. Knack est lui-même issu de l'une de ces reliques. Il dispose de l'incroyable pouvoir d'absorber d'autres reliques, voire même d'assimiler des matériaux de toutes sortes. Ca lui permet non seulement de se refaire une santé, mais aussi de grandir et de profiter des caractéristiques des matériaux qui le constituent. Knack commence donc les niveaux sous la forme d'un tout petit bonhomme et finit généralement sous la forme d'un géant capable de lancer des tanks et de démolir des immeubles. Avec un concept pareil, on s'attendait à un jeu à la Lego qui nous permette de mettre en pièces une bonne partie des environnements et que cette destruction nous fasse gagner en puissance. On est vraiment déçu de constater que les rares éléments destructibles ne nous renforcent pas nécessairement. C'est bien simple, les niveaux sont ultra linéaires et on grandit quand le jeu a décidé qu'on devait grandir mais c'est tout. Il reste les différents matériaux qui vous rendent un temps un peu plus fort ? Alors certes la glace fond au soleil, le bois peut prendre feu et le fer est sensible au magnétisme, mais encore une fois, l'utilisation de ces caractéristiques se fait de manière tout à fait prédéfinie. Bref, Knack n'est pas un titre qui fera travailler votre imagination.
Un jeu qui vous met les Knacki Balls
On s'attendait à un titre rafraîchissant et on se retrouve finalement avec un jeu d'action plutôt lambda. Ca aurait très bien pu s'arrêter là, mais c'était sans compter sur une accumulation de choix de game design hasardeux. Pour commencer l'aventure est plutôt longue, comptez plus d'une dizaine d'heures, mais elle adopte aussi et surtout une structure incroyablement répétitive. On se balade dans un couloir et on se contente d'éliminer des vagues d'ennemis qui ont du mal à se renouveler. On peut bien entendu mettre la main sur quelques éléments cachés qui vous permettront par exemple de construire des gadgets bien utiles, mais il ne faut pas vous attendre à explorer de vastes niveaux. Là où les choses deviennent vraiment problématiques, c'est que Knack propose une difficulté old-school et injuste capable de faire péter un plomb au joueur le plus zen. De nombreux ennemis vous tuent en un seul coup et les points de sauvegarde sont bien trop éloignés les uns des autres. Vous aurez beau esquiver comme un fou, la démarche pataude de Knack ne vous permet pas toujours d'éviter les attaques. On en arrive donc logiquement à se demander à qui s'adresse le jeu : les plus jeunes ne lui pardonneront pas son aspect punitif et il n'y a aucune chance que les plus expérimentés ou les accros au challenge adhèrent à cet univers acidulé. N'en rajoutons pas, même s'il partait sur des bases intéressantes, Knack n'est clairement pas un jeu qu'on vous recommandera.
Les images qui illustrent cet article ont été fournies par Sony.
Points forts
- Un concept de base intéressant
- Un monde coloré
Points faibles
- Une difficulté aberrante
- Un level design pauvre et linéaire
- Une horrible impression de répétitivité
On ne va pas se le cacher, Knack est une vraie déception. On espérait trouver un titre rafraîchissant qui exploite à merveille la PS4, on se retrouve avec un jeu sans originalité, à la difficulté mal calibrée et qui aurait très bien pu sortir sur PS3. Une chose est sûre, il faudra attendre encore un peu avant d'avoir droit à un titre vraiment familial sur PS4. Notez tout de même que l'aventure prend un peu plus d'intérêt lorsqu'on la découvre à deux, en coopération locale. Votre compagnon peut alors faire office de punching ball pour les ennemis ce qui vous facilite vraiment la tâche.