4 millions de dollars sur Kickstarter. C'est la somme recueillie par le studio Obsidian (Fallout New Vegas...) pour développer son jeu de rôle à l'ancienne Pillars of Eternity. Il faut dire que ce type de titres a réellement le vent en poupe sur les sites de financement participatif. Dernièrement, quelques projets d'envergure ont en effet été financés par ce biais : Divinity Original Sin, Wasteland 2, Torment... Bref, c'est le retour en force des RPG tels qu'on les a connus il y a 14 ans et on ne va pas s'en plaindre !
Quand on voit pour la première fois Pillars of Eternity en action, on pense immédiatement à Baldur's Gate. Tout y fait penser : son look global, sa vue en 3D isométrique, son système de pause active, et même la forme du curseur de souris ! Et ce n'est pas étonnant, car certaines des têtes pensantes de PoE ont participé au développement de softs assez proches comme Icewind Dale, Planescape Torment... Ils avaient même commencé à plancher sur Baldur's Gate 3 avant qu'il n'ait été annulé. Conséquence : on retrouve un feeling très similaire à ce style de RPG. Un feeling que les développeurs ont volontairement voulu préserver.
1 personnage à créer, mais 6 personnages à contrôler
Chers amateurs de jeux de rôle, dès la création de votre personnage, vous serez en territoire connu : 6 races (humains, elfes, nains...), 11 classes (paladin, sorcier, druide, moine, barbare...) et des points d'attributs à distribuer dans les six catégories possibles (dextérité, constitution, intelligence...). Vous devez aussi sélectionner le background de votre avatar (choix purement roleplay) et la culture à laquelle il appartient (ce qui détermine son équipement de départ et quelques choix de dialogues). Sachez aussi que vous choisissez le sexe de votre perso, son apparence et son portrait. Alors certes, vous ne créez qu'un seul avatar, mais il n'arpentera pas seul les vastes territoires heroïc fantasy : pendant l'aventure, vous pourrez recruter jusqu'à 5 compagnons pour lui prêter main-forte.
6 personnages à contrôler, ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Et en plus, vos 5 acolytes ont eux aussi leur personnalité propre, leurs désirs. Chacun a même son arc scénaristique dédié avec plusieurs fins possibles (qui se déclencheront en fonction de vos choix). Ca promet une rejouabilité très élevée si on veut découvrir l'ensemble des arcs scénaristiques de tous les personnages enrôlables et leurs différentes déclinaisons.
Le système de combat
La présentation à laquelle nous avons eu droit s'est attardée sur le système de combat, un système qui fait penser à... je vous le donne en mille... Baldur's Gate évidemment ! En effet, on retrouve la pause active qui en a fait la renommée. Si le titre se joue bien en temps réel, il est indispensable de déclencher souvent la pause pour donner des ordres à votre petit groupe : se déplacer, changer de cible, utiliser un sort, boire une potion... Les combats semblent être assez corsés et réclament une bonne dose de réflexion et de jugeote. On prévient tout de suite ceux qui ont été biberonnés aux RPG typés action qui ont fleuri ces dernières années : on n'est pas dans un jeu de bourrin ici ! Rassurons néanmoins les débutants : grâce aux 4 niveaux de difficulté, chacun pourra ajuster la puissance des adversaires qu'il va devoir affronter. Et puisqu'on parle de la difficulté, sachez que la démo à laquelle nous avons pu assister mettait le démonstrateur aux prises avec des araignées qui n'étaient visiblement pas là pour rigoler. Il a fallu utiliser une grande variété de compétences pour en venir à bout : au corps-à-corps, à distance, sorts de dégâts, de buffs, de soins... Bref, le jeu semble très bien pourvu à ce niveau. On parie d'ailleurs que la composition du groupe risque bien d'être un élément très important à la réussite de vos combats.
La "disposition" : un système d'alignement nouvelle génération
Différence majeure avec Baldur's Gate, Pillars of Eternity n'utilise pas les règles de Donjons & Dragons, ni pour les combats, ni pour le reste. Par exemple, vous ne choisissez pas dès le début de l'aventure d’incarner un personnage d’alignement loyal-bon ou neutre-mauvais. A la place de ça, ce sont vos actions qui vont déterminer quelle est votre personnalité. Il existe 10 « dispositions » (agressif, cruel, stoïque, passionné, honnête...). En fonction de la manière dont vous accomplissez les quêtes, votre personnalité évolue et vous n'aurez pas les mêmes choix de dialogue. De plus, la perception des PNJ à votre égard ne sera pas la même. Voilà encore de quoi augmenter la rejouabilité du titre en faisant des choix totalement différents pour voir quel est l'impact de la "disposition" sur l'aventure.
Des plus qui font la différence
Si la philosophie guidant l'équipe de développement est vraiment de préserver l'esprit des jeux de rôle à l'ancienne en améliorant certaines mécaniques, ils ont aussi essayé d'ajouter quelques fonctionnalités qui n'étaient pas présentes dans les Baldur's Gate originaux sur PC. C'est par exemple le cas du système de craft qui vous permet dans Pillars of Eternity de fabriquer vos propres objets (potions, armes...).
C'est aussi le cas du bastion : assez tôt dans l'aventure, vous débloquez votre propre forteresse qui est en quelque sorte votre base arrière. Au départ, elle sera assez sommaire, mais vous pourrez l'upgrader comme vous l'entendez en construisant des bâtiments permettant d'améliorer temporairement votre intelligence, de fabriquer des potions ou encore d'embaucher des mercenaires pour en assurer la sécurité. Car oui, votre forteresse peut être attaquée ! Vous serez prévenu si c'est le cas pour vous permettre de revenir la défendre si vous le souhaitez. Mais attention, car si votre forteresse est mal défendue, les améliorations que vous avez construites peuvent être détruites ! Et il vaut mieux bien s'occuper de votre bastion car en plus des bonus qu'il vous apporte, vous pourrez aussi collecter des impôts auprès de votre peuple. Plus le prestige et la sécurité de ce lieu sont forts et plus l'argent collecté augmentera. Vous avez donc tout intérêt à passer régulièrement vous en occuper. Bref, le bastion semble être un ajout qui peut apporter un peu de diversité à cette aventure qui, de base, semble déjà extrêmement riche et intéressante.
Quel plaisir ! Quel plaisir de retrouver de plus en plus de RPG à l'ancienne comme celui-ci ! Le financement participatif a permis de faire renaître ce genre de jeux et Pillars of Eternity risque bien d'être un incontournable pour tous les amateurs du genre qui souhaitent retrouver le feeling d'un Baldur's Gate. Le titre semble en effet reprendre ce qui en a fait le succès tout en y apportant quelques ajouts qui nous paraissent fichtrement intéressants. A surveiller de très très près !