C'est lors de la QuakeCon qui s'est tenue du 17 au 20 juillet à Dallas que Bethesda et id Software ont choisi de montrer les premiers extraits de gameplay de leur nouveau projet en cours de développement : Doom. Et ce n'est en rien un hasard. Sur place, devant les écrans, confortablement assis dans une salle parfaitement adaptée à ce type d'événements, se trouvaient en effet une poignée de journalistes américains et européens mais surtout une horde de fans attendant impatiemment les révélations. Or, c'est bel et bien à eux que se destine avant tout ce nouvel épisode de la célèbre série de FPS. Car ce dernier se veut être une relecture du tout premier volet. Nous étions sur place. Voici ce que nous avons pu voir.
Contrairement à beaucoup de présentations, celle de Doom n'avait pas pour vocation de s'étendre sur la phase de développement. Les choix de design n'ont pas réellement été expliqués. Le but ici était clairement d'en mettre plein la vue au public, de contenter directement son attente sans passer par la case explication. Seul ce concept de relecture du premier épisode a été mis en avant par Marty Stratton, producteur exécutif du jeu. Pour le reste, ce sont deux extraits de gameplay savamment choisis par les développeurs qui nous ont été montrés. Le tout tournait sur une version PC même si cet épisode est également prévu sur PlayStation 4 et Xbox One. La démonstration a d'ailleurs été faite à la manette, ce qui constitue un premier indice sur le côté « consolisé » de l'affaire. Un mot sur le moteur, l'id Tech 6, a tout de même été glissé. Celui-ci offre des possibilités impressionnantes d'après les développeurs. Concrètement, cela ne se voit pas encore vraiment si l'on se fie à ce que l'on a vu. Techniquement, le tout tenait vraiment la route avec quelques effets sympas mais rien qui nous donne l'impression de basculer dans une autre dimension.
Mars attacks
Concernant le contexte, le scénario du jeu, peu d'éléments ont été portés à notre connaissance. A vrai dire, nous savons juste que l'aventure débute sur Mars, théâtre de l'invasion des forces du mal. C'est au cœur de la planète rouge, dans un vaste complexe énergétique, que le premier extrait se déroulait. Un endroit froid abritant de larges structures métalliques, de lourdes portes, de multiples couloirs inhospitaliers ainsi que de nombreuses salles relativement étroites. Après quelques secondes passées à observer l'environnement, le développeur d'id Software a dû faire face aux premiers monstres. L'occasion pour le personnage de sortir son flingue et de commencer à allumer joyeusement les ennemis. D'emblée, le savoir-faire unique d'id Software se ressent. L'impression de puissance dégagée lors de chaque tir est impressionnante. Une sensation rendue possible par le travail effectué sur les aspects visuels et (surtout) sonores. Les affrontements se veulent rapides et sans chichis. Interface minimaliste (munitions, jauge de vie), pas de vie qui se recharge, pas de système de couverture, pas d'information sur la santé des ennemis. Ici, il faut se débrouiller avec la configuration des environnements et, surtout, rester en mouvement pour éviter les projectiles et autres offensives adverses. Evidemment, le gameplay possède de ce fait un côté simpliste assez peu en phase avec ce qui se fait actuellement dans le monde des FPS. Les amateurs de Doom, eux, apprécieront.
Old-school
Après avoir déambulé quelques minutes dans le complexe, de nombreuses armes étaient déjà à la disposition du héros. A savoir un fusil à pompe, un fusil à plasma, un lance-roquettes et même une version modernisée du BFG (Big Fucking Gun). Un arsenal que l'on peut porter en intégralité sur soi et utiliser à tout moment, chaque changement s'effectuant via une roue assez classique mais bien intégrée – comme tout le HUD – dans le jeu. Dans ce premier extrait, outre ce feeling de puissance, l'autre point ayant marqué l'ensemble de l'audience, c'est le côté ultra gore de ce nouveau Doom. Rarement on aura vu un tel déferlement de violence. Le jeu est d'une rare sauvagerie. Si le sang coule à flots lors de chaque tir, c'est surtout les finish moves qui s'avèrent impressionnants. Tout semble contextuel. En fonction de la manière dont vous attaquez le monstre, l'exécution n'est pas la même. La variété de ces actions est assez incroyable. Par exemple, si vous sautez sur votre opposant d'un endroit en hauteur, vous l'écraserez de tout votre poids avant de lui arracher littéralement la tête. Si vous êtes en revanche face à lui, il se peut que vous lui fassiez un trou directement au niveau de l'estomac avec votre poing ou que vous le balayiez pour le faire voler avant de le couper en deux d'un coup sec. A l'évidence, les monstres servaient d'ailleurs ici de chair à canon. Ce qui nous amène à nous poser la question de l'intelligence artificielle des ennemis de base. Qu'ils volent ou qu'ils marchent, ces derniers offrent a priori une faible résistance. Restons toutefois mesurés dans la mesure où il s'agissait du début du jeu.
Massacre à la tronçonneuse
Mais Doom n'est pas gore uniquement pendant les combats, il l'est en permanence. On en veut pour preuve ce passage où l'une des portes est bloquée par un système de sécurité à reconnaissance digitale. Pour l'ouvrir, il faut fouiller la salle dans laquelle on se trouve à la recherche d'un cadavre avant de lui arracher la main (avec tout le bras soit dit en passant) et de coller celle-ci sur l'emplacement approprié pour progresser dans le niveau. Autre élément à porter à votre connaissance, la première partie de la présentation s'est conclue par un affrontement face à un boss. Une sorte de monstre ressemblant à une mouche mutante. En quelques secondes, celle-ci a déboulé droit sur le héros pour le frapper violemment avant de lui arracher le bras (décidément...) et de le gifler avec celui-ci jusqu'à ce que mort s'en suive. Aïe ! Le second extrait, qui prenait lui aussi place dans une sorte de complexe, a débuté par une autre séquence bien brutale. Cette fois, c'est à l'aide d'une tronçonneuse que les ennemis ont été découpés, laissant voir leurs entrailles après chaque offensive. Visiblement, il est d'ailleurs possible d'entamer la découpe par plusieurs endroits. Bref, chez id Software, on a de la ressource pour tout ce qui tient au massacre de monstres. Moins en revanche pour ce qui a trait à la construction des niveaux.
18 +++++
Si l'on devait souligner un point négatif au cours de la présentation, ce serait en effet le côté quelconque du level design. De ce que l'on a vu, les couloirs succèdent aux couloirs, laissant parfois le joueur s'amuser dans des salles très légèrement ouvertes. On ne perçoit pas un réel effort à ce niveau. Chez id Software, on affirme en revanche que chaque ennemi a été pensé pour offrir une opposition unique. Difficile d'infirmer ou de confirmer ces propos même si, comme on l'a mentionné plus haut, rien ne nous semble à première vue indiquer que le jeu propose effectivement cette expérience là. Du moins, pour les monstres de base. Les boss, secondaires ou principaux, affichent en revanche des patterns et une résistance différents. Pour en venir à bout, il faut se montrer plus précis, plus intelligent dans sa manière de mener le combat. C'était notamment le cas face à cet ennemi ventripotent qui balance des projectiles de loin tout en bénéficiant de la protection de quelques alliés plus faibles. Pas de quoi, toutefois, dérouter le développeur d'id Software qui, après quelques minutes, a réussi à faire mettre un genou à terre à la bestiole. Suffisant pour se pointer devant elle avant de lui arracher le cœur et de le lui enfourner dans la gorge. Rideau.
Note : Nous nous excusons de la qualité des images autant que de leur manque de diversité, l'éditeur ne nous ayant communiqué que celles-ci.
Pour sa première sortie officielle, on peut affirmer que le titre d'id Software a fait forte impression. Certes, à ce stade, certaines questions se posent évidemment. On peut émettre des doutes sur l'IA de certains ennemis ou sur le level design qui semble peu inspiré. Néanmoins, ce nouveau Doom se montre séduisant parce qu'il répond aux attentes des amateurs de la série sans essayer de s'aventurer inutilement sur des chemins de traverse. Ce gameplay simple faisant la part belle aux combats rapides a tout pour plaire. Quant à l'aspect gore, si son côté extrême peut porter à discussion, il semble que les joueurs s'en réjouissent plus qu'ils ne s'en offusquent au regard des réactions dans la salle de présentation. Gardons maintenant à l'esprit qu'il ne s'agit là que d'un premier contact. Uniquement visuel qui plus est.