Les inconditionnels du Professeur Layton ne manqueront pour rien au monde la fin de ses aventures dans le sixième opus intitulé l'Héritage des Aslantes. Un épisode qui vient à la fois clore la seconde trilogie et faire le lien avec le tout premier volet, l'Etrange Village, situé chronologiquement juste après celui-ci. Pas de réelles surprises cette fois encore, mais une formule qui fonctionne toujours à merveille et qui se dévore comme au premier jour !
Après six ans de bons et loyaux services, le Professeur Layton s'apprête à tirer sa révérence à l'occasion du sixième et dernier épisode de la série. Imaginée par le talentueux studio Level-5 (Dragon Quest IX, Ni no Kuni) et servie par les incomparables énigmes du maître Akira Tago, la franchise jouit désormais d'une solide réputation auprès des joueurs de tous âges, celle-ci ayant le mérite d'attirer autant les passionnés de jeux d'aventure que les personnes habituellement hermétiques aux jeux vidéo.
L'affaire de la momie vivante
Bien que l'Héritage des Aslantes fasse directement suite au précédent opus, Professeur Layton et le Masque des Miracles, nous insisterons sur le fait que le titre peut tout à fait être appréhendé par des joueurs n'ayant touché à aucun des volets de la série. Certes, ce serait passer à côté de nombreuses références narratives, mais cela n'empêche en aucun cas de profiter de l'histoire, celle-ci étant comme toujours parfaitement narrée, à grands renforts de discussions doublées en français et de cinématiques joliment animées. Qui plus est, le journal et la page des mystères permettent toujours de faire le point sur la situation au fil de nos découvertes, n'hésitez donc pas à franchir le pas même si vous ne connaissez encore rien de la série. Les habitués auront néanmoins l'avantage d'apprécier pleinement toutes les subtilités narratives et les interventions de personnages clefs déjà apparus précédemment.
Notre histoire démarre lorsque Hershel Layton reçoit une lettre du professeur Sycamore qui l'invite à venir le retrouver pour percer le mystère d'une « momie vivante » prisonnière des glaces. Epaulé par ses assistants Luke et Emmy, Layton embarque à bord du Bostonius, le dirigeable personnel de Sycamore, pour un voyage à l'autre bout du monde. Directement liée à la légendaire civilisation des Aslantes, la momie vivante entraînera la fine équipe aux quatre coins du globe dans un voyage riche en rebondissements narratifs. Habituellement très linéaire dans la série, la progression se veut ici beaucoup plus ouverte, dans le sens où, dès le quatrième chapitre, on a accès à cinq destinations complètement nouvelles que l'on peut explorer dans n'importe quel ordre pour mettre la main sur les cinq œufs de la civilisation aslante. Au final, si l'on y ajoute les quatre autres environnements parcourus durant l'aventure, ce sont pas moins de neuf lieux différents qui nous sont proposés cette fois-ci. Autant dire que le dépaysement est garanti, même si on regrette que la quête des cinq pierres d'éveil vienne un petit peu casser le rythme de l'aventure en nous éloignant de la trame principale. Fort heureusement, l'histoire s'achève sur un final saisissant, riche en révélations en tous genres qui viennent clore en beauté cette seconde trilogie.
Plus de vie et d'interactions
Depuis 2008, l'équipe de Level-5 n'a eu de cesse d'améliorer la formule des Professeur Layton pour parfaire la série sans pour autant dénaturer les éléments qui ont fait son succès depuis ses débuts. Ce sixième volet apparaît donc clairement comme le plus abouti, à la fois sur le plan du contenu et de l'ergonomie. Reprenant le même type de rendu visuel que dans le Masque des Miracles, l'Héritage des Aslantes profite de la 3D pour offrir des paysages qui dépassent la simple taille de l'écran et qu'il convient de balayer à presque 180° pour en percevoir tous les secrets. Il arrive d'ailleurs que l'on ne puisse localiser certains personnages qu'en basculant la caméra sur les côtés pour observer la scène dans sa globalité. A ce titre, on peut noter que les décors tirent habilement parti de la 3D en affichant une profondeur de champ appréciable dans la grande majorité des environnements proposés. Libre à vous d'en profiter ou non. Quoi qu'il en soit, les concepteurs se sont clairement efforcés de donner davantage de vie aux lieux visités durant les phases d'exploration. Le nombre d'interactions possibles a ainsi été revu à la hausse et on peut bien souvent déplacer ou faire tomber des éléments du décor pour débusquer des pièces S.O.S. Même si la loupe bénéficie toujours d'indicateurs facilitant la recherche des objets cachés dans les environnements, elle n'entraîne pas systématiquement une découverte et se révèle idéale pour inciter à une fouille approfondie tout en nous évitant d'avoir à cliquer bêtement sur chaque pixel de l'écran pour ne rien manquer.
L'énoncé de l'énigme peut être affiché soit sur l'écran supérieur, soit sur l'écran inférieur, ou disparaître à tout moment pour laisser la place à l'image illustrant l'énigme. L'intérêt de la chose est que cette image présente désormais une scène animée qui évolue en fonction de la manière dont vous résolvez l'énigme. Par exemple, si vous devez ré-agencer une bibliothèque en plaçant des livres, à mesure que vous placerez les livres sur l'écran tactile, vous verrez la bibliothécaire les ranger petit à petit sur l'écran du haut. Tout cela n'a qu'une fonction purement esthétique mais il faut reconnaître que cela donne un peu de vie aux puzzles sur lesquels on peut être amené à passer de très longues minutes. Ce sixième opus comporte pas moins de 165 énigmes inédites, auxquelles s'ajouteront les 365 énigmes supplémentaires à télécharger gratuitement durant l'année suivant la sortie du jeu. De quoi raviver l'acuité de nos neurones pendant plusieurs dizaines d'heures. Comme toujours, la complexité des énigmes va crescendo, le joueur ayant bien sûr la possibilité de prendre des notes ou de recourir à tout moment à quatre indices (parfois illustrés) moyennant quelques pièces S.O.S. A bord du Bostonius, le chat Keats se charge de nous transmettre les énigmes laissées en arrière pour nous permettre de les résoudre ultérieurement.
Trois nouveaux mini-jeux
Vous en avez l'habitude si vous connaissez un peu la série, celle-ci a le bon goût de proposer un cocktail hétéroclite d'énigmes, d'objets cachés, mais aussi de mini-jeux à compléter librement en parallèle à l'accomplissement de la quête principale. Ce sixième volet fait intervenir trois mini-jeux complètement inédits qu'il vous faudra compléter entièrement si vous voulez accéder aux énigmes les plus difficiles à débloquer dans le menu Extras. Le premier, Prêt-à-porter, consiste à utiliser les vêtements obtenus durant l'aventure pour satisfaire les clientes en leur créant les tenues dont elles rêvent. Il faut pour cela prendre en compte les caractéristiques de chaque article afin d'obtenir les styles les plus appropriés, sachant que pour trouver la tenue correspondant parfaitement aux goûts de la cliente il faudra déjà mettre la main sur l'ensemble des articles de prêt-à-porter.
Le deuxième, Noix et noisettes, consiste à faire rouler une noix suivant un parcours plus ou moins alambiqué pour qu'elle s'arrête sous la tente de l'écureuil qui remplace en quelque sorte le lapin du précédent volet. Vous devez donc bien repérer les endroits où se situent les trous, les ponts, les cours d'eau, les murs incurvés, et surtout les glands qui se transforment en arbres pour réussir à boucler chaque parcours en utilisant le nombre de rochers imposés. Un challenge pas évident sans recourir à la 3D, même si une option permet de visualiser le parcours en vue de dessus, pour plus de clarté. Enfin, le Jardin enchanté a pour but de redonner vie à des jardins magiques en plantant différents types de fleurs explosives à des endroits précis de manière à provoquer des réactions en chaîne lorsqu'elles éclosent. Evidemment, la configuration des jardins s'avère de plus en plus complexe à mesure que vous les débloquez, ces derniers comportant souvent des barrières et autres champignons toxiques qui rendront votre tâche de plus en plus ardue.
Encore plus de défis annexes
Comme si tout cela ne suffisait pas, ce nouveau Layton intègre également une nouvelle épreuve baptisée la Chasse aux mots, en plus des objets de collection qui n'ont d'autre utilité que celle d'embellir votre musée personnel. Concrètement, des mots vous sont donnés lorsque vous examinez certains objets dans les décors. En les collectant, vous aurez la possibilité de créer des défis pour les lancer à d'autres joueurs via StreetPass. L'objectif est de trouver à quels endroits sont situés les objets que vous avez vous-même choisis de dénicher, sachant que tous les défis résolus avec brio vous donneront droit à des points permettant d'obtenir des récompenses uniques. Une idée sympathique, même s'il est fort probable que la majorité des joueurs préférera zapper la Chasse aux mots qui n'apporte finalement pas grand-chose, en comparaison du reste. Plus intéressants, des articles du World Times vous sont donnés à mesure que vous avancez dans l'histoire dans le but d'attirer votre attention sur certains mystères annexes situés aux quatre coins du monde. Ces petites quêtes optionnelles totalement nouvelles dans la série viennent enrichir l'aventure en vous donnant une bonne raison de revenir dans les lieux déjà explorés pour y déceler de nouveaux embranchements et obtenir des récompenses supplémentaires. Car s'il faut au minimum 25 heures pour voir le dénouement de l'histoire, comptez facilement le double si vous souhaitez compléter le soft de fond en comble !
Tous les textes du jeu sont en français.
Points forts
- L'épisode le plus abouti à tous les niveaux
- Réalisation impeccable et ergonomie au top
- Davantage de liberté en matière d'exploration
- Encore plus d'activités annexes
- 9 lieux différents à visiter
- Beaucoup plus d'interactions et d'éléments cachés
- 165 énigmes + 365 à télécharger par la suite gratuitement
- Durée de vie solide (entre 25 et 50 heures)
- Un final riche en surprises et en révélations
Points faibles
- Doublage français inégal selon les personnages
- La quête des 5 œufs qui casse un peu le rythme
- La Chasse aux mots via StreetPass, décevante
Ce sixième épisode de Professeur Layton ne surprendra pas les habitués de la série mais ne les décevra pas non plus tant il s'avère maîtrisé de bout en bout. Certes, après six années de bons et loyaux services, la formule commence peut-être à s'essouffler un peu, mais on se retrouve malgré tout encore une fois captivé par cette nouvelle intrigue qui donnera sans aucun doute envie aux nouveaux venus de se faire l'intégrale de la série !