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Test The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion

The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion : Une larme de sang

The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion
9 266 vues
Profil de Lisore,  Jeuxvideo.com
Lisore - Journaliste jeuxvideo.com

Peu connue chez nous, la série The Legend of Heroes est pourtant née en 1989 et compte une bonne dizaine d’épisodes, sans compter les remakes. A Tear of Vermillion sur PSP, remake de l’épisode du même nom sorti en 1996, est le premier à avoir quitté le Japon. Reste à savoir si cela valait cette attente.

The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion

C’est l’histoire d’une série…

Avant toute chose, il convient de préciser un point de détail soulevé par la numérotation hasardeuse de la version US. A Tear of Vermillion est, en effet, le quatrième épisode de la série et, au sein de celle-ci, le second chapitre de la trilogie Gagharv… mais considéré comme le premier épisode outre-Atlantique. Parce que, chronologiquement, il se déroule avant le premier volet de la trilogie (et troisième de la série). Vous suivez toujours ? Pas la peine cependant de s’arracher les cheveux pour savoir par lequel commencer : bien que connectés, les épisodes de la trilogie Gagharv sont indépendants. On peut donc débuter par n’importe lequel.

La légende des héros

The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion
Les intérieurs de la cathédrale de Valkd sont magnifiques.
Gagharv, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’une gigantesque crevasse qui coupe le monde en deux et qui serait issue de l’affrontement entre Bardus, le dieu de la lumière, et Octum, le dieu de l’obscurité et du chaos, avant que tous deux ne sombrent dans un profond sommeil. Cette crevasse, ainsi que d’autres phénomènes naturels, isolent les régions du monde les unes des autres. Tel est le cas d’El Phildin, le pays dans lequel commence notre aventure. Obéissant aux règles de l’Eglise de Bardus, le royaume connaît depuis quelques années de graves conflits causés par les Apôtres d’Octum. L’histoire commence d’ailleurs lorsque ces derniers envahissent la ville sacrée de Cathedral. Le héros Avin, alors enfant, se retrouve séparé de sa sœur Eimelle, désignée « fille de Durga », du nom de la déesse des Esprits, après qui en ont les Apôtres. Qu’est devenue Eimelle ? Qu’est-ce qu’une « fille de Durga » ? Que recherchent les disciples d’Octum ? C’est ce qu’Avin devra découvrir des années plus tard, en compagnie de son ami Mile et de tout un tas d’autres personnages rencontrés en route.

Une légende un peu mollassonne cependant

The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion
Votre zone d’action est indiquée par le cercle bleu.
Autant le dire clairement, l’histoire du jeu n’a rien d’original. Elle est même ultra-classique et parfois prévisible, bien que certains événements arrivent à sortir du lot. Une fois l’introduction passée, le scénario, divisé en quatre chapitres, met un temps fou à démarrer. Et le début n’est guère passionnant, puisque Avin et Mile vont aller de ville en ville pour poser des questions sur Eimelle. Bien sûr, en cours de route, il y aura des imprévus, des rencontres, quelques éléments inquiétants sur le contexte de l’histoire générale. Mais globalement, et jusqu’à la moitié du jeu à peu près, les joueurs ne sont pas vraiment tenus en haleine. Pas désagréable pour autant, alternant émotion et humour, la légende de nos héros s’avère néanmoins fade et peu originale. En outre, la linéarité est de mise : impossible de vous perdre ou de vous tromper sur votre destination, vous êtes littéralement sur des rails. Et il y aura toujours un personnage pour vous rappeler que vous n’allez pas dans la bonne direction quand vous faites mine de vouloir emprunter un autre chemin. C’est comme ça du début à la fin, soit pendant plus de 35 heures – à la louche, parce qu’il n’y a pas de compteur temps. Ce qui peut se révéler lassant, d’autant plus qu’il n’y a qu’une seule quête annexe, pas spécialement passionnante de surcroît, qui consiste à chercher un peu partout un auteur en mal d’inspiration pour lui raconter vos aventures…

La fine équipe

The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion
Les villes sont assez détaillées.
Les personnages, parlons-en. Ils sont nombreux, y compris dans votre équipe, laquelle vous sera systématiquement imposée. Les deux personnages principaux, Avin et Mile, puis Rutice qui le remplacera par la suite, seront les seuls permanents. Les autres iront et viendront en fonction des événements, sans que vous puissiez les en empêcher ni les retenir, ce qui est un peu dommage pour certains. Le spectre de caractères est large, néanmoins, ce qui évite la routine et la lassitude. Si Avin est un jeune héros lambda pas spécialement intéressant, d’autres le sont un peu plus, bien que n’évitant pas toujours les clichés. De Mile, l’ami fidèle pince-sans-rire, à Rutice, la jeune fille perdue et déterminée et personnage le plus réussi du jeu, en passant par Conrad, le loyal baron de Balloa, ou l’irritant Rael, jeune magicien prétentieux, le choix est large et les capacités variées. Sans être non plus follement passionnants, certains d’entre eux se révèlent très attachants, ce qui n’est déjà pas si mal. Dans la mesure où vous ne pourrez pas avoir plus de quatre personnages en même temps, cela implique également des changements fréquents de tactique et de gestion durant les affrontements. A priori frustrant et agaçant, ce choix s’avère finalement intéressant, dans la mesure où vous êtes obligé de composer à chaque fois avec vos nouveaux partenaires et à vous adapter en fonction de leurs capacités propres. Ça relève un peu le challenge.

Un gameplay assez peu dynamique

The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion
L’histoire est ponctuée de moments dramatiques.
Si les talents des différents personnages sont nombreux, ce n’est pas pour autant que les combats se révèlent passionnants. Ceux-ci sont d’ailleurs facilement évitables, dans la mesure où les ennemis sont visibles à l’écran et contournables. Les plus forts vous attaqueront, les faibles vous fuiront. Lors des affrontements, si, là encore, ces derniers ne sont pas désagréables, ils n’en sont pas moins assez mous. Il s’agit d’un tour par tour classique, chacun agissant en fonction de ses statistiques de vitesse, avec des actions basiques : attaque, magie (de trois types : blanche, noire, spirituelle), défense, fuite, objets. S’y ajoutent les capacités propres à chaque personnage, comme voler, par exemple, ainsi que les attaques spéciales, utilisables une fois la barre d’énergie adéquate remplie en donnant des coups ou en utilisant la magie. Rien que de très habituel, là aussi. La seule petite originalité tient au fait que la position des membres de l’équipe et des ennemis sur le terrain joue sur vos possibilités d’attaque ou de soin. Cependant, vous ne pouvez pas choisir votre emplacement, cela se fait automatiquement. Par ailleurs, le niveau de difficulté n’est pas très élevé. Seuls les quatre esprits de Durga et le boss de fin présentent un vrai défi. C’est mince. Autre petit plus, la bestiole qui accompagne Avin depuis le début du jeu (chien, chat ou lapin, c’est selon) vous donne parfois, aléatoirement, un bonus de défense quand elle est de bonne humeur, ou balance un rocher sur vos ennemis quand elle est de mauvais poil. Là encore, vous n’avez pas vraiment la main dessus, bien que vous puissiez la nourrir, la gronder ou la caresser lors de phases d’exploration. Phases durant lesquelles elle vous rapporte régulièrement des objets. Sympathique, sans plus. Pour le reste, les menus sont clairs et très accessibles, les commandes d’une simplicité enfantine. On regrettera cependant le manque de précision du joystick, qui oblige parfois à s’y reprendre à plusieurs fois pour attraper un livre ou ouvrir un coffre.

Une réalisation agréable

The Legend of Heroes : A Tear of Vermillion
Le grand classique du RPG : le héros est sorti de son lit pour débuter l’aventure.
Graphiquement, A Tear of Vermillion est loin d’être laid. Ses décors en 3D sont particulièrement fins et détaillés, surtout dans les villes, qui fourmillent de petits éléments qui les rendent vivantes. Les extérieurs, bien qu’un poil répétitifs, bénéficient d’effets de lumière et de météo très réussis, voire même très beaux. Les personnages, en 2D, sont bien animés et plutôt mignons. Quant au character design, il est agréable à l’œil, soigné et détaillé, certains personnages comme l’épéiste Lucias respirant même la classe. Durant les phases de dialogues, des portraits statiques changent en fonction de l’humeur ou des émotions de celui qui s’exprime. Ce qui est bienvenu, tant les conversations sont nombreuses, longues et parfois un peu plombantes. Car A Tear of Vermillion est un jeu bavard. Très bavard même. La quantité de texte est impressionnante et il est recommandé de disposer d’un bon niveau d’anglais pour se lancer dans l’aventure. Il est, à ce titre, assez dommage que les traducteurs n’aient pas apporté plus de soin à la version anglaise. Si, globalement, elle s’en tire honorablement, malgré d’inévitables coquilles dans la masse et quelques petits problèmes de mise en page, ce sont surtout les dialogues qui posent souci. Correctement traduits, ils n’ont cependant aucune personnalité. La princesse hautaine parle comme la chef de bande, le marin comme le baron. Aucune différence de ton, de vocabulaire, de débit. C’est d’autant plus regrettable qu’en l’absence de doublages, c’est ce qui permettrait de mieux prendre la mesure des personnalités de chacun. Ça n’empêche pas de suivre l’aventure, mais c’est un peu décevant. Enfin, on notera quelques musiques réussies, mais la majorité demeure tout de même classique. A l’image du jeu, en somme.

Points forts

  • Un monde et une histoire sympathiques
  • Une réalisation agréable
  • Un character design très réussi
  • Une bonne durée de vie
  • Le côté old-school…

Points faibles

  • … qui ne plaira pas à tout le monde
  • Un trop grand classicisme
  • Des combats mollassons
  • Une histoire qui peine à démarrer
  • L’absence de quêtes annexes
  • La trop grande linéarité
  • Une traduction perfectible

Bien que sympathique et agréable, A Tear of Vermillion souffre de son trop grand classicisme, tant d’un point de vue narratif que du gameplay. Joliment réalisé, doté d’une bonne durée de vie, le jeu ne révolutionne néanmoins pas franchement le genre et plaira exclusivement aux amateurs de J-RPG old-school. Les autres s’abstiendront sans regrets.

Note de la rédaction

12
20

L'avis des lecteurs (1)

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