Sus à l’envahisseur !

Sans jamais s’en cacher, When Vikings Attack joue à fond la carte de l’humour et ce, dès le logo du jeu représentant un panneau « Interdit aux vikings ». Le ton est donné, il ne reste plus qu’à accompagner le tout d’une direction artistique cartoon aux couleurs chatoyantes pour bien rappeler que le titre ne se prend pas du tout au sérieux. N’attendez pas grand-chose côté scénario, pour que tout soit bien compréhensible par les barbares aux casques cornus, les développeurs se sont contentés de maigres cinématiques expliquant grosso modo qu’il suffit d’éliminer tous les scandinaves belliqueux.

Avec une escouade de choc recrutée en cours de route, on se contente donc de parcourir une quinzaine d’environnements, tous variés et joliment réalisés. Le gameplay quant à lui rappelle vaguement un Pikmin épuré dans lequel on se contenterait de déplacer son groupe pour attraper tout objet susceptible de faire un bon projectile à envoyer à la tronche des assaillants. De la cabine téléphonique à la voiture, en passant par le banc public, n’importe quoi fait l’affaire quand il s’agit de faire valdinguer le groupe ennemi comme des quilles heurtées par une boule de bowling. Une subtilité s’ajoute néanmoins à ce gameplay simpliste : la possibilité de dasher qui sert à la fois à esquiver, à intercepter un objet en vol ou à voler un objet directement au groupe ennemi. Incorporée aux contrôles, il y a aussi la possibilité de faire tournoyer les objets pour les rendre impossibles à arrêter en vol, voici déjà une liste exhaustive des actions disponibles dans When Vikings Attack, un titre qui se veut décidément très accessible.

Castagne en groupe et mêlée générale !

When Vikings Attack se veut clairement orienté multijoueur et rapidement on se rend compte que c’est à plusieurs qu'il révèle tout son potentiel. Le mode Quête qui peut se jouer seul ou à deux, est orienté coopération puisqu’il propose de se mesurer directement aux hordes de vikings dans des niveaux constitués d’une succession d’arènes fermées à nettoyer complètement avant de passer à la suite. A la fin de chacun de ces quatorze niveaux, un boss se présente, généralement un ennemi plus difficile à vaincre ou nécessitant une technique particulière. Une fois ce barbare mis à terre, il ne reste alors plus qu’à apprécier le score durement obtenu, celui-ci se basant essentiellement sur le temps, le nombre de victimes et le nombre de personnages alliés descendus par l’envahisseur. Ce mode coopératif est plutôt bien réalisé : les niveaux sont suffisamment longs, le challenge est présent bien qu’assez artificiel (entièrement basé sur le nombre d’ennemis, les scandinaves n’étant pas particulièrement stratèges ni futés) et quelques bonnes idées sont même mises en avant comme par exemple des simili-énigmes lors des transitions entre deux arènes. Celles-ci se font toutefois assez rares et pas assez exploitées. Sympathique sans être passionnant, le mode Quête peut néanmoins servir à découvrir les arènes et à affûter ses techniques en vue du passage à l’autre mode qui est, lui, bien plus intéressant.

Le second mode de jeu proposé par When Vikings Attack est sobrement intitulé Combat et offre la possibilité de s’affronter directement entre joueurs. Exit donc l’IA et les hordes de cornus, ici le seul but est de réduire à néant les groupes ennemis en gardant son propre effectif intact. Le tout se déroule dans une seule arène et en plusieurs manches afin de décider du vainqueur de la partie, trois variantes différentes sont de la partie : « Dernier debout » qui correspond à un simple deathmatch, « Vikings contre mercenaires » proposant des combats à deux contre deux et enfin « Ruée vers l’or » qui est… incompréhensible ! La description nous indique bien qu’il faut réussir à remporter cinq médailles avant les adversaires, mais les descriptifs desdites médailles sont très vagues, pour « Série de victoires » ça va, mais qu’entendent les développeurs par « Happy hour » ou « Conduite irréprochable » ? On a beau chercher dans la notice ou les menus des explications, impossible de savoir précisément ce que le jeu attend de nous, on se contente donc de jouer en espérant que les précieuses récompenses tombent. Dommage car globalement le mode Combat est intéressant, la facilité de prise en main permettant d’élaborer des tactiques instantanément contre des joueurs humains ayant chacun leur approche, tantôt enclins à bombarder de projectiles, tantôt plus patients pour envoyer le tir parfait. Petit bémol cependant, on s’ennuie assez vite et c’est d’ailleurs l’un des plus gros points noirs du jeu.

Répétitif vous avez dit ?

When Vikings Attack n’échappe malheureusement pas à la règle des jeux qui se veulent minimalistes et accessibles, celle qui dit qu’à force de faire trop simple, cela devient vite répétitif. La prise en main instantanée est une bonne chose en soi, mais le gameplay montre vite ses limites et toutes les parties finissent par se ressembler. Pourtant les développeurs ont essayé d’introduire quelques bonnes idées mais à chaque fois ce n’est pas assez développé. Par exemple, l’introduction de missiles ou de personnages spéciaux apporte des objectifs supplémentaires plus intéressants mais dont on fait vite le tour. De même, les interactions avec le décor sont parfois ingénieuses (jeter un objet sur un panneau pour déclencher un piège par exemple) mais trop rares pour être vraiment utiles sur le long terme.

Une autre bonne idée est la possibilité de ne porter certains objets lourds qu’avec un groupe suffisamment large mais là encore il suffit de juste quelques individus pour avoir accès à tous les projectiles. Dommage, car un meilleur équilibrage aurait amené un challenge supplémentaire, celui de construire et conserver un groupe assez important pour utiliser les éléments du décor les plus imposants et meurtriers. Assez vite lassant donc, When Vikings Attack est même parfois très frustrant, notamment en ligne quand les missiles ou nouveaux civils à recruter apparaissent pile à côté de l’adversaire, de quoi retourner complètement la situation, ce qui a forcément le don d’énerver. Mais ne crachons pas non plus trop dans la soupe, malgré ses défauts et son potentiel inexploité, When Vikings Attack reste un bon divertissement et en général on n'en demande pas moins à un jeu vidéo.