Créé par les vétérans de Sledgehammer, codéveloppeurs de Modern Warfare 3, ce nouvel opus souhaite « changer les choses et prendre des risques », et ce, sur plusieurs points. Ce qui saute tout de suite aux yeux, c'est évidemment la réalisation, pensée pour la « next-gen ». Vitrine technologique d'Activision oblige, le soft a bénéficié de plus de 3 années de gestation, une première pour Call of Duty qui s'offre donc une base technique entièrement nouvelle et développée exclusivement pour l'occasion. La séquence présentée étant issue d'un build pré-alpha, on peut excuser au passage les quelques soucis de clipping et les rares imperfections dans ce que l'on a pu voir du titre. Trois étapes durant ce premier face-à-face avec le jeu : présentation rapide des innovations et atouts, séquences de jeu pré-enregistrées et, pour finir, un rapide questions / réponses. Voyons donc ce que le onzième Call of Duty a dans le ventre !

Un medley de bonnes idées

Au niveau de la présentation de base, Sledgehammer a pu nous fournir pas mal de clés pour comprendre la dynamique derrière ce nouvel épisode. Le développeur est très fier d'avoir pu oser des choses pour cet opus et mise sur un bon paquet de features que les mauvaises langues pourront qualifier de « déjà vues ». Exosquelette customisable très Crysisien, moveset au jetpack assez Titanfallesque, HUD déporté façon réalité augmentée que Visceral Games et son Dead Space ont démocratisé. Bref, le studio a semble-t-il su combiner un nombre conséquent de bonnes idées de gameplay pour en faire un tout cohérent et efficace. Même si la majorité des ajouts étaient déjà connus du public, on ne peut que saluer la volonté de produire en plus un background qui tient la route et qui sait enchanter, à la manière d'un Last of Us (que les équipes de Sledgehammer ont beaucoup apprécié), saupoudré d'une narration haletante, héritée des séries à succès, avec en tête House of Cards, qui a prêté son Kevin Spacey pour l'occasion. Le niveau que nous avons pu voir et dont nous pouvons parler aujourd'hui se nomme BioLab et nous allons tenter d'en percer les secrets avec vous.

Une structure solo rigide mais intense...

BioLab est une mission en pleine Bulgarie. Nous sommes en 2058 et incarnons le soldat Mitchell dans une des étapes de sa carrière, sachant qu'Advanced Warfare couvre 10 années de la vie de ce dernier. Le pitch de la mission est somme toute assez classique : à la manière d'un Black Hawk Down, vous êtes sous le feu de l'ennemi après le crash de votre destrier aérien, à suivre un camarade au cœur de la forêt pour sauver votre peau. On retrouve évidemment cette mise en scène très scriptée mais efficace, à base de couloirs, d'explosions, de cut-scenes, de QTE, et d'affrontements armés dopés au high-tech. Le plus intéressant une fois la mission terminée fut sans doute de se dire que 10 minutes plus tôt, Mitchell était dans telle ambiance, baignait dans tel gameplay, et utilisait telle fonctionnalité de sa combinaison. On en sort relativement dépaysé puisque durant la démo, notre soldat a tour à tour joué le fuyard poursuivi par un hélicoptère, puis s'est transformé en un véritable predator invisible dans une désormais ultra-classique séquence d'escouade discrète, camouflage optique oblige, éliminant les rondes en tandem, avant de faire dans la grosse action qui tache à pied et en véhicule. Car oui, cet Advanced Warfare implémente également des véhicules, pilotables, qui semblent bien répondre et offrent des séquences de shoot massivement bourrines, ou servent à la mise en scène lors de déplacements en groupe. Cela dit, ne vous attendez pas à de l'open world, les scènes dédiées à ces derniers sont tirées de niveaux très couloirs, mais ça, on s'y attendait logiquement. Toutefois, les développeurs nous ont assurés avoir énormément travaillé le level design pour rendre les différentes fonctionnalités de l'exosquelette intuitives et utilisables assez souvent, espérons donc que les véhicules bénéficient également de cette volonté.

Du mieux sur la narration et de bonnes idées sur le gameplay

La narration semble être réellement au cœur des ambitions de Sledgehammer pour cet épisode, et si la petite heure de présentation que nous avons eue ne nous a pas forcément permis de remarquer une différence capitale entre une mise en scène d'anciens Call of Duty et celle du bébé de Sledgehammer, il faut bien avouer qu'elle reste de très bonne facture et bénéficie désormais du support d'éléments de gameplay encore plus immersifs. Arbre de compétences pour la combinaison EXO, nouvelles armes « futuristes et réalistes » telles que les grenades malines (tête chercheuse, flash, détection de menaces), HUD déporté : nous sommes ici dans ce qui peut se faire de mieux au niveau de l'action grand public, donnant des avantages certains à l'expérience coop et multijoueur. La campagne solo, puisque nous n'avons pu voir que ça durant cette présentation, saura donc plaire aux amateurs, et réussira peut-être à charmer les septiques par l'importance du background et grâce aux nouveaux éléments de gameplay, franchement bienvenus. Reste donc à savoir si la totalité de la campagne est de cet acabit et si les choses s'amélioreront au niveau de la structure très « guidée » de ce nouvel opus.