Plus de 13 millions de jeux vendus à travers le monde : la licence Ace Combat semble depuis longtemps une affaire rentable. Et pourtant les développeurs lancent aujourd’hui un nouveau volet sous la forme d’un free-to-play, en arguant vouloir toucher un public encore plus large. Comme en témoignent les 300.000 téléchargements de leur dernière bêta, diffusée à l’international pendant seulement une semaine, et les 85% de joueurs satisfaits. Si on peut leur accorder cette autre intention louable de vouloir enrichir régulièrement leur titre en proposant du contenu, y compris du point de vue du scénario, en revanche impossible de ne pas imaginer la probable avalanche de DLC payants qui risque de s’abattre sur le joueur. Surtout si ceux-ci se révèlent du même acabit que pour Ace Combat Assault Horizon, sorti en octobre 2011. En effet, plusieurs skins de Macross, The Idolmaster et Tekken avaient été proposés, pour habiller les avions, au prix prohibitif de quasiment 6 € pièce !

Des missions en coopération

Quoi qu’il en soit, avec cet épisode Infinity, les fans de la saga Ace Combat devraient évoluer en terrain connu. Ainsi, du point de vue des modes de jeu, devrait figurer d’abord une campagne en solo à la présentation tout ce qu’il y a de plus traditionnelle avec la présence de briefings avant les missions par exemple. Toutefois, cette dernière bénéficie d’une histoire inédite qui se déroule en 2019 sur une planète Terre endommagée (vingt ans auparavant, 20% de sa surface a été détruite à la suite d’une chute catastrophique d’astéroïdes). Les Forces des Nations Unies (UNF) se retrouvent confrontées aujourd’hui à une organisation terroriste appelée « Sons of Troia » qui semble utiliser des drones (une première dans la saga Ace Combat) pour frapper plusieurs objectifs. Le joueur et ses coéquipiers font donc partie d’une unité d’intervention aérienne travaillant pour l’UNF et destinée à aller sur tous les fronts pour pulvériser l’ennemi, notamment à Tokyo, en Russie et en Turquie. Destruction de pipelines, neutralisation de bateaux ou de sous-marins, élimination de colonnes de chars…

Les développeurs promettent une grande variété de missions accessibles également en ligne. Car c’est bien sur ce point que le studio semble vouloir porter son attention : le multi coopératif et compétitif online. Ainsi, jusqu’à 8 joueurs devraient pouvoir combattre, répartis dans deux équipes – Alpha et Bravo - de quatre personnes. Le principe est ici que les deux équipes se battent, tout en étant rivales, contre un ennemi commun dirigé par l’IA. Libre au joueur néanmoins de choisir la manière dont il veut jouer. Soit il ne souhaite pas collaborer avec qui que ce soit (ses alliés ou rivaux) et joue au loup solitaire. Soit il peut tenter la coopération complète avec ses coéquipiers mais aussi l’équipe adverse afin d’abattre plus facilement un « Rate Boss », c’est-à-dire un ennemi imposant (comme l’énorme aéronef AiGaion) censé rapporter davantage de points à l’issue de la mission. A noter enfin que le mode Players vs Players ne devrait pas être présent dans le jeu au moment de son lancement, mais devrait faire son apparition ultérieurement…

Un gameplay axé arcade

Se déroulant de jour comme de nuit dans des environnements différents (désert, ville, mer…), les missions permettent donc de collecter points et récompenses diverses, telles que de nouveaux appareils ou de multiples décorations pour personnaliser sa flotte (skins, emblèmes, autocollants…). Un système de tuning technologique est également présent sous la forme d’un arbre divisé en dix branches (Tier 0 à Tier 9) accessibles selon le niveau de votre rang. Plus votre rang augmente et plus vous pouvez débloquer des pièces de technologie (propulseur, armure, extincteur…) indispensables pour accéder aux meilleurs modèles d’avions tels que le F-15E Strike Eagle ou le F-22A Raptor. Du côté esthétique, le jeu paraît se situer dans la norme, sans tomber dans l’exceptionnel. En revanche, le gameplay semble encore plus orienté arcade qu’auparavant, histoire probablement de séduire un cercle plus large de joueurs « casual ». Il est par exemple beaucoup moins facile désormais de faire décrocher son avion.

Pas facile aussi de s’y retrouver lors de certaines missions en multi. Ainsi, alors que vous êtes en train de canarder un bateau qui fait partie d’un quota d’objectifs à atteindre, il se peut que ce dernier soit très soudainement « désactivé » en tant qu’objectif, car vos coéquipiers ou adversaires sont parvenus à atteindre le quota de leur côté. Frustrant. De toute façon, les développeurs tentent de pousser au maximum l’aspect coopératif, notamment à travers le nouveau système de « Data Link ». Celui-ci s’inscrit à l’écran sur votre cockpit (deux autres vues - externe et subjective - restent bien sûr disponibles) lorsque vous êtes proche d’un des membres de votre équipe. Le but est de donner un coup de boost dans vos attaques et dans les points récoltés. Résultat : plus vous pilotez à proximité des membres de votre escouade et plus vous êtes susceptible de gagner des points et donc d’évoluer rapidement au sein du jeu. Au final, même s’il présente quelques options et nouveautés, cet Ace Combat Infinity paraît à première vue jouer une partition tout de même très classique…