Les orcs sont de retour et il est toujours hors de question qu’ils pénètrent dans votre château. Action-stratégie de renom sur PC, Orcs Must Die!, qui en est à sa troisième itération, déploie pour la première fois des joutes en versus online. Du fun, du contenu, le titre développé par Robot n’en oublie pas le nouveau modèle économique auquel il appartient désormais. Free-to-play de son état, il faudra dorénavant passer à la caisse pour obtenir des bonus de jeu. Pas forcément une bonne nouvelle…
5 vs 5
Mais ce n’est pas parce que Orcs Must Die! Unchained est le premier de cordée de la série à passer en free-to-play, qu’il faut y voir péril en la demeure. Du moins dans l’expérience que le jeu s’apprête à offrir. Au contraire. Conscient que la licence ne pourrait guère tenir sur la distance vis-à-vis des concurrents en place (on pense notamment à Mighty Quest for Epic Loot) en n’élargissant pas son offre, Robot Entertainment a implémenté ce que tous les fans attendaient : les affrontements online. Si le solo et la coopération seront toujours en place, le titre prend, avec ce nouveau mode, une tout autre dimension stratégique. On ne l’apprend à personne, jouer contre des bots ne dégage pas la même intensité que celle ressentie lorsqu'on se frotte à des joueurs réels. OMDU propose ainsi des rencontres à cinq contre cinq qui, pour avoir essayé quelques parties, fonctionnent parfaitement.
Faut pas deck… onner
Pour diversifier un maximum le gameplay, dix héros seront jouables au total parmi lesquels on retrouve tanks, magiciens, chamans, healers. Malheureusement, F2P oblige, on s’en serait douté, claquer quelques euros sera nécessaire pour compléter la collection. Mais passons ce « gros détail » pour se concentrer sur l’action elle-même. Dans OMD, vous n’êtes pas la star à proprement parler. Votre rôle est avant tout d’orchestrer l’offensive de vos troupes vers la base adverse. Pour ce faire, il faudra tabasser du nain vert à la pelle pour récolter assez de crédits et créer une mini-armée qui se lancera aussitôt à l’assaut. Plusieurs tactiques, qui varient en fonction du héros choisi, peuvent ensuite s’imposer. Soit vous restez en défense et concentrez votre énergie à poser des pièges de toutes sortes (piques enflammées, flaques de boue…), soit vous partez vous aussi au front pour tenter d’ouvrir une brèche pour vos acolytes. Chair à canon, les orcs de départ n’ont pas franchement de résistance ni énormément de points de vie. Il est quasiment impossible pour eux de marquer les premiers points de l’équipe (la partie se termine lorsque 20 orcs arrivent dans la salle centrale adverse). D'où l’importance pour le héros de tabasser de la peau verte (et des adversaires réels) le plus rapidement possible pour envoyer des troupes de plus en plus variées et puissantes. Avec du barbu viking, de l’ogre baveux ou de l’ours blindé sur le champ de bataille, les chances de victoire augmenteront considérablement. L’apparition d’un deck permettra également de se munir de cartes favorisant l’attaque ou la défense des héros, des alliés ou la résistance des pièges posés. A vous de choisir les bonnes, le succès final peut en dépendre.
Gameplay tu me plais
En dépit des petites maps (seulement deux seraient disponibles dans le pack de départ), les parties peuvent être aussi bien rapides que durer plusieurs dizaines de minutes. Environnement fermé, jeu intense et fun à gogo, aucun lag visible, OMDU est à la fois un jeu sérieux et délirant par sa patte artistique, comme en atteste son esprit cartoon. Soucieux de séduire un maximum de fans du genre mais aussi d’attirer un public plus casual, Robot a toujours opté pour un gameplay accessible. Ainsi, deux touches sur le clavier pour activer les compétences spécifiques à chaque héros, les deux boutons de la souris pour les actions principales, et la mollette pour choisir des manœuvres alternatives (pose de piège, téléportation dans la base) suffiront pour s’éclater dans cette aventure divertissante et accrocheuse. Evidemment, le hic pour beaucoup concerne cette fameuse option prise vers le free-to-play. Désireux de conquérir de nouveaux marchés, notamment l’Asie et les pays de l’Est, très friands de ce genre d’offres, Gameforge et Robot prennent un risque énorme de voir leur actuelle communauté leur tourner purement et simplement le dos et, pourquoi pas, migrer vers d’autres cieux. Car, en dépit d’une richesse de contenu évidente, plusieurs dizaines d’euros devront être dépensées pour acheter le jeu complet. Quand on aime on ne compte certes pas, mais lorsque le régime sous lequel étaient liés Orcs Must Die! et le joueur change, ce dernier peut légitimement demander le divorce. Ou accepter les nouveaux termes d’un contrat alléchant au demeurant, mais onéreux sur le long terme.
Le multijoueur online, voilà ce qu’il manquait à Orcs Must Die!. Des joutes à cinq contre cinq, du contenu enrichi, le titre est une suite intéressante et idéale pour renouveler l’expérience de ce tower défense à la troisième personne, de très bonne facture. De quoi largement s’amuser bien sûr, mais le passage au free-to-play, s’il suit une tendance qui semble fonctionner pour certains (League of Legends par exemple) est un pari à double tranchant que les orcs paraissent vouloir suivre. Au risque… d’en payer le prix.