Flashback, voilà un nom qui fait immanquablement frétiller les joueurs qui ont un minimum de bouteille. Il s'agit en effet de l'un des titres phares des années 90, une petite pépite de plate-forme action signée Delphine Software. On avait donc de quoi se réjouir en apprenant que Paul Cuisset reprenait son bébé en main pour nous proposer un remake non seulement respectueux du titre original, mais aussi intégrant quelques nouveautés. Première bonne surprise, le soft de 1992 est bel et bien accessible directement depuis le menu du jeu. Il est jouable en anglais sur une simili borne d'arcade. C'est l'occasion pour les plus jeunes de découvrir ce joyau sous sa forme initiale mais, reconnaissons-le, c'est plutôt le remake à proprement parler qui nous intéresse ici.

Un héros amnésique de plus

On retrouve bien entendu le même point de départ : on incarne un certain Conrad B. Hart qui débute l'aventure plutôt mal en point. A la suite d'une course-poursuite et d'un crash malencontreux, le voilà livré à lui-même au beau milieu de la jungle de Titan. Cerise sur le gâteau, le gaillard est amnésique et apprend par le biais d'un message laissé à lui-même qu'il doit se rendre dans la ville de New Washington pour reprendre le cours de son existence.C'est là-bas qu'il retrouvera la mémoire et qu'il comprendra que sa mission est tout simplement de sauver l'humanité en combattant une invasion alien. Bref, jusque-là, on retrouve la trame du titre original mais des différences ne vont pas tarder à émerger. En effet, les équipes de Vector Cell ont visiblement cherché à apporter un peu plus de liant à la narration en ajoutant par exemple des personnages secondaires. La démarche est louable, mais le résultat n'est pas à la hauteur et on aurait préféré faire l'impasse sur la petite romance qui s'invite pour l'occasion. On se retrouve aussi avec un level design très proche de l'original mais qui ne s’accommode pas toujours très bien des nouvelles variantes en termes de gameplay.

Le gameplay remis au goût du jour mais pas trop

Encore une fois les idées semblent bonnes sur le papier : il s'agit de conserver au maximum le feeling du jeu de 1992 en apportant tout de même quelques petites retouches pour s'adapter aux joueurs d'aujourd'hui. On note ainsi l'arrivée d'un système d'expérience censé booster les capacités de Conrad, ou même d'aides à la progression comme des lunettes qui scannent l'environnement et une carte qui indique l'objectif en cours. Les niveaux sont désormais parsemés d'éléments collectables qui pourront améliorer la santé ou l'équipement de notre héros. Mais attention, tout ce qui est nouveau n'est pas forcément synonyme d'amélioration, l'arrivée de certaines fonctionnalités ne fait paradoxalement qu'accentuer l'aspect vieillot de l'ensemble. L'une des grosses nouveautés est par exemple la possibilité d'orienter son tir et donc de viser en l'air. A priori, on s'en félicite mais dans les faits ça se traduit parfois par un vrai bazar à l'écran : les environnements ne proposent pas vraiment d'éléments de couverture et on se retrouve bien démuni lorsque les ennemis arrivent en nombre...

On retrouve le même type d'inadéquation avec le système de saut : parfois votre survie ne tient qu'à un fil mais le gameplay se veut plus fluide et donc moins précis que dans le titre original. Résultat : on tombe et on s'énerve. Ajoutez à cela quelques bugs d'animation et vous commencez à voir rouge. Tous ces petits défauts frustrants se retrouvent synthétisés dans le module de réalité virtuelle (une autre nouveauté de ce remake) qui propose des défis relativement corsés et finalement assez énervants. On pourrait en rajouter en mentionnant l'ajout d'une phase de moto volante assez ratée mais vous avez compris le principe : ce Flashback a totalement raté le tournant de la modernité. Reste tout de même une aventure sympathique dans sa première partie qui ravivera les souvenirs de certains joueurs nostalgiques, mais malheureusement les choses se corsent sérieusement dès l'arrivée sur Terre et l'imprécision du gameplay devient alors réellement problématique.