La bande-annonce de Silence : The Whispered World 2 avait plutôt surpris les joueurs. Le petit clown triste du premier volet n'y apparaîssait pas tandis que le style graphique ne semblait plus vraiment être le même. Silence est-il vraiment la suite de The Whispered World ? La réponse est oui, et il sera difficile de le prouver sans gâcher la surprise pour ceux qui n'ont pas terminé la première aventure. Prenez cela comme un avertissement. Si vous comptez jouer à The Whispered World 1, aussi appelé Les Chroniques de Sadwick, arrêtez tout de suite de lire cet aperçu. Voilà c'est bon, ceux qui devaient partir sont partis. Reprenons donc le cours de l'article.

Retour à Silence

The Whispered World 2 se déroule plusieurs années après la fin du premier volet. On le sait maintenant, Sadwick n'était que la représentation du garçon Noah plongé dans le coma. L'aventure du premier jeu se déroulait entièrement dans un rêve et le clown avait la mission de détruire le monde pour sortir le garçon du coma. Il y parvenait à la fin du jeu. Des années ont passé et Noah a désormais 16 ans. Il vit avec sa petite sœur Renie, âgée de 6 ans, qu'il tente de protéger dans un monde en proie à la guerre. Il sera possible de contrôler les deux enfants durant l'aventure. Mais nous n'en sommes pas encore là, pour le moment, les attaques de bombardier se font régulières et les enfants trouvent finalement refuge dans un bunker. Précision importante, nous sommes ici dans le monde réel, et pas à Silence, le monde "imaginaire" exploré dans le premier jeu. Pas de panique pour les fans, un événement fera que le jeu basculera rapidement de nouveau vers le monde fantastique, permettant alors de retrouver l'ambiance de la série, mais aussi plusieurs personnages connus. A commencer par Spot, la petite limace verte polymorphe. Dans The Whispered World 2, Spot peut toujours changer de forme, mais se limite désormais à trois états différents. Spot peut se gonfler comme un ballon, s'aplatir comme une planche ou rester normal. Ces trois états seront suffisants pour résoudre quelques énigmes. Par exemple, en étant aussi fin que possible, Spot peut servir de voile, une transformation déjà vue dans la première aventure. Un détail amusant, les changements d'état s'opèrent directement à la souris en montant ou en descendant le curseur sur la limace pour la gonfler ou l'aplatir. Ce petit changement n'est qu'un parmi beaucoup d'autres dans le gameplay du jeu.

Un jeu plus facile ?

Si The Whispered World 2 ne renie absolument pas son aspect point and click, de nombreux ajustements ont été opérés pour rendre l'histoire aussi fluide que possible et éviter que le joueur ne reste bloqué. Dans les grandes lignes, tout est donc fait pour faciliter ou aider la progression. Ainsi, le curseur change de forme pour indiquer ce que Noah doit faire à un moment donné. Par exemple, au début de l'aventure, le grand frère cherche à rassurer Renie et tente de trouver des accessoires pour monter un petit spectacle. La forme du curseur indique alors qu'il lui faut trouver un chapeau. Une fois celui-ci obtenu, une icône du chapeau apparaît à l'écran pour montrer où utiliser l'objet tout juste ramassé. Très dirigiste, le jeu semble prendre la main du joueur en toutes circonstances, ce qui pourrait froisser plusieurs fans. Daedalic nous assure que ce n'est pas vraiment le cas et que The Whispered World 2 reste un jeu d'aventure avec des puzzles nécessitant un peu de réflexion. Il nous précise aussi que l'idée est de n'avoir que des énigmes servant directement l'histoire et pas des puzzles juste pour avoir des puzzles, ce que nous ne pouvons pas encore vérifier. De même, nous ne pourrons évaluer la difficulté qu'une fois le jeu global entre nos mains. Cela dit, si cela peut rassurer certains, The Whispered World 2 conserve les passages où il est possible de mourir. Dans ces cas-là, le joueur sera ramené à un point de passage pour qu'il puisse recommencer la séquence.

Maintenant en 3D

Enfin, l'autre grande modification par rapport aux Chroniques de Sadwick concerne la réalisation qui laisse de côté la 2D faite à la main pour donner du volume et adopter une modélisation 3D. Déjà utilisé dans Memoria du même studio, ce procédé donne un rendu absolument charmant à chaque tableau et permet sans mal de renouer avec l'ambiance du jeu précédent. Même les fans purs et durs de 2D devront reconnaître que Daedalic est parvenu à donner un côté "dessiné à la main" aux personnages et aux environnements. Du coup, si on ne jouera pas pour la difficulté des énigmes, on jouera au moins pour le plaisir des yeux.