Les développeurs de Wayforward Technologies, déjà à l'origine du remake de Double Dragon, se sont cette fois-ci chargés de dépoussiérer un monument de la plate-forme, DuckTales, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas fait les choses à moitié. Cette nouvelle version apporte un nombre conséquent d'améliorations par rapport à son grand frère tout en conservant l'esprit du jeu d'origine, et le ton est donné dès l'écran-titre lorsque résonnent les premières notes du générique de la Bande à Picsou. Les nostalgiques apprécieront à coup sûr ! Pas de changement pour le style : on incarne toujours l'oncle Picsou dans un jeu de plate-forme en 2D, accompagné de ses neveux et nièces, Riri, Fifi, Loulou, et Zaza. Ceux-ci partent à la recherche de 5 trésors cachés un peu partout dans le monde... et même au-delà. Prêt pour de nouvelles aventures avec vos canards préférés ?

Canards ventriloques

La première différence qui saute aux yeux est évidemment visuelle, la réalisation globale du titre étant finalement très différente de l'originale. Les décors de fond ont été entièrement refondus afin d'apparaître en 3D alors que les personnages sont en 2D. Un choix qui peut paraître surprenant au premier abord, mais finalement plutôt agréable à l’œil. En revanche, les animations sont très sommaires, la bouche (ou plutôt le bec) des personnages principaux restant même figée pendant les dialogues ! Il n'y a que deux explications possibles : les personnages sont ventriloques ou Wayforward Technologies a voulu conserver une patte old-school à son jeu. Faites votre choix ! Si le jeu est bien sous-titré en français, il est en revanche regrettable de devoir se contenter que des voix américaines. Le constat est d'autant plus flagrant que les dialogues occupent une part importante dans le jeu qui a le droit à de nombreuses cut-scenes, un ajout de la version Remastered. L'idée de base est louable, mais le résultat devient parfois agaçant tant ces passages cassent la dynamique du jeu avec des dialogues parfois longs et peu utiles. S'il est bien possible de les zapper via le menu de pause, une petite retouche pour rendre ces moments plus courts et plus efficaces aurait été la bienvenue. En revanche, les musiques sont une nouvelle fois un modèle du genre. Déjà exemplaires à l'époque, elles sont désormais magnifiées par les compositions retouchées par Jake Kaufman : pour les nostalgiques, il est même possible de débloquer les anciennes pistes via quelques pièces durement gagnées pendant votre exploration des niveaux.

Un fan service au top

Justement, les niveaux sont au nombre de 7 et se composent d'un prologue faisant office de didacticiel, de 5 niveaux d'exploration et du stage de fin. Ces niveaux intermédiaires peuvent être effectués dans l'ordre que vous souhaitez et ont été légèrement rallongés par rapport à la version de base. On passe ainsi d'une durée de vie d'une bonne heure pour la version d'origine à un titre qui peut désormais se parcourir entre 2 et 4 heures selon le mode de difficulté choisi. Si ce chiffre n'est pas forcément exceptionnel, il est justifié par le prix de lancement très abordable et permet de prolonger l'expérience d'origine. Outre la bande-son, de nombreux portraits, artworks et autres bonus peuvent être débloqués grâce aux deniers ramassés dans l'aventure, un ajout agréable pour les fans. Mais surtout, la grande nouveauté de cet opus restera la possibilité de plonger dans la piscine d'or de l'oncle Picsou : ce qui peut sembler inutile aux yeux de nombreuses personnes devient un atout indispensable pour tous les adeptes de La Bande à Picsou ! La seule véritable absence de taille dans cet épisode est celle d'un mode classique permettant de rejouer à la version d'origine. En dehors de cet oubli, on frôle la perfection en termes de bonus et d'ajouts de contenus.

Yes, we canne

Pas de mauvaise surprise pour la jouabilité, qui reste efficace et très proche du jeu original. Picsou répond parfaitement aux commandes, qu'il s'agisse de sauter, courir, ou effectuer son fameux pogo jump, technique où il utilise sa canne comme un ressort pour sauter plus haut ou assommer ses adversaires par-dessus. On peut noter malgré tout quelques passages plus coriaces où il vous faudra être assez précis sur vos placements et enchaînements entre pogo jumps et sauts classiques. La difficulté est globalement bien gérée et divisée en quatre niveaux dont un à débloquer : si le mode facile vous assure de pouvoir toujours repartir au dernier checkpoint en cas de mort, les deux difficultés supérieures fournissent un bon challenge plus proche de l'expérience originale, avec un nombre de vies limité qui vous oblige à repartir au début du niveau s'il tombe à zéro. Pas de panique donc pour les amateurs de challenges relevés, la difficulté est toujours bien présente, même si le jeu se veut plus accessible que son aîné.