Avec Godus, Peter Molyneux signe son retour sur son genre de prédilection : le god game. De Populous à Black & White, le créateur a toujours aimé faire passer le joueur pour un Bruce Tout-Puissant en lui confiant un troupeau de fidèles prêts à tout pour le servir. Godus va tout de même un peu plus loin que cela puisque l'idée n'est plus seulement de régner sur son petit morceau de Terre, mais de coexister avec d'autres dieux joueurs. Et la cohabitation, ce n'est jamais simple, même pour un dieu…
De premier abord, Godus a tout du god game classique. Les options de terraforming sont là pour modifier la topologie à sa guise, les petits bonshommes nous accordent des points de foi, et on règne en maître sur son monde. Mais voilà, cet univers n'est finalement qu'une fraction de ce qui existe réellement et d'autres joueurs exercent aussi leurs pouvoirs divins, sur d'autres îles qu'il est possible de rejoindre.
Jeune dieu cherche autres dieux, pas sérieux s'abstenir
Lorsque la technologie de notre civilisation le permet, il est ainsi possible de partir à l'aventure pour découvrir ces autres dieux. En coulisses, Godus fera alors en sorte de vous associer avec des joueurs de même niveau, suivant plus ou moins la même philosophie divine que vous par rapport à tout un tas de sujets. L'idée n'est donc pas de mettre en scène un clash divin, du moins pas encore. Ici, il s'agit d'abord de constituer un conglomérat de quatre dieux (donc de quatre joueurs) capables d'exister les uns avec les autres avec les ajustements que cela implique. Pour ne citer qu'un exemple, certains joueurs auront peut-être dicté la loi divine que les femmes doivent rester à la maison pour s'occuper des enfants, alors que d'autres auront décidé que cette charge revient aux hommes. D'autres encore auront peut-être choisi de n'imposer cette responsabilité ni à la femme ni à l'homme. Ce genre de décisions peut sembler mineur, mais si la question se pose, il faudra peut-être trouver l'ajustement nécessaire pour cohabiter sereinement avec d'autres dieux.
Caprice des dieux
Cette situation durera ainsi un temps puis viendra le moment d'évoluer encore, et de découvrir d'autres contrées, ou plutôt d'autres conglomérats de dieux. Quatre conglomérats se réuniront ainsi pour former un monde encore plus vaste, et ainsi de suite. A ce stade, Godus ne se gênera pas pour introduire des groupes de joueurs aux profils sensiblement différents du vôtre, laissant la porte ouverte à un peu plus de compétition entre les dieux. Rassurez-vous, il ne sera pas question de gouverner sur les îles des autres et à l'inverse, vos fidèles resteront à jamais liés à votre cause. Quoi qu'il arrive, votre peuple vous a juré fidélité et entend bien honorer cette promesse. Même si vous avez décidé de jouer le plus cruel des dieux, ils continueront à vous suivre coûte que coûte. Envoyez une pluie de météorites, ils penseront avoir fait quelque chose de mal, mais ne remettront pas en question votre autorité divine. Enfin, ça c'est la théorie, car Peter Molyneux, fidèle à lui-même, laisse aussi entendre qu'arrivé au siècle des Lumière, il se pourrait que les grands philosophes commencent à se poser un peu trop de questions sur l'existence d'un dieu au-dessus de leur tête…
L'avis de Bryan
Avec Godus, Molyneux et son studio 22 Cans s'embarquent dans une nouvelle aventure qui, si elle ne prend pas la même forme que Curiosity, n'en demeure pas moins une forme d'expérience sociale. L'équipe souhaite en effet créer des communautés de joueurs capables de trouver des solutions à d'éventuels problèmes de voisinage divin, mais sans jamais avoir recours aux outils de communication traditionnels. Pas de chat ou de systèmes de dialogues dans Godus. La cohabitation devra trouver son chemin autrement, en redoublant peut-être de gestes face à l'absence de parole… Et en cas de litiges insolubles, les joueurs doivent se rappeler que tout l'univers de Godus est déjà sous le contrôle de Bryan, le dieu désigné à la suite de l'expérience Curiosity. Pendant un temps déterminé, le dieu Bryan a tous les pouvoirs sur Godus, et il peut trancher si un conglomérat n'arrive pas à se mettre d'accord sur un sujet polémique.
Un mot sur les versions tablettes
Lorsque la version iOS de Godus sortira plus tard dans l'année, elle sera instantanément connectée aux versions PC et Mac. Les joueurs pourront commencer une partie sur un support et la continuer sur l'autre. Il en sera de même pour la version Android, prévue pour arriver encore après. Le jeu sur tablettes se montre facile à prendre en main ; tout fonctionne comme on l'imagine, simplement en passant le doigt sur le terrain pour le modifier, ou sur les fidèles pour récolter les points de foi.
On ne va pas se le cacher, les ambitions semblent toujours placées très haut lorsqu'il s'agit d'un jeu impliquant Peter Molyneux. Cette fois, on a cependant toutes les raisons de croire au discours du créateur. Déjà disponible en early access sur Steam et bientôt sur iOS puis sur Android, Godus ne cesse d'évoluer et de s'améliorer au fil du temps. Le succès du titre semble maintenant entre les mains des joueurs qui ont pour le coup un vrai pouvoir sur l'avenir du jeu.