La petite perle de la course moto n’en a pas fini avec nous. Non content d’avoir réalisé un véritable carton avec ses précédentes créations, RedLynx en remet une couche avec des niveaux de malades mentaux, son délire poussé dans ses derniers retranchements et des petites nouveautés bienvenues. Et tout cela bien sûr en gardant à l’esprit un désir totalement assumé : nous faire rager de plaisir.
Amateurs de deux roues, de scoring et de « die and retry », levez-vous ! Vous l’avez espéré, vous l’avez rêvé, vous l’avez fantasmé, RedLynx a entendu votre appel et va exaucer votre vœu, à savoir proposer une suite à l’excellent Trials Evolution. Toujours aussi pointu, toujours prisé par les inconditionnels de la saga sans pour autant être fermé aux petits nouveaux, Trials Fusion n’est pas là pour faire de la figuration et se contenter d’offrir une simple mise à jour. Chez les Finlandais de RedLynx, on aime le jeu et surtout on aime le joueur. Atteindre la perfection n’est pas réalisable, ce qui ne les retient pas, à chaque sortie de Trials, de renouveler l’expérience, de l’enrichir, de la rendre encore plus passionnante et délirante, sans oublier d’y apposer la dose de réalisme qui l’éloigne toujours plus du simple jeu d’arcade.
Essaie encore
Trial Fusion, comme ses aînés, n’a rien du petit jeu auquel on s’adonnerait gaiement quelques minutes, avec chips et boisson gazeuse à l’étiquette rouge et blanche posées sur la table. Enfin si, mais avec ce genre de titres, attention aux bols, tasses, verres qui traînent, car un coup de pompe rageur pourrait bien les envoyer voler. Eh oui, ce qu’il faut savoir, c’est que ce jeu possède un pouvoir attractif et hypnotique qui dépasse presque l’entendement. Par son moteur physique, par le comportement ultra réaliste des motos, par sa gestion des gaz et des freins, par sa justesse, ce titre incite clairement à devenir les architectes de notre succès ou les fossoyeurs de notre échec. La faute n’incombe à personne d’autre. Encore moins au bol de chips. En réalisant un gameplay aussi juste, aussi finement travaillé, en dévoilant des parcours conçus minutieusement, les développeurs nous délivrent le terrain de jeu idéal sur lequel seul le talent de chacun fera la différence. Calculer les trajectoires, jouer avec le poids du corps du pilote pour accentuer les appuis juste avant réception… c’est un véritable numéro de funambule qu’attend les fondus du guidon prêts à en découdre. Mais aussi et surtout un exercice de patience dans les parties solo. Recommencer 10 fois, 20 fois, 50 fois le même passage, avec cette éternelle petite voix qui revient toujours dans des situations analogues : « tu lâches rien mec, tu vas y arriver ». Bon, en revanche, si au bout de 150 essais, vous êtes encore bloqué devant ce tronc d’arbre, capituler et repartir du début avec une autre meule peut également vous éviter une crise de nerfs, ou de sortir racheter des chips bacon ou vinaigre au mieux. Une manette au pire.
Quad’neuf ?
Oui Trial Fusion rend fou et l’assume. La hantise du chrono, la peur de la chute, le stress de rester planté devant un obstacle en pestant « mais c’est impossible leur truc »… tous ces moments de solitude, RedLynx tenait à nous les faire revivre. Il y est parvenu mais, cette fois, en plus d’avoir construit des niveaux totalement barrés dans des environnements aussi variés que la montagne, le désert, une station orbitale et j’en passe, les Finlandais y ont ajouté quelques petites surprises de taille. Tout d’abord, et sachez-le d’entrée, lorsque vous entamerez votre carrière online, vous découvrirez le quad. Et ce nouvel engin est totalement cheaté. Meilleure adhérence, meilleurs appuis, accélération plus franche, ce destrier est idéal pour les débutants ou les assoiffés de victoires pas franchement méritées (sauf dans le cadre d’une course à quatre quads). Moins technique que le vélo ou les motos, il peut également servir de montures à tous ceux qui démarreraient leur aventure dans Trials. Pour le reste du garage, on retrouvera bien évidemment des motos aux caractéristiques spécifiques et les vélos, qui s’avéreront souvent bien plus efficaces sur certains tracés, de par leur maniabilité et leur poids réduit.
Du contenu encore du contenu
Ils n’ont pas voulu nous en dire plus mais en jouant à Trials Fusion plusieurs heures, nous avons bien évidemment découvert de quoi il retournait. Le FMX Mode, tout nouveau tout beau dans la série, n’est autre qu’une compétition dans laquelle l’objectif est de réaliser le plus de tricks possible. Superman, Underdog, Going to heaven, Proud Hero, les plus téméraires et les plus doués devront ainsi partir à la chasse au scoring et réaliser le plus de figures possible, avec comme objectif ultime de bien figurer dans les classements mondiaux online. Un mode délirant bienvenu auquel viennent s’ajouter d’autres défis de la carrière solo, celui des challenges. En effet, dorénavant, vous pourrez relever des défis sur chaque niveau, variant entre tricks spécifiques à effectuer et les événements cachés comme trouver la corde et la rompre pour qu’un bateau sorte du port et détruire un yacht, trouver la planque des pingouins, s’arrêter sur un terrain de tennis et entamer un match contre un manchot. Ce n’est sans doute plus une surprise, Trials Fusion alterne le sérieux, le talent d’un jeu complet et difficile, sans oublier le grand n’importe quoi qui prête forcément à sourire. Un côté totalement déjanté et absurde que l’on recroise d’ailleurs dans la customisation des personnages qui passent de la tenue classique de motard au look d’un soldat sorti de Star Wars, d’une mascotte d’équipe de foot US et bien d’autres accoutrements farfelus.
Trials forever
Une partie solo conséquente, du multijoueur nerveux et addictif, un mode inédit et des challenges, Trials Fusion démontre que la licence ne cesse de grandir et de satisfaire une demande des joueurs toujours plus exigeante. Avec un souci du détail omniprésent, une propension à vouloir se rapprocher sans cesse d’une expérience réaliste, fun mais aussi hardcore par certains côtés, les développeurs du jeu démontrent à quel point leur création leur tient à cœur, et ce désir de séduire toujours plus de joueurs reste bien ancré. Offrir un terrain de jeu aussi bon seul qu’à plusieurs en local ou en ligne, laisser libre cours à l’imagination fertile et originale via son éditeur de niveaux extrêmement poussé, cette itération est une bénédiction pour ceux qui suivent la saga depuis sa naissance, mais aussi pour les non-initiés qui découvriraient une ambiance franchement fun et rapidement incontournable, et une excellente manière de connaître les limites de sa persévérance.
A ne manquer sous aucun prétexte. Tout simplement. Que vous ayez aimé les précédents volets, que vous n’ayez jamais joué à ce jeu de course moto, vous succomberez assurément devant une telle performance. A la fois technique, physique, demandant beaucoup de dextérité et de sang-froid, cet exercice d’adresse n’en oublie pas d’égayer son univers par des challenges totalement débiles et des niveaux réalisés sous substances douteuses. Solo, multi, rien a été laissé au hasard pour ce qui s’annonce comme l’une des plus belles réussites de ce printemps.