Sur la scène vidéoludique, les jeux LEGO sont désormais devenus aussi populaires qu’incontournables. Pas étonnant dans la mesure où, au fil des années, le studio Traveller’s Tales a su développer un vrai savoir-faire, apte à satisfaire à la fois les fans de LEGO et les férus de comics ou de cinéma. Il le prouve d’ailleurs encore aujourd’hui avec cette adaptation en briquettes de la saga du Hobbit qui cumule respect extrême du matériau original et gameplay optimisé pour être le plus accessible possible…
La liste des titres estampillés LEGO est longue : près d’une vingtaine de jeux – adaptions de films ou aventures originales - ont déjà vu le jour entre les mains expertes du studio Traveller’s Tales. Avec LEGO : The Hobbit, les développeurs semblent avoir mis les petits plats dans les grands. D’abord l’aventure, qui s’étale sur 18 niveaux, couvre les deux premiers films du Hobbit : Un Voyage inattendu et La Désolation de Smaug (vraisemblablement, des DLC devraient prendre en charge ultérieurement, lors de sa sortie, le troisième film Histoire d’un aller et retour). Ensuite, non content d’offrir les excellentes musiques originales des films ainsi que les voix françaises officielles, le jeu propose également de nombreuses cinématiques bavardes reprenant à l’identique les passages les plus célèbres de la saga. Traveller’s Tales oblige, ces dernières contiennent de temps à autre un joli grain de folie qui fait la marque du studio. Ainsi, lors de leur arrivée chez Bilbon au tout début de l’aventure, les nains transportent… une girafe ! Affichant des graphismes très détaillés et une animation plutôt réussie, LEGO : The Hobbit permet évidemment de jouer en coopération à deux individus sur le même écran (mais, comme d’habitude, pas de jeu en ligne disponible). Enfin, les développeurs précisent que plus de 80 personnages jouables, disponibles en mode exploration libre, sont à débloquer en cours de partie.
Mini-jeux et puzzles spécifiques
Respectant à la lettre le début du premier long métrage, le niveau présenté par les développeurs montrait l’arrivée des nains chez Bilbon avec leur quête forcenée de nourriture. Au programme : destruction du mobilier afin de collecter des briques dorées et de trouver diverses pièces à assembler, puis construction de mécanismes permettant d’accéder à certains espaces auparavant inaccessibles. Bref, rien de plus normal dans un jeu LEGO. Excepté que l’aventure est entrecoupée parfois de mini-jeux et de puzzles spéciaux très réussis. Ainsi, la fameuse séquence où les nains font la vaisselle en se lançant violemment plats et assiettes se traduit ici par une petite série de QTE très simple destinée avant tout à collecter davantage de LEGO dorés. Une bonne idée qui diversifie un peu l’action et fait plaisir aux fans. Dans le même ordre d’idées, des puzzles très particuliers apparaissent de temps à autre et sont tributaires de matières premières que le joueur est amené à récupérer un peu partout. Ces dernières sont au nombre de 17 : fer, argent, or, diamant, émeraude, cuir, bois, poisson, carotte, pain, viande… Lors de certaines séquences précises, le joueur doit donc recomposer à l’écran un mécanisme ou un objet important en recourant à ces matières premières. Le gameplay change alors et propose un écran divisé avec sur la gauche les matières premières à sélectionner et sur la droite le plan où assembler les différents LEGO. Le résultat se révèle vraiment sympa, d’autant qu’il reste très accessible, notamment pour les joueurs les plus jeunes, en raison d’une maniabilité on ne peut plus simple.
Compétences et coups spéciaux
A l’instar des films de Peter Jackson, chaque protagoniste de LEGO : The Hobbit est doté d’une arme ou d’une capacité particulière qu’il est amené à utiliser dans des endroits bien précis. Ainsi, Gandalf brise les LEGO bleus scintillants et éclaire les endroits sombres, tandis que Dwalin utilise son marteau pour fracasser les LEGO craquelés et Kili se sert de son arc pour shooter les cibles hors d’atteinte. Sans oublier Dori et sa chaîne métallique capable d’agripper les LEGO lointains, Bofur et sa pioche idéale pour creuser le sol et récupérer des bonus ou encore Ori et son lance-pierres qui touche des cibles éloignées. De même, tous les personnages disposent d’une attaque chargée qu’il suffit de déclencher en maintenant une touche. Le résultat s’avère très efficace, surtout contre la horde d’adversaires alentour. Par exemple, Bilbon se met en boule et culbute littéralement les ennemis sur son passage, alors que Fili et ses deux épées tournoient puissamment pendant quelques secondes, histoire de mieux découper les belligérants. Cette attaque chargée demeure quasi indispensable pour affronter la myriade d’ennemis qui vous entourent parfois. A noter qu’en dépit des décors fouillés et du nombre important de personnages à l’écran, l’aventure reste plutôt lisible et semble offrir une difficulté bien dosée avec des puzzles à la fois bien amenés et très reconnaissables. Vérification faite d’ailleurs lors de la séquence d'anthologie dans les mines, face notamment à l’imposant roi des gobelins, qui constituait l’unique niveau jouable lors de la présentation par les développeurs…
Combat de boss et attaque en duo
Supervisé par le chef des nains, Thorin Ecu-de-chêne, l’excellent combat contre le roi des gobelins se déroule en plusieurs étapes. Tout en se défendant contre l’attaque de gobelins équipés de torches enflammées, le joueur doit d’abord diriger Kili et tirer une flèche sur la caisse que soulève le roi afin qu’elle lui tombe sur le crâne. Ensuite, il faut aller chercher un coéquipier et infliger une attaque en duo au vilain étourdi. La seconde étape nécessite l’intervention du nain Dori avec sa chaîne afin d’agripper une seconde caisse portée par le roi et de la faire chuter à nouveau sur sa tête. Enfin, c’est Gandalf qui se charge de la troisième étape en usant de son pouvoir pour se débarrasser du roi belliqueux. Au passage, il faut noter que l’action à deux personnages est requise seulement lorsqu’un cercle bleu apparaît en dessous d’un des protagonistes. Le joueur doit alors s’approcher d’un autre héros et presser une touche. Les deux protagonistes se retrouvent collés l’un à l’autre et il suffit ensuite de les diriger jusqu’à l’endroit nécessaire. Lors de l’affrontement avec le roi des gobelins, le premier nain propulse donc son compagnon en l’air afin qu’il retombe et donne un gros coup sur la tête du monstre. Plus tard, surgit une autre occasion pour effectuer ce genre d’action en duo, puisque deux nains s’avèrent nécessaires pour transporter une longue échelle permettant de franchir un gouffre. Après la défaite du roi, les héros doivent s’échapper de la mine et suivre un long parcours semé d’embûches. Comme le jeu ne permet pas de gérer plus de cinq personnages en même temps, histoire d’éviter toute confusion, les développeurs ont eu la bonne idée de séparer l’équipe en deux groupes. A partir de ce moment-là, le jeu bascule régulièrement de l’un à l’autre, ce qui a pour effet de relancer l’intérêt. Bien entendu, pour progresser, les deux groupes de nains sont dans l’obligation d’abaisser des palissades mais aussi de reconstruire et déclencher divers mécanismes. Une scène en particulier, très sympathique, nécessite l’intervention de Kili avec son arc ou d’Ori avec son lance-pierres. Le but est de tirer dans une série de feux de signalisation permettant de switcher diverses plates-formes. Au final, cette longue séquence de poursuite, réjouissante tant au niveau de l’esthétique que de la jouabilité, témoigne d’un bel effort global des développeurs pour satisfaire la majorité des joueurs.
Si les jeux LEGO se suivent et se ressemblent, il y a toujours en revanche un petit truc en plus qui fait que le joueur s’y attache assez facilement. Avec LEGO : The Hobbit, le studio Traveller’s Tales semble réussir un réel tour de force en conciliant une adaptation vraiment très fidèle des longs métrages de Peter Jackson à un gameplay parfaitement calibré qui n’oublie pas les plus jeunes. Un bel équilibre qui devrait logiquement trouver un fort écho auprès d’un maximum de joueurs…