Abandonnée par Capcom il y a 2 ans, la licence MotoGP a été sortie de sa léthargie par Milestone. Connu pour son travail sur WRC, MUD FIM Motocross World Championship et surtout SBK, le studio italien n'a malheureusement pas pour habitude de nous proposer des hits. Espérons que la donne soit différente cette fois-ci.
Dans MotoGP 13, tout commence par la création de son pilote. Outre les traditionnels portraits, numéro et nom, on peut choisir un style de pilotage prédéfini (parmi 3 options), un agent et un ingénieur. On se retrouve dès lors plongé dans un motorhome faisant office de menu à la F1 2010. On y accède à ses mails, son compte Twitter dans lequel des fans virtuels laissent des commentaires, le classement de la saison en cours, et évidemment le calendrier. De là, on peut se lancer dans une première épreuve faisant office de test. En effet, la première saison n'est composée que de 4 grands prix courus avec plusieurs écuries de la catégorie Moto3 via le système de wild cards. En fonction des résultats, on obtient un guidon plus ou moins bon pour la saison suivante avant de glisser progressivement vers les catégories Moto2 puis MotoGP.
Une mode Carrière sympathique
Sur le papier, ce mode Carrière pourrait paraître sympathique, notamment grâce à des licences officielles offrant une réelle immersion. La progression en devient des plus sympathiques avec en point d'orgue le premier Grand Prix MotoGP. Ceci étant, certains éléments dérangent, à commencer par des changements d'écuries trop fréquents. Par exemple, en jouant en difficulté facile et donc en obtenant d'excellents résultats, j'ai pu changer 5 fois de moto et 2 fois de catégorie en l'espace d'une saison seulement. On a évidemment connu plus réaliste. De même, l'utilité du manager est plus que limitée dans la mesure où celui-ci ne sert qu'à envoyer quelques mails pour nous féliciter après une course réussie. Le technicien quant à lui se contente de servir de didacticiel, si bien que l'apparente immersion des débuts s'estompe après quelques heures de jeu. On a toutefois connu mode Carrière moins réussi, donc on se gardera bien d'en tenir rigueur.
Un gameplay mi-arcade, mi-simulation
Au niveau du gameplay, Milestone nous sert son habituel mélange d'éléments de simulation et d'arcade pour un résultat pour une fois globalement correct. La prise en main est immédiate en mode Standard, tandis que le mode le plus réaliste exige un niveau de concentration assez élevé, surtout en catégorie MotoGP. En effet, les motos les plus puissantes ont une fâcheuse tendance à se dérober à l'accélération ou à guidoner violemment. Dans tous les cas, on est loin d'une réelle simulation, notamment au niveau des contacts qui sont globalement plutôt permissifs, ou des sorties de piste, mais il y a quand même de quoi se faire plaisir. Au niveau des éléments arcades, on note aussi la présence de rewinds permettant de revenir en arrière après une erreur. On peut remettre en question le bien-fondé de ce choix, mais après tout, chacun est libre d'utiliser ou non cette option. Néanmoins, on ne peut qu'être déçu par une sensation de vitesse quasi inexistante, même en utilisant une vue bulle au demeurant pas spécialement jouable. De même, la gestion de la météo pose problème. En effet, il pleut sur une grosse majorité des courses sans que cela n'impacte réellement le gameplay. Dommage.
Un aspect technique limitant
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Ceci étant, le principal souci de MotoGP 13 n'est pas son gameplay, mais son aspect technique déplorable. Déjà, les environnements sont vides et peu détaillés. Ensuite, les motos semblent souvent voler, tandis que les animations du pilote en cas de choc sont tout simplement ridicules. Mais ce sont surtout les bugs qui posent problème. Certains sont peu gênants comme la danse de la victoire présentée ci-contre, mais d'autres ruinent totalement l'expérience, à commencer par les freezes à répétition. Ajoutez à cela de nombreux chargements infinis nécessitant un reboot et vous tenez un titre capable de provoquer quelques crises de nerfs. Imaginez : après une superbe victoire obtenue dans le dernier virage d'une course aussi longue qu'intense, le chargement du menu plante, ruinant ainsi votre sauvegarde. Agaçant, non ? Le problème est qu'en avançant dans la partie, ces plantages sont de plus en plus fréquents. Bref, couplé à des bruitages irritants et peu réalistes, cet aspect de MotoGP 13 ruine l'expérience. A ce propos, on pourrait d'ailleurs aussi parler d'une IA globalement performante mais pas franchement intelligente et qui a une fâcheuse tendance à freiner trop tôt. Bref, malgré quelques bonnes idées, il ne s'agit que d'un titre moyen susceptible de ne plaire qu'aux fans absolus de la discipline.
Points forts
- Mode Carrière immersif
- Gameplay accessible
- Les licences MotoGP, Moto2 et Moto3
- Légèrement plus beau sur 360 que sur PS3...
Points faibles
- … Mais quand même très limité techniquement parlant
- Chargements assez longs
- Bourré de bugs
- Nombreux freezes
- Quelques ralentissements
- Sensation de vitesse inexistante
Le manque de concurrence orientera sans doute les fans du genre vers ce MotoGP 13 et certains y trouveront certainement leur compte. Ils pourront profiter d'un gameplay finalement pas si désagréable que cela, mais également d'un mode Carrière assez intéressant et immersif. Ceci étant, des bugs et freezes à répétition, des bruitages catastrophiques, des graphismes à la ramasse, l'absence de sensation de vitesse et une IA perfectible devraient avoir raison des espoirs des joueurs les moins passionnés.