A ma gauche, Hershel Layton, haut-de-forme vissé sur la tête, professeur d’archéologie sérieux et appliqué passé maître dans la résolution d’énigmes parmi les plus tordues. A ma droite, Phoenix Wright, la coupe de cheveux hirsute, avocat débutant devenu as du barreau rigolard et fort en gueule, spécialisé dans la défense d’innocents à grands coups de preuves et contre-interrogatoires. Au centre, une aventure en forme de cross-over, développée conjointement par Capcom et le talentueux studio Level-5, auteur des sagas Layton et Inazuma Eleven, mais aussi de Dragon Quest VII et Rogue Galaxy. Bref, tous les ingrédients semblent réunis pour faire de cette histoire un moment vidéoludique mémorable. D’autant que les habitués de ces deux sagas auront le plaisir de retrouver des personnages secondaires bien connus, comme l’assistante Maya Fay pour Wright, ou le jeune apprenti Luke Triton ainsi que l’inspecteur Chelmey et son adjoint Barton pour Layton…

Un scénario maléfique

Tout ce petit monde est impliqué dans une sombre histoire mettant en scène de terrifiantes sorcières. La longue et superbe séquence d’introduction en dessin animé montre ainsi Carmine, ancien étudiant du professeur Layton, au volant d’un bolide lancé à toute vitesse dans lequel se trouve une ravissante jeune femme nommée Espella. Les deux amis semblent être poursuivis par de mystérieuses formes noires évoluant dans le ciel. La menace devient bien réelle lorsque, sous leurs attaques, la voiture sort de la route et a un accident. Plus tard, quelqu’un sonne à la porte du domicile de Layton. Il s’agit d’Espella qui apporte au professeur une lettre de Carmine parlant d’une cité appelée Labyrinthia. Espella semble être la clé pour sauver la ville de sorcières maléfiques. Son arme ? Un livre qui contient toute l’histoire passée de la ville mais, plus étrangement, son histoire à venir ! Hélas, après quelques puzzles résolus par Layton, Espella ne tarde pas à se faire enlever par une sorcière. Plus tard, ce sera au tour de Phoenix Wright d’intervenir à l’écran puisque sa nouvelle cliente – qu’on lui a imposé – n’est autre qu’Espella ! Le mystère s’épaissit encore un peu plus… Offrant régulièrement des dessins animés géniaux en guise de cinématiques, l’histoire fait s’alterner à l’écran Layton et Wright à travers des chapitres dédiés (jusqu’à un face-à-face logique même si trop court semble-t-il). Composée au total d’une dizaine de niveaux, l’aventure propose donc deux types d’atmosphères…

Ambiance à la carte

Du côté de Layton, c’est clairement le sérieux qui prime et, pour collecter les indices, mieux vaut savoir manier la loupe à coups de stylet sur l’écran du bas, afin de détecter la moindre preuve disséminée dans les décors. Tandis qu’avec Wright, l’ambiance est au délire et l’humour omniprésent. Entre les grimaces du bonhomme, les dialogues à l’emporte-pièce et les seconds rôles vraiment « too much » (voir le bellâtre Johnny Smiles ou la délicieuse cuisinière italienne Alddente), les procès sont loin d’être tristes. Mais attention, au risque de perdre une chance de gagner, l’apport de preuves doit se faire au bon moment afin de procéder parfois dans la foulée à un contre-interrogatoire. Et il est même possible d’interroger plusieurs témoins en même temps. Pas de panique néanmoins car les règles et procédures générales sont expliquées autant pour Layton que pour Wright. Si bien que même le débutant n’ayant jamais pratiqué un des titres ne se retrouvera pas perdu. Cela dit, à première vue, les puzzles testés ne relèvent pas d’un grand niveau de difficulté. D’autant plus qu’il est possible, comme d’habitude, de recourir à des pièces spéciales, à récupérer dans le décor en cliquant dessus, afin d’acquérir des indices (cela marche pour Layton mais aussi Wright). Heureusement, la variété des puzzles paraît toujours être de mise et relance l’intérêt. A noter aussi que vous pouvez remporter des picarats qui servent de monnaie d’échange contre des bonus. Gare à vous cependant : plus vous échouez à résoudre l’énigme et plus l’offre de picarats sera moindre. Au final, même s’il prend le parti de ne pas du tout bousculer ses fans pour leur proposer davantage de surprises, Professeur Layton VS Ace Attorney n’en demeure pas moins une aventure passionnante.