Comme chaque année, Cyanide a profité du Tour de France pour lancer sa nouvelle version de Pro Cycling Manager. Et comme on en a malheureusement l'habitude, celle-ci n'est pas franchement riche en nouveautés. Peut-on malgré tout conseiller un achat ?
Comme chacun le sait, on accueille cet été la 100ème édition du Tour de France. On est alors tenté de se demander : à année exceptionnelle, PCM exceptionnel ? Eh bien la réponse est malheureusement non. Non content de ne tirer aucunement parti de cet événement, Cyanide nous propose un Pro Cycling Manager 2013 ne comprenant aucune nouveauté marquante. Les menus sont identiques à ceux de l'itération 2012, les erreurs de base de données reviennent avec notamment un Contador over cheaté, les modes de jeu sont similaires, le matériel est le même, etc. Bref, la première impression n'est pas franchement reluisante.
Du pareil au même
Mais essayons de rentrer dans les détails en commençant par le traditionnel mode Carrière. Le but est une nouvelle fois d'y prendre en main une équipe et de gérer les transferts, les relations avec les sponsors, les plannings et les entraînements des coureurs. On retrouve le programme sous forme de diagramme implémenté dans l'épisode précédent, ce qui fonctionne une nouvelle fois plutôt bien. En parallèle, on note l'arrivée d'une gestion complète des objectifs personnels des coureurs au fil de la saison. Il s'agit d'y définir des courses prioritaires ou secondaires en prenant en compte les demandes des sponsors, l'argent reçu par certains organisateurs et évidemment les goûts et désirs de chaque coureur. Cela a par la suite une influence sur son moral, mais également sur sa forme et sur sa fatigue, puisque les objectifs sont automatiquement ajoutés au planning. On gagne donc légèrement en réalisme puisqu'il convient désormais d'envoyer le coureur adéquat à chaque course. En règle générale, ce mode s'avère donc très prenant et assez intéressant tout en offrant une durée de vie énorme. On attendait simplement un peu plus de nouveautés à ce niveau.
Des graphismes époustouflants ?
En course, le constat est malheureusement identique. Le but est le même que chaque année : gérer l'effort des différents coureurs de l'équipe, la stratégie (ravitaillements, consommation de gel énergétique) et éventuellement lancer des attaques. On nous annonce des graphismes nettement améliorés avec notamment des maillots HD (aussi disponibles sous forme de mods depuis des années), mais il faut avouer que dans les faits, le bon en avant n'est pas si évident que cela. Le clipping est omniprésent, les ombres sont souvent baveuses et / ou buggées, l'optimisation est loin d'être exceptionnelle et des bugs finissent de ruiner le tableau. On peut par exemple voir de temps à autre un arbre au milieu de la route, lequel sera traversé sans le moindre souci par le peloton. Bref, c'est plus beau que par le passé, mais pas à couper le souffle pour autant. Evidemment, il ne s'agit pas là du critère essentiel pour juger un jeu de gestion, mais lorsque l'éditeur lui-même en fait l'argument principal de vente sur sa jaquette, on peut se poser des questions. Alors, certes, certains lieux comme les Champs-Elysées ou le Mont Ventoux ont été reproduits plus ou moins fidèlement, certes le comportement de l'IA a été amélioré dans les cols afin de coller au maximum au phénomène d'écrémage souvent constaté, mais en restant objectif, il faut avouer qu'il n'y a pas là de quoi améliorer réellement l'expérience.
Un système économique discutable
Au niveau du jeu en ligne, on retrouve le mode Armada qui a fait le bonheur des fans l'an passé. Semblable à un mode Ultimate Team, celui-ci propose de collectionner des cartes de joueurs ou d'équipement réparties en 3 catégories : bronze, argent ou or. Chacune s'obtient grâce à l'argent obtenu en course ou plus simplement avec de l'argent réel. On peut donc se retrouver dès la première épreuve contre un Contador, un Froome (ici appelé Vroome faute de licence) ou un Samuel Sanchez imbattable en montagne. Bref, le jeu est une nouvelle fois déséquilibré par un modèle économique discutable, susceptible de frustrer le débutant ne souhaitant pas payer. Le résultat est donc mitigé, bien qu'on apprécie l'arrivée d'un système de votes permettant d'accélérer le temps en fin d'étape. On attendait simplement plus qu'une simple mise à jour de la part d'un jeu vendu 45 euros.
Points forts
- Une bonne durée de vie
- Légèrement plus beau que son prédécesseur
- La gestion bien pensée des objectifs
Points faibles
- Aucune nouveauté marquante
- L'aspect mise à jour à 45 euros
- Pas mal de bugs graphiques
- Un système économique discutable pour le mode Armada
- Statistiques des coureurs souvent étranges
Soyons clairs, Pro Cycling Manager 2013 n'est pas un mauvais jeu. D'ailleurs, si vous n'avez jamais touché l'un de ses prédécesseurs, vous pouvez aisément considérer qu'il a reçu un 15. Ceci étant, il s'agit clairement plus d'une mise à jour à 45 euros que d'un épisode inédit. Dans ces conditions, difficile de conseiller franchement l'achat aux fans.