Si vous pensiez avoir déjà tout vu, tout entendu à propos des invasions de zombies, vous vous trompez. Ainsi, State of Decay reprend le concept de l'invasion de morts-vivants et propose un titre open world plutôt ambitieux malgré sa «simple» dimension de jeu XBLA. Au menu, un vaste terrain de jeu, un aspect gestion poussé et une volonté de proposer un vrai survival-horror avec tout ce que ça implique de décisions cruciales à prendre.
Si vous aimez les jeux «bacs à sable», vous êtes au bon endroit. En effet, State of Decay nous plonge dès le départ dans une Amérique profonde où les zombies ont élu domicile. Le but va donc être de s'en sortir en un seul morceau tout en essayant d'en savoir un peu plus sur ce qui a déclenché cette pandémie. Si la tâche s’annonce ardue (surtout du point de vue scénaristique qui s'avère au final limité), sachez que ce ne sera pas tout car vous allez également devoir fédérer plusieurs autres survivants afin qu'ils viennent grossir les rangs de votre communauté. Pour autant, State of Decay n'a rien à voir avec un Dead Rising dont le côté décalé permettait de découper du membre à-tout-va le sourire aux lèvres. Dans State of Decay, le macchabée est dangereux et pour peu qu'il fasse partie d'une horde, vous devrez très rapidement planifier vos actions pour vous en sortir.
De l'importance de l'entraide
Mais avant toute chose, retenez bien que dans le jeu de Undead Labs, vous n'aurez de cesse de rechercher d'autres personnes afin d'être plus fort face aux morts-vivants. De fait, ceci passera par plusieurs étapes. En tout premier lieu, vous devrez rejoindre des abris où des habitants auront trouvé refuge. A ce stade, il conviendra d'aider ces personnes en remplissant diverses quêtes allant de la recherche de matériaux à l'escorte de survivants en passant par un simple dialogue pour rassurer une personne. Ensuite, certains d'entre-eux choisiront de se rallier à votre cause, ce qui vous permettra entre autres de switcher entre plusieurs personnages jouables. Cet élément n'est pas à prendre à la légère puisque lorsqu'un de vos rescapés mourra, vous prendrez automatiquement le contrôle d'un autre, pour peu que vous en ayez encore en «réserve». Du coup, vous comprendrez rapidement l'importance d’accepter le plus de quêtes possible tout en essayant de visiter la totalité de la map pour dénicher de nouveaux alliés et refuges. D'autant plus vrai que chaque personnage disposera de différentes caractéristiques s'adaptant plus ou moins au type de missions proposées.
Sims vs Zombies
Outre cette recherche de compagnons, il vous faudra aussi avoir l'esprit pratique en faisant attention au moral de vos partenaires. Pour se faire, vous devrez par exemple étendre vos refuges en construisant des établis pour améliorer ou réparer vos armes qui se détérioreront avec le temps, des dortoirs pour que vos alliés se reposent, des miradors afin de protéger vos camps, des zones médicales histoire d'améliorer votre vitalité, etc. Outre ces questions d'intendance, vous devrez aussi faire attention à ce que des conflits n'éclatent pas au sein du groupe en calmant parfois les esprits. Du coup, l'aspect gestion est omniprésent d'autant qu'il vous faudra également gérer vos ressources. A ce sujet, n'oubliez pas que vous pourrez visiter l'ensemble des fermes bordant les routes ou des bâtiments faisant partie des villes de la map. Un moyen comme un autre de récupérer des vivres, des munitions ou bien encore les fameux matériaux dont je parlais plus avant. Mais attention, car si vous faites trop de bruit durant ces phases de recherche, vous ameuterez plus facilement les zombies. Une idée intéressante parmi tant d'autres. Ensuite, libre à vous de garder précieusement vos découvertes dans vos stocks ou de procéder à du troc avec d'autres survivants qui se feront un plaisir d'échanger de la nourriture contre des balles. Retenez tout de même que s'il est très tentant de récupérer tout ce que vous trouverez, vous serez limité par le poids que vous pourrez transporter. De plus, n'oubliez pas de vous munir d'une arme à feu et d'une arme blanche pour pouvoir vous défendre.
Bugs en pagaille et difficulté mal dosée
Pour autant, on note tout de même des pics de difficulté qui peuvent agacer. Ces derniers émanent principalement de trois facteurs : le moment de la journée, l'IA et les différents types de zombies. En effet, vous remarquerez rapidement que les macchabées sont plus rapides et féroces la nuit tombée et qu'il n'est pas rare de tomber sur des hordes gigantesques. Dans ce cas, autant prendre ses jambes à son cou ou bien opter pour une approche furtive afin de contourner le problème. Malheureusement, à certains moments, vous n'aurez d'autre choix que de repousser des nuées d'ennemis en vous barricadant et en tentant d'éliminer les quelques zombies qui passeront vos défenses. Dans ce cas, n'hésitez pas à vous reposer sur vos compagnons même si cela ne suffira pas toujours à cause d'une IA en dents de scie, surtout quand vous vous retrouverez face à des zombies cracheurs ou des mastodontes pouvant vous éliminer en un coup. Cette difficulté s'avère d'autant plus rebutante que le jeu est plombé par d'innombrables bugs et autres soucis techniques : zombies passant à travers les portes, effets personnels d'un personnage décédé bloqués dans le sol, ralentissements innommables, aliasing omniprésent, etc. Il est d'ailleurs frustrant de constater à quel point le jeu aurait besoin d'être patché afin d'accentuer l'immersion qui, en l'état, s'avère pourtant bel et bien présente.
Ambitieux mais inégal
Au final, State of Decay se montre tour à tour enchanteur et décevant. En effet, outre les problèmes évoqués plus haut, on se retrouve parfois face à des missions stupides à l'image de celle nous demandant de rejoindre notre base à pied, et non en voiture, afin de ne pas se faire repérer. Idéal pour perdre un survivant en cours de route et vraiment énervant vu qu'il est possible de conduire une tripotée de véhicules afin de relier rapidement, et en toute sécurité, deux endroits. Ensuite, n'oubliez surtout pas que le monde sera en perpétuelle évolution, que vous y jouiez ou non. Préparez-vous donc à perdre de vue des membres de vos communautés qui auront par exemple décidé de partir sur un coup de tête ou à d'autres surprises de cet acabit. Cet aspect pourra d'ailleurs rebuter nombre de joueurs tout comme l'impossibilité d'y jouer en multi alors que le concept de survivants et de communautés était parfaitement adapté à une dimension online. Bref, à vous de voir si vous adhérez au titre vendu 1.600 points et dont la démo sera sans doute un passage obligé afin de savoir ce qui vous attend vraiment.
Points forts
- La zone à explorer, plutôt vaste pour un jeu XBLA
- Le côté survie
- L'aspect gestion
- L'ambiance
- L'évolution permanente...
Points faibles
- Techniquement très faiblard
- Bourré de bugs
- Difficulté parfois rebutante
- L'absence de multi, pourtant parfaitement adapté au concept
- ...qui peut surprendre
Tout en se reposant sur un aspect gestion très poussé et d'excellentes idées synonymes de véritable immersion, State of Decay ne peut prétendre au titre d'indispensable en raison de son niveau technique ridiculement faible et de ses trop nombreux bugs. De plus, à cause de certains parti pris qui ne plairont pas à tous, il peut être difficile de profiter du jeu en toute sérénité. Néanmoins, et malgré son prix plus élevé que la moyenne, le soft de Undead Labs s'avère ambitieux (un peu trop peut-être) et se permet même parfois d'avoir des faux airs de The Walking Dead de par sa dimension sociale et psychologique se développant au sein même de la communauté qu'on n'aura de cesse d'agrandir. En définitive, difficile d'être catégorique concernant ce State of Decay dont votre degré de satisfaction variera grandement en fonction de votre tolérance vis-à-vis de ses défauts techniques et autres idées de gameplay.