Souvenez-vous : En 2004 débarque sur les Nintendo GameCube européennes celui que l’on attend déjà comme le meilleur jeu de la console, Tales of Symphonia, cinquième épisode d’une lignée de RPG qui cartonne au Japon et qui parvient enfin jusqu’en Europe. Le succès est planétaire pour celui qu’on renomme volontiers "le Final Fantasy VII des Tales of" puisqu’en plus d’être excellent, il marque également le passage de la série à la 3D. Les années passent et le phénomène Symphonia ne se tarit pas : adaptations en mangas, en divers produits dérivés, et même en films d’animation dont chaque épisode de quarante minutes sort dans des salles de cinéma japonaises ! C’est logiquement que Namco Bandai décide de créer sur Nintendo Wii une suite sous la forme d’escort title – et il est très important de le souligner pour apprécier à sa juste valeur celui qui trop souvent est considéré comme le vilain petit canard – apportant deux nouveaux héros et de nouvelles idées de gameplay (notamment une dimension dressage à la Pokémon). Aujourd’hui, ce sont ces deux opus que l’on retrouve dans la compilation "10ème anniversaire" baptisée Tales of Symphonia Chronicles et dont la sortie occidentale est fixée au début de l’année 2014. Précision importante, il s’agit bel et bien de la version PlayStation 2 de Tales of Symphonia que l’on retrouve dans cet ensemble, sortie uniquement au Japon et que nous vous invitons à découvrir en détail grâce à notre test spécialement consacré à la myriade de contenus supplémentaires qu’elle apporte.

Une adaptation graphique pas si HD que cela.

Quelle que soit la difficulté que représente la reprise d’un jeu sorti sur ancien support pour le retravailler en haute définition, le résultat est parfois éblouissant de beauté (Ico, es-tu là ?) et laisse parfois de marbre. C’est malheureusement le cas pour Tales of Symphonia Chronicles dont les graphismes peinent à se faire une place au milieu des « normes de la génération actuelle » et s’attirent les moqueries de bon nombre de joueurs. A l’époque, Symphonia sur GameCube avait marqué les esprits par son aspect manga très réussi, souligné par un cel shading efficace et coloré ; c’est essentiellement ce trait noir entourant les polygones qui a aujourd’hui été affiné, tandis que les textures restent en général très grossières surtout vues de près. Dans le cas de l’opus Nintendo Wii, le cel shading avait été abandonné au profit d’animations plus souples et variées : on se retrouve donc sur PS3 sans véritable différence avec les graphismes d’origine pour un résultat qui satisfait beaucoup moins. Cela dit, les deux jeux restent tout à fait jolis et les graphismes correspondent bien à l'univers féerique de la série. En revanche, les textes et les menus redimensionnés n’ont eu aucun mal à se faire à l’affichage 720p, optimisant de la sorte le confort de lecture.

De beaux costumes, de belles illustrations et de belles musiques !

Par ailleurs, Namco Bandai a fait l’effort de créer du contenu supplémentaire afin de fêter dignement ce dixième anniversaire. Le plus important est l’obtention d’un costume supplémentaire pour chacun des neuf personnages du premier opus, tous inspirés d’autres héros de la série (Luke, Guy, Rita, Judith, Malik, Pascal, Alvin, Elize et Ludger). Dans la version japonaise, on les débloque en possédant sur sa console des sauvegardes des opus concernés ; on imagine que le moyen d’obtention différera légèrement dans le reste du monde où seuls Tales of Graces f et Tales of Xillia sont disponibles pour l’instant. Les artes mystiques (attaques ultimes) ont également bénéficié de nouvelles images d’illustrations en HD qui sont sacrément jolies, mais qui ont malheureusement été incrustées aux combats de manière froide, ce qui enlève la sensation de frénésie que véhiculaient les anciennes affichées de façon floutée et progressive. En ce qui concerne Dawn of the New World, les exclusivités réservées aux éditions occidentales du jeu Wii (des chapeaux à glisser sur la tête des deux héros) sont toujours disponibles. Pour finir, les trois thèmes d’introduction (NGC, PS2 et Wii) ont été l’objet de remix particulièrement délicieux pour tout amateur de pop japonaise.

Des trophées difficiles en veux-tu, en voilà (en abondance !)

Outre ces aspects graphiques et de contenu auxquels on ne peut pas reprocher de nous servir fidèlement l’expérience Symphonia telle qu’elle existe depuis dix ans, il y a une dimension ergonomique que l’on peut véritablement blâmer pour cette version réajustée de Tales of Symphonia. En effet, les développeurs n’ont pas inclus la possibilité de passer les très nombreuses scènes de dialogues et événements, fonctionnalité pourtant inhérente à tout opus Tales of depuis des années qui améliore le confort du joueur pressé, notamment lorsqu’il s’agit de refaire le jeu plusieurs fois. Une activité à laquelle les plus déterminés vont devoir s’adonner des heures entières puisqu’il faudra finir l’aventure jusqu’à cinq fois pour glaner tous les costumes – qui s’en plaindra, aucun n’est à acheter en DLC ! – et peut-être viser la complétion à 100 %… Car au final, c’est peut-être ça le meilleur cadeau offert par Namco Bandai aux joueurs : le platine de Tales of Symphonia s’impose comme le plus difficile (comprenez exigeant) de la série, encore plus que celui de Tales of Vesperia, mettant à rude épreuve les fans désireux de glaner le trophée ultime et d’ainsi assouvir une nouvelle fois leur passion pour un titre qui les fait rêver depuis déjà dix années.