Parmi la cohorte de blockbusters qui sortent en cette fin d'année, Batman Arkham Origins n'est pas le moins attendu. Et pour cause, les deux dernières aventures en date de l'homme chauve-souris se sont avérées être particulièrement plaisantes. Aussi les joueurs attendent-ils avec impatience d'incarner à nouveau Bruce Wayne et de découvrir le jeu concocté par Warner Bros. Montréal. Car on le rappelle, le développeur britannique Rocksteady, à l'origine d'Arkham Asylum et Arkham City, a cédé sa place au studio canadien pour la conception d'Origins. Pour un résultat plutôt convaincant.
Pour ceux qui prennent le train en marche, à un mois de la sortie du jeu, un petit rappel s'impose. Arkham Origins revient, comme son nom l'indique, sur les premiers pas de Batman, à une époque où son statut de héros est loin de sauter aux yeux de tous. Les citoyens de Gotham n'ont même pas vraiment conscience de la présence de celui qui leur rend pourtant déjà de fiers services. Pour le coup, les forces de l'ordre doutent aussi des intentions de cet homme dont ils ne savent finalement rien. Tant et si bien que l'arrestation de Batman, considéré comme un terroriste, est devenue une priorité pour le commissaire Gordon. Pour couronner le tout, Black Mask a mis la tête du chevalier noir à prix. Des assassins sont donc à sa poursuite. Il va y avoir du sport.
Retour en arrière
Ce retour aux origines implique par ailleurs un changement profond dans le comportement de Batman. Plus immature, le héros se laisse fréquemment déborder par ses émotions. Son impulsivité lui joue des tours. Il n'est pas rare qu'il dépasse les bornes lorsqu'il s'agit d'arrêter ou de faire parler un ennemi. Ce qui ne plaide pas en sa faveur. Un caractère ombrageux qui se reflète également dans son look, beaucoup plus sombre et négligé que dans les autres épisodes. Si on remarque rapidement ce côté abrupt via les diverses situations mises en scène, on le perçoit aussi à travers la relation tumultueuse que Batman entretient avec Alfred. Ce dernier n'hésite pas à donner son avis sur le comportement souvent choquant de l'homme qu'il sert pourtant avec fidélité. Le majordome a ainsi une place importante dans la narration car il reste l'unique allié mais aussi le seul véritable garde-fou contre les potentiels dérapages de Batman.
Si tout n'est parfait dans l'attitude du chevalier noir, son objectif prioritaire reste malgré tout de protéger les citoyens de Gotham. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il ne se cache pas réellement pour échapper aux assassins lancés à sa poursuite. Concrètement, dans le jeu, cela signifie que de nombreuses personnes auront besoin de vous pour échapper à la menace qui pèse sur eux. Cela fait partie des tâches qui vous incombent lorsque vous vous baladez au cœur de la mythique ville de Gotham. Construit en monde ouvert, le jeu propose d'ailleurs une carte environ deux fois plus grande que celle d'Arkham City, dixit les développeurs. On attendra pour vérifier la véracité de cette affirmation et pour savoir, surtout, si la cité regorge d'activités pour nous distraire. Avoir de l'espace, c'est bien mais encore faut-il qu'il soit bien utilisé. Parmi les endroits au sein desquels vous allez passer beaucoup de temps, la batcave figure en tête de liste. C'est notamment là que vous pourrez vous entraîner pour maîtriser les différentes techniques de combat via de nombreux challenges et accumuler ainsi de l'expérience. A vrai dire, il semblerait que vous puissiez atteindre le niveau maximum sans même sortir de la cachette de Batman. Une vraie salle d'entraînement.
Un gameplay connu mais efficace
Si les missions au sein de la batcave seront parfois corsées, il ne plane aucune doute sur le fait que les meilleurs d'entre vous arriveront rapidement à bout de cette phase d'entraînement. Tout simplement parce que les mécaniques de jeu semblent similaires à celles qui ont fait le succès des précédents volets. Warner Bros. Montréal s'appuie plus que jamais sur le gameplay conçu par Rocksteady. Et on les comprend, car ce dernier est de grande qualité. Les combats ressemblent grandement à ce à quoi on a eu droit par le passé. Après quelques secondes manette en mains, on se met ainsi à appuyer mécaniquement sur les boutons pour attaquer et contrer. Comme avant. Toujours aussi dynamiques et nerveux, les affrontements restent le cœur de l'expérience Arkham Origins. On dérouille les vilains, on anéantit les gangs, on colle une raclée aux membres du S.W.A.T.... Bref, on cogne sur tout le monde.
Dans le court extrait auquel Warner nous a proposé de jouer, la mission consistait à infiltrer le commissariat dirigé par Gordon pour accéder à la base de données de la police concernant les criminels. Le tout avant de rendre une petite visite au Pingouin pour récolter des informations sur le fameux Black Mask. L'occasion d'utiliser quelques gadgets comme le gel explosif ou le concussion detonator - une nouveauté - qui permet d'étourdir et de disperser les groupes d'ennemis. Située relativement tôt dans l'aventure, la séquence se concluait par un duel avec l'impitoyable Deathstroke. Un boss qui permet d'appréhender l'ensemble des mécaniques de combat et d'apprendre notamment à utiliser le contre à bon escient. Dans les faits, cela signifie qu'il faut appuyer sur le bon bouton avec le timing approprié pour éviter de se prendre une volée. Chorégraphié avec minutie, l'affrontement demande beaucoup d'attention et le moindre écart est puni. A l'arrivée, le joueur doit en effet être capable de parfaitement savoir se défendre dans toutes les situations.
Bien que relativement brève, la session de jeu organisée par Warner nous a permis de constater une nouvelle fois le potentiel de Batman Arkham Origins. Il paraît maintenant quasi évident que le jeu sera de très bonne facture. Il faut dire que Warner Montréal ne semble pas avoir pris beaucoup de risques non plus. Mais peut-on réellement les blâmer pour cela ? Après tout, la base de travail sur laquelle s'appuie le studio canadien - autrement dit le boulot de Rosckteady – est d'excellente qualité. Ne vous attendez donc pas à des tonnes d'innovations mais plutôt à une aventure enrichie et fidèle aux derniers épisodes de la série. Reste une seule vraie interrogation : les quelques soucis techniques rencontrés (quelques saccades, textures pas toujours très nettes) sont-ils à mettre sur le compte de la version essayée (évidemment non définitive) ? Si oui et si le scénario du jeu se tient, Warner Montréal devrait réussir à succéder à Rocksteady sans faire de vagues.