Un scénario un poil plus travaillé qu'à l'accoutumée

Mega Man, androïde bleu créé par le Dr Light, a déjà empêché à deux reprises le grand méchant Dr Wily de dominer le monde. Mais il semblerait que ce dernier se soit repenti : les deux docteurs travaillent désormais main dans la main, œuvrant à la construction d'un robot pacifique, Gamma. C'est pour terminer leur projet qu'ils ont besoin des cristaux protégés par 8 gros vilains robots. Et c'est à Mega Man d'aller les chercher. Capcom a donc essayé de mettre en place une trame scénaristique. L'histoire donne lieu à quelques rebondissements, que l'on voit certes venir de très loin, mais qui sont non négligeables pour un jeu de plates-formes dont on attendait tout, sauf un scénario un tant soit peu travaillé. Dans cette optique apparaissent également de nouveaux personnages secondaires. Ainsi Mega Man sera accompagné tout au long de l'aventure par Rush, un robot canin, sur lequel il pourra rebondir pour accéder à des plates-formes de prime abord trop élevées. Un autre nouveau venu est Proto Man, un robot qui s'avérera plus tard être le frère de Mega Man. Vous le rencontrerez à quelques reprises, où il fera office de mini-boss. Mais Proto Man n'est pas là pour servir uniquement d'ennemi supplémentaire, il est clairement un élément de l'histoire.

Quelques nouveautés, mais tout en restant dans l'esprit de la série

Ce troisième opus respecte sur tous les points les fondations des précédents épisodes. Mega Man ne commence qu'avec son canon de base, simple à utiliser mais peu puissant. En battant un boss, il s'empare de son arme et peut s'en servir pour en vaincre un autre. Le jeu garde donc ce petit côté tactique "Quel boss vaincre en premier ?", "Quelle arme utiliser contre tel ou tel boss ?", et c'est tant mieux. Mega Man 3 emprunte aussi de nombreux éléments à ses prédécesseurs, au niveau du bestiaire notamment, mais sans jamais en abuser, pour qu'on ne ressente pas une sale impression de déjà-vu. A côté de ça, cet épisode ne manque pas non plus d'améliorations. En effet, une fois les 8 boss vaincus, vous ne pourrez pas tout de suite accéder au dernier château du grand méchant. Avant cela, vous devrez passer par 4 nouveaux niveaux, dont le décor est déjà connu, mais où vous aurez le plaisir de croiser les différents boss du second opus. Brillante idée de la part de Capcom, qui fera sans doute grandement plaisir aux joueurs nostalgiques.

Mais la nouveauté principale réside en un nouveau mouvement. Mega Man peut désormais réaliser des glissades, lui permettant de se déplacer plus vite ou de se frayer un chemin dans des lieux exigus. Les sauts, et notamment "l'atterrissage", ont également été légèrement améliorés. A sa réception sur une plate-forme, notre héros s'arrête net, et ne glisse plus comme il pouvait le faire auparavant, nous évitant ainsi bien des chutes. Aucune amélioration en revanche au niveau de l'écran de sélection des armes, qui reste toujours un peu long et fastidieux à utiliser.

Une nette amélioration graphique

Ces quelques améliorations, certes plaisantes, ne justifient pas pour autant les deux années de développement qu'a connu le jeu. En réalité, Capcom a profité de ce temps pour travailler sur un point en particulier, les graphismes. Mega Man lui-même, que ce soit son design ou ses animations, n'a pas changé. De toute façon, il est assez bien comme ça et cela aurait été un blasphème de modifier l'animation de saut légendaire ! En revanche, les ennemis et les décors ont été bien plus travaillés que par le passé. On se souvient particulièrement d'une palette de couleurs parfois assez mal choisie dans les précédents opus : Mega Man 3 tente de rectifier le tir et ça se voit ! Les arrière-plans ne sont plus la bouillie de pixels qu'ils ont pu être auparavant, et chaque ennemi, chaque monde, chaque boss, sont superbement représentés.

Difficulté, ralentissements et bande-son

Grâce à l'amélioration du système de saut, mais aussi à une abondance d'items permettant de recharger son énergie, Mega Man 3 se veut un peu plus simple que ses prédécesseurs. Si vous détenez le bon pouvoir, les boss sont désormais d'une facilité déconcertante, et meurent en quelques coups. De même, le niveau précédant la confrontation avec le Dr Wily est un peu trop abordable. Certains verront ça comme une qualité, mais les autres, adorant la série notamment pour sa difficulté, seront sans doute un poil déçus.

Malgré tout, la durée de vie reste correcte, car vous mourrez quand même à de nombreuses reprises. Difficile de la chiffrer précisément, puisque tout dépendra de votre skill, mais comptez au minimum 7 à 8 heures. La cartouche NES semble bien remplie, ce qui donne lieu à une nouveauté que l'on attendait pas forcément : des ralentissements lorsque le nombre d'ennemis est un peu trop important. Bien que rares (environ 3 gros ralentissements sont à compter en une dizaine d'heures de jeu), ils peuvent tout de même être relativement ennuyeux lors de certains passages. En dehors de cela, le jeu reste exempt de tout reproche, y compris au niveau de sa bande-son. Côté son, le second opus avait déjà mis la barre très haute, mais ce troisième volet fait sans doute aussi fort. Chaque niveau dispose de son propre morceau, tous très bien travaillés, et sans jamais qu'on ait l'impression que l'un soit meilleur que l'autre.