Dans les jeux actuels, la mort est une chose que l'on prend habituellement à la rigolade. Vous venez de passer l'arme à gauche ? Pas de problème, vous réapparaissez frais et dispo au dernier checkpoint et vous pouvez retenter votre chance autant de fois qu'il le faudra pour réussir la séquence... Heureusement, il reste quelques titres capables de nous faire frissonner à l'idée de trépasser. Tout comme ses prédécesseurs, Dark Souls II est incontestablement à ranger dans cette catégorie.
Le succès de Demon's Souls a pris pas mal de monde de court. Le jeu développé par From Software ne brillait pas vraiment par son aspect technique et proposait en plus une difficulté assez inhabituelle. Ce dernier point s'est finalement révélé être un des meilleurs atouts du titre : tous les joueurs en mal de challenge ou d'ambiance réellement stressante ont trouvé là une expérience intense et addictive. Logiquement, Dark Souls, sa suite spirituelle, a suivi le même schéma. On ne va pas s'arrêter en si bon chemin et un Dark Souls II reprend peu ou prou la même recette. Faut-il pour autant considérer ce nouvel épisode comme une redite ? Quelques nouveautés s'invitent pour l'occasion et tentent de nous prouver que ce n'est pas le cas.
Un gameplay toujours aussi intransigeant
Autant le dire franchement, Dark Souls II n'est pas le genre de jeux qui se prête le mieux à une démonstration dans le cadre d'un salon. Concrètement, on nous met entre les mains un personnage déjà aguerri et on passe généralement son temps à mourir parce qu'on essaie bêtement de visiter le décor dans lequel on nous a lâché. En l'occurrence on avait rapidement affaire à de gros colosses bien balèzes armés de deux faucilles géantes et à une armée de voleurs aussi agiles que fourbes. Premier constat, les ennemis paraissent plus mobiles, et semblent disposer d'éventails de coups plus variés que dans les volets précédents. Les nostalgiques de Demon's Souls apprécieront au passage la possibilité de jouer réellement un personnage doté de deux épées : il compense son manque de protection par sa rapidité. Autant dire qu'il faut bien maîtriser l'art de l'esquive pour espérer le garder en entier. La vraie nouveauté de ce Dark Souls II tient à la volonté des développeurs de pousser les joueurs à ne pas rester une carcasse indéfiniment. Pour faire vite, le précédent opus ne pénalisait pas beaucoup les joueurs qui décidaient de rester sous la forme de morts-vivants pour éviter notamment les invasions. Cette fois-ci, un joueur qui restera dans cet état et qui va mourir à plusieurs reprises verra le maximum de sa jauge de santé se réduire considérablement. Quand vous n'aurez à votre disposition plus que la moitié de vos HP, vous songerez peut-être sérieusement à retrouver votre humanité...
Des nouveautés sur le multi
La dimension multijoueur de la série a toujours joué un rôle important dans son succès. On retrouve donc sans surprise la possibilité d'assister à la mort des autres joueurs en faisant apparaître leurs fantômes et de marquer des messages au sol ou sur les murs pour indiquer d'éventuels dangers. Notez d'ailleurs qu'il n'est désormais plus nécessaire d'avoir un objet pour laisser vos tags et que vous disposez même d'un journal rappelant tous les derniers messages consultés. Dark Souls II profitera de serveurs dédiés et communs pour les joueurs du monde entier, ce qui devrait permettre que ces fameux messages soient réellement très nombreux, mais aussi que les parties en PvP et en coopération soient plus stables. Dark Souls II comprend d'ailleurs quelques évolutions majeures concernant le multi, la plus importante étant certainement le renforcement du système d'alliance. Il existera par exemple une alliance de joueurs volontaires pour défendre systématiquement ceux qui se font envahir par des malotrus. A l'inverse, il y aura une alliance de joueurs désirant se mettre sous la protection de ces chevaliers servants... Le but est tout simplement de renforcer l'aspect roleplay en donnant la possibilité à certains de devenir de vrais héros. Dernier point pour la route, le système d'invocation a lui aussi changé. On pourra appeler deux autres joueurs à la rescousse pour envisager de la coopération à trois. Mais les invocations ont aussi désormais un temps limité qui dépendra de la qualité de l'objet utilisé. Autant dire qu'il ne s'agira plus de flâner en compagnie de ses petits collègues, il faudra rentabiliser leur venue.
Difficile de se faire un avis tranché sur une session jouable de Dark Souls II dans le cadre d'un salon. C'est un jeu qui se savoure plutôt tranquillement à la maison après avoir coupé le téléphone, fermé les volets et raconté aux voisins qu'on partait quinze jours en vacances. Nous avons toutefois eu l'impression que les ennemis sont moins prévisibles dans cet opus, plus vicelards et qu'ils bougent globalement de manière plus fluide. Les nouveautés liées au multijoueur paraissent aussi assez intéressantes sur le papier. Bref, on a été conquis, reste à savoir si cette belle histoire d'amour sera toujours idyllique au moment de la sortie du jeu ou même lorsque la bêta sera disponible en octobre.