Cela fait maintenant plus d'un an que Paul Tumelaire a commencé à travailler sur le projet. Le directeur artistique et créatif d'Ubisoft Montpellier a même été autorisé à laisser de côté Rayman Legends pour se concentrer sur Soldats Inconnus. Il faut dire que le titre a nécessité un vrai travail artistique. Une phase de recherche intense a par ailleurs permis à la petite équipe qui conçoit le jeu d'amasser des informations sur le conflit qui sert de toile de fond à l'histoire. Celle-ci prend place pendant la Première Guerre mondiale. Un contexte qui, au premier abord, apparaît abrupt. Mais c'était sans compter sur le talent des développeurs qui ont rapidement su effacer toutes nos appréhensions.

Un jeu pour poilus

Soldats Inconnus raconte le destin de cinq personnages différents entre 1914 et 1918. Tous possèdent une personnalité et une nationalité différentes. Il y a Emile, le cuisinier français ; Freddy, le militaire américain ; Anna, le médecin belge ; Georges, l'aviateur anglais ; et Karl, un soldat allemand qui cherche désespérément à retrouver la femme de sa vie. Et il se trouve que cette dernière est la fille d'Emile. C'est cette histoire d'amour qui est au centre des débats puisque tous ces protagonistes essayent de faire se retrouver les deux tourtereaux. En parallèle de cette quête commune, le chien Hector constitue le second fil rouge de l'aventure. Un animal intelligent qui devrait autant aider les personnages que les joueurs. Toujours est-il que si la narration tient un rôle important dans le jeu, elle devrait pour autant se faire discrète. Si l'on excepte quelques cinématiques, tout se déroule via des bulles de BD. Il n'y a pas de texte écrit mais simplement des dessins et un contexte permettant à chacun de comprendre les situations. Le tout est servi par une direction artistique savoureuse. Pour faire simple, Soldats Inconnus est une bande dessinée franco-belge vivante. Chaque scène s'avère être un régal d'un point de vue visuel. Une nouvelle fois, l'UbiArt Framework permet toutes les folies.

Caricatural mais authentique

Ne nous méprenons pas. Soldats Inconnus a beau être une bande dessinée et narrer une histoire fictive, Ubisoft Montpellier a tout de même utilisé des lettres bien réelles pour s'imprégner de l'ambiance qui régnait dans les tranchées. Le ton se veut ainsi tragi-comique. L'humour désamorce la dureté de certaines scènes mais dans le fond, rien n'est épargné aux joueurs. La mort, la solitude, la peur, Soldats Inconnus vous plonge au cœur de la Première Guerre mondiale. Ubisoft a d'ailleurs cherché à rester fidèle à l'histoire. Les batailles, les dates, les événements, les costumes du jeu sont authentiques. Les deux extraits choisis pour dévoiler concrètement la nature de Soldats Inconnus se déroulaient par exemple pendant les batailles de la Marne et de Neuve-Chapelle. Sans être pompeux, Ubi Montpellier souhaite d'ailleurs que le jeu ait une visée informative. A terme, le joueur devrait en apprendre plus sur ces épisodes tragiques de l'histoire par le biais de différents moyens. Cela pourrait se faire sous forme de cartes postales, voire de courts textes.

Emile et image

A travers une démo à laquelle nous n'avons malheureusement pas pu jouer, Ubisoft nous a permis de comprendre vers quoi tendra le gameplay du jeu. Dans les extraits exposés, il était majoritairement question d'énigmes en tout genre, façon point'n click à l'ancienne. Le tout, sur un plan en 2D. Dans la peau d'Emile, prisonnier de l'armée allemande, il fallait notamment nourrir ses geôliers en leur concoctant une succulente choucroute. Dans celle de Freddy, la mission était de se frayer un chemin à travers les tranchées en coupant des tonnes de barbelés avant de faire littéralement péter un pont grâce à de la dynamite. Au préalable, le militaire américain aura utilisé des grenades pour ouvrir le chemin. Pour le joueur, cela reviendra à viser l'ennemi en profitant de l'affichage de la trajectoire de l'explosif pour atteindre la cible. Ubi Montpellier nous a aussi promis des passages plus rythmés au cours desquels on pourra conduire un char ou piloter un avion. De quoi permettre de varier les plaisirs et de découvrir la Première Guerre mondiale sous un jour différent.