La première bande-annonce de Tengami était déjà assez explicite pour nous faire comprendre que le jeu sera fait de pages à tourner, de languettes à tirer et de volets à déplier. On se doutait aussi que les supports tactiles seraient parfaits pour réaliser toutes ces manipulations et interagir presque directement avec un livre virtuel. Il restait cependant à vérifier comment tout cela constituerait un jeu. Comment le fait de glisser un bout de décor serait utilisé dans un gameplay ? La réponse a été trouvée en s'essayant longuement à deux démos du titre aussi bien sur Wii U que sur iPad. Notez que des versions PC et Mac sont aussi en préparation.

Zen, restons zen

L'histoire de Tengami n'est pas encore révélée totalement et devrait délibérément être laissée à l'appréciation du joueur. Le studio Nyamyam préfère en effet laisser les joueurs se faire une idée du scénario plutôt que d'imposer des textes ou des voix pour raconter clairement ce qu'il se passe. Tout juste sait-on que notre personnage est à la recherche de fleurs pour redonner vie à un cerisier flétri dans un Japon médiéval. Aussi succincte qu'elle soit, cette bribe de pitch est amplement suffisante pour tourner la première page. Rentrons dans le vif du sujet en évoquant la jouabilité. Pour se déplacer, il suffit naturellement de toucher l'endroit voulu pour que le héros s'y rende tranquillement. Zen étant le mot d'ordre, le personnage avance sans trop se presser. On se dit alors qu'une option pour accélérer la cadence, sans forcément le faire courir, serait tout de même la bienvenue puisque les allers-retours seront parfois nombreux dans le monde de Tengami.

Dans le but de nous faire apprécier le gimmick du jeu, les démos mettaient bien en avant le fait d'attraper quelques tirettes pour modifier des éléments du décor, ou activer certains objets, par exemple remuer des carillons sur un arbre pour endormir des loups et continuer le voyage en sécurité. Nous sommes aussi rapidement introduits à la "magie" du pliage permettant de faire apparaître ou disparaître certains éléments. Comme dans un vrai livre, le décor se transforme au rythme de notre doigt (stylet ou souris) qui glisse sur l'écran. Les éléments interactifs sont toujours signalés par un petit cercle lorsque le personnage est suffisamment proche d'eux et afin de rendre le jeu accessible à tous, le multipoint n'est pas géré. En clair, l'ensemble des manipulations est réalisable avec un seul doigt.

Pas si vite plié…

Même en s'imposant ces contraintes, l'équipe de Nyamyam parvient à proposer quelques phases de réflexion intéressantes. Par exemple, il nous fallait atteindre le sommet d'une montagne mais aucune route directe n'y conduisait. La solution consistait à faire défiler des bouts de décor pour connecter des morceaux de chemins et avancer pas à pas vers le but. Plus tard, une autre énigme demandait un réel sens de l'observation pour déceler des symboles malicieusement cachés dans le décor. En pliant et dépliant quelques pages, les symboles sont finalement apparus, mais la recherche nous aura tout de même tenus en alerte pendant un bon moment. Actuellement dénué de texte ou d'indices, quelques-uns des puzzles rencontrés nous ont paru assez difficiles à aborder. Pour reprendre l'exemple des symboles, il était impossible de savoir si l'énigme pouvait être résolue à ce moment du jeu ou s'il fallait se concentrer sur une autre partie de l'aventure avant d'y revenir plus tard. Une fois le premier symbole trouvé, rien non plus n'indiquait que les autres se trouvaient à proximité et nous avons passé pas mal de temps à fouiller l'ensemble de la zone, engendrant de multiples allers-retours inutiles, et au final légèrement frustrants. Nyamyam nous a confié justement réfléchir sur un système d'aide et sur la manière de l'intégrer sans briser l'ambiance générale. Il faudra sans doute attendre la version finale pour découvrir comment l'équipe aura géré la question.