Vous en avez assez de l'action explosive et des cinématiques qui cherchent à vous en mettre plein les yeux ? Ça tombe plutôt bien, la scène des jeux indépendants sur consoles accueille en cette fin avril un titre PC assez atypique qui vous fera l'effet d'une petit pause, juste le temps de reprendre votre respiration dans cette tourmente. Thomas Was Alone joue en effet la carte du minimalisme visuel et nous donne l'occasion de nous concentrer totalement sur le gameplay.
Il suffit d'avoir regardé Tron ou Le Cobaye une fois dans sa vie pour savoir que le revers de la réalité virtuelle est un monde diablement coloré dans lequel le moindre quidam se voit doté de super-pouvoirs. En revanche, le cinéma du siècle dernier avait oublié de nous prévenir que les protagonistes de ce type d'univers étaient en réalité de petits rectangles évoluant dans un monde en deux dimensions. Heureusement, Thomas Was Alone est là pour rectifier le tir. Ce jeu de plates-formes et de réflexion atypique vous permettra de comprendre de quelle manière ces intelligences artificielles explorent leur environnement. Ce sera aussi l'occasion pour elles de sonder leurs propres limites et leur façon de gérer leurs relations aux autres. Et oui, aussi étrange que cela puisse paraître, les petits rectangles colorés de Thomas Was Alone ont quelque chose à vous dire concernant le partage et l'amitié...
Thomas est un joli petit rectangle rouge mais il se sent bien seul. Il va finalement découvrir un but à sa vie en faisant la rencontre d'autres rectangles multicolores aux priorités bien distinctes : l'un est effilé et peut sauter plus haut que ses comparses tandis qu'un autre flotte dans l'eau ou fait rebondir ses congénères... Cette joyeuse bande devra invariablement atteindre des places prédéterminées pour activer une téléportation vers le niveau suivant. Ce sera l'occasion pour eux de découvrir l'amitié et l'entraide par le biais de défis de plus en plus ardus. Un narrateur vient d'ailleurs insuffler un peu d'âme à cette épopée, on apprécie au passage le sous-titrage en français implémenté à l'occasion de ce portage Vita et PS3. Autre ajout très intéressant de ces versions, les commentaires audio du développeur sont accessibles tout au long de l'aventure, malheureusement, ces derniers ne sont pas sous-titrés. Les plus réfractaires à la langue de Shakespeare pourront toujours se rabattre sur l'excellente bande-son signée David Housden : ils découvriront une superbe ambiance musicale qui saura les décontracter à coup sûr.
En termes de jeu pur et dur, vous découvrirez une centaine de niveaux proposant certes des challenges inégaux mais qui ont le bon goût de se renouveler. Thomas Was Alone ne tombe jamais dans la facilité et nos neurones le remercient : il vous faudra toujours exploiter les particularités de tous vos rectangles et jouer de différentes manières sur leur complémentarité pour progresser. On apprécie aussi tout particulièrement les derniers niveaux qui nous donnent l'occasion de changer les propriétés de nos rectangles en passant simplement dans une zone colorée. Cette astuce vous permettra par exemple de jouer avec la gravité ou de découvrir en plein vol les joies du double-saut. Ce gameplay intelligent et varié devrait maintenir votre cerveau en éveil sans pour autant vous proposer une difficulté insurmontable. Il ne vous faudra pas plus de quatre heures pour faire le tour de cette aventure, mais vous profiterez vraiment de chacun de ces moments. Qu'on se le dise, Thomas Was Alone est un vrai régal pour l'esprit.
Points forts
- Se prête très bien au jeu nomade
- Le gameplay intéressant et évolutif
- L'ambiance et la narration
- Les commentaires audio du développeur
- Les musiques de très bonne qualité
Points faibles
- L'esthétique épurée mais un peu trop vide
- Durée de vie moyenne et très faible rejouabilité
- On aurait aimé plus de difficulté
Thomas Was Alone fait partie de ces jeux hors norme qui prennent la forme d'une parenthèse enchantée dans notre quotidien de joueur. Les amateurs de plates-formes qui aiment se creuser la tête y trouveront un design minimaliste et un gameplay inventif, bref de quoi se changer les idées sans pour autant mettre ses neurones au chômage.