Si la série des PES a fait l'impasse sur la prochaine génération de consoles pour ce millésime, il ne faut pas croire que Konami a baissé les bras pour autant. Avec un nouveau moteur graphique tout beau tout neuf et un paquet de promesses d'améliorations de gameplay, PES 2014 doit être observé de très près.
Il suffit d'ailleurs d'un seul coup d'oeil pour voir la principale différence : l'arrivée du Fox Engine de Konami Productions, aussi utilisé pour Metal Gear Solid V, est forcément une révolution visuelle. Animations, graphismes, public, pelouse, modélisation des visages : tout est clairement revu à la hausse et marque une vraie montée en puissance en comparaison avec l'épisode précédent. Il n'y a pas besoin d'attendre un ralenti pour se rendre compte de l'impact que le nouveau moteur a sur le rendu général. La série PES rentre enfin, bien que tardivement, dans une nouvelle cour. Certes, il ne faut pas se leurrer : ce nouveau moteur est un outil d'avenir et il ne fait nul doute que c'est sur la nouvelle génération de consoles, fin 2014, que PES prouvera ou non qu'il peut être considéré comme LA plus belle simulation de foot face à son concurrent de toujours. Mais pour parfaire le tableau, il faut aussi s'attarder sur le gameplay.
Quoi de neuf ?
Car il s'agissait du coeur de la démo que j'avais en mains. Pas de modes de jeu, très peu d'options, tout ce que je pouvais faire, c'est un match amical avec une des quatre équipes présentes : Bayern Munich, Santos F.C, l'Allemagne ou l'Italie. C'est donc en arpentant le terrain de l'Allianz Arena que j'ai pu me faire un avis plus prononcé sur les changements. Ce qui m'aura le plus étonné est sans conteste le rythme, qui semble clairement à deux vitesses. Si on a toujours l'impression de voir la balle fuser dès qu'on fait une passe longue ou courte, gagnant ainsi en spectacularité ce que l'on perd en réalisme, il faut bien avouer que le rythme balle au pied a été clairement ralenti, au point de se demander ce que les joueurs ont mangé le matin du match. Un côté lourdaud qui est d'autant plus étonnant quand je vois les équipes avec lesquelles je jouais : si on a ce sentiment en contrôlant Ribéry, qu'est-ce que ce sera avec des équipes de seconde zone ? Combien de fois ai-je pu voir Dante rattraper un Neymar alors que celui-ci partait seul balle au pied ? Un problème amplifié par le fait que le défi physique est sans doute un poil trop souvent remporté par les défenseurs, tous joueurs confondus. Deux éléments qui font que le jeu de dribble est un peu en retrait. D'un certain côté, cela pousse à la construction, mais d'un autre, cet écart est un peu trop prononcé pour ne pas devenir frustrant.
Vers le succès ?
Heureusement, lorsqu'il s'agit de la construction et du jeu de passes, PES 2014 est déjà bien plus pêchu. Evidemment, la possibilité de choisir la direction des appels de balles de nos équipiers est un bonus indéniable, d'autant que la rapidité de la balle et la précision quasiment bionique des joueurs empêchent souvent les interceptions. Si la défense est un peu haute, cela permet d'avoir régulièrement des un contre un avec le gardien, malheureusement l'occasion de vérifier que ce dernier est très souvent à la ramasse à cause d'un temps de réaction digne d'une moule morte. Quand on sait que les frappes enroulées font systématiquement mouche, il va falloir s'attendre à quelques scores fleuves. Pourtant, malgré ces défauts d'équilibre assez navrants, PES 2014 amène bien des sensations très intéressantes en plus de contacts physiques plus réalistes qu'à l'accoutumée. Les joueurs se défendent avec les épaules (voire les bras) et la physique de balle a bénéficié d'un vrai travail qui l'éloigne de l'aspect parfois automatisé que l'on peut retrouver dans FIFA par exemple. Si on aimerait être très optimistes, on se demande quand même comment Konami pourrait réussir à réduire les problèmes cités dans cet aperçu en si peu de temps (et encore, je n'ai pas abordé l'arbitrage parfois calamiteux).
En termes de potentiel, PES 2014 montre clairement les dents. Le très prometteur Fox Engine met la série sur un autre étage d'un point de vue technique. Si on retrouve un gameplay assez vif dans les transmissions en plus d'améliorations concernant la physique des joueurs et du ballon, on s'inquiète tout de même de l'équilibre entre le jeu sans ballon / avec ballon, ainsi que du comportement des gardiens. Bref, il reste encore des choses à régler, mais on est en bonne voie.