Batman nous a toujours habitués à la jouer solo lorsqu’il s’agissait de faire régner l’ordre dans Gotham City. Mais comme il aime prendre par surprise, voilà que sa dernière aventure se voit accompagnée d’un mode multijoueur assez original. Une nouveauté plutôt bienvenue qui, si elle nécessite encore quelques ajustements techniques, ravira sans conteste les inconditionnels de la chauve-souris et de son univers.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour sa dernière sortie sur les consoles de salon actuelles, Batman aime le risque. En effet, après que Warner Bros ait repris le développement de la saga au détriment de Rocksteady, voilà que la chauve-souris tente de surprendre en offrant à ses fans inconsidérés un mode multijoueur. L’éditeur préférant se concentrer corps et âme sur l’aventure solo, c’est à Splash Damage (Ennemy Territory, Brink) qu’est revenu l’honneur de mettre en scène les parties à plusieurs. Une nouveauté pour la série.
Pas 2 mais 3 camps
Convié à Londres pour en découvrir un peu plus, l'impatience n’a pas tardé à faire place à l’étonnement. Alors que les modes multijoueurs voient la plupart du temps deux camps s’affronter, Batman Arkham Origins : Online innove totalement. Pas de 8 contre 8 ou de 16 contre 16 non, mais plutôt du 3 vs 3 vs 2. Comment se décomposent les équipes ? De manière très simple, puisque vous avez d’un côté le Joker et deux sbires, de l’autre Bane accompagné de deux autres barges et enfin la dream team représentée par Batman et Robin. Pour cette démo, tous se sont donnés rencard sur la map « Pénitencier de Blackgate » pour en découdre, dans un mode (dont le nom ne nous a pas été dévoilé) aux règles assez particulières. En effet, loin des « Capture de drapeaux » et autre « Domination », cette partie offre 25 vies à chaque équipe. A chaque mort, les joueurs en utilisent une et dès que le compteur atteint zéro, seuls les survivants s’affrontent jusqu’à ce qu’un vainqueur soit désigné. Durant cette partie, trois spots disséminés dans plusieurs pièces peuvent être capturés dans le but de marquer des points d’xp, nécessaires pour améliorer l’équipement. En aucun cas, le contrôle de ces trois pièces ne marquera la fin de la partie.
La nuit, tous les chats sont gris
Bien évidemment, Batman et Robin, forts de leur statut de super-héros, bénéficient d’atouts non négligeables. La vision thermique, le grappin, le batarang et autres joyeusetés leur donnent un avantage certain, à condition bien sûr de faire jouer leur mobilité. Que ce soit dans les airs ou en profitant des conduits pour surprendre les adversaires, le duo en collants devra agir en souplesse et faire preuve d’une discrétion à toute épreuve car en bas, les furieux armés jusqu’aux dents s’agitent. Histoire d’équilibrer un peu les forces dans cette map plutôt sombre, la bande de Bane et celle du Joker se sont vues offrir des lunettes à vision nocturne. Un sympathique attribut qu’il faudra utiliser avec parcimonie sous peine de vider la batterie (qui met un certain temps à se recharger) trop rapidement et au mauvais moment. Du coup, si vous jouez Batman, il faudra optimiser les déplacements et jouer sur l’effet de surprise en utilisant les éléments du décor (gargouilles, conduits) et gadgets à disposition pour arriver à estourbir les adversaires sans prendre du plomb dans l’aile.
Techniquement, ce Batman en multi reprend le gameplay des précédents opus. Pas de surprises, pas de prises de risque, la maniabilité est assez bonne en dépit d’un système de couverture pas tout à fait au point. Avant chaque début de match, les joueurs auront la possibilité de personnaliser leur héros ainsi que l’équipement, chaque camp ayant également des armes spécifiques et parfois amusantes comme ce paquet cadeau qui est en réalité une jolie petite bombe. L’idée de réaliser des matchs avec trois équipes et surtout de savoir que le danger peut venir de sous la terre (conduits), d’en face, d’au-dessus se traduit par une façon de jouer qui n’a rien à voir avec les multi traditionnels. On avance à tâtons, on utilise la vision nocturne autant qu’on le peut, on hésite à s’aventurer dans une pièce, bref c’est une sensation aussi curieuse qu’inhabituelle qui nous habite : celle d’avoir peur. En ce sens, le multi est une satisfaction et une bonne idée de Warner. Mais pour que ce mode soit une totale réussite, quelques ajustements demeurent nécessaires comme celui d’implémenter les vibrations lors des impacts de balle sur une cible et un système de couverture plus intuitif. Reste ensuite à connaître l’étendue du contenu multi, du nombre de maps et des modes de jeu pour se faire une idée plus précise de ces parties à plusieurs qui, si elles manquent parfois de nervosité, ont le mérite de faire passer un bon moment en excellente compagnie.
Reprendre l’un des lieux phares de l’univers Batman et le transformer en arène dans des matchs en 3 vs 3 vs 2, il fallait oser. En prenant le risque de créer un mode multijoueur, Warner expose son héros dans un style tout neuf, celui d’affronter d’autres joueurs humains. Si le plaisir de jouer Bane ou le Joker demeure assez classique dans son ensemble, incarner Batman ou Robin offre un gameplay et une intensité que l’on a déjà pu croiser dans les précédentes aventures solo tout en demandant une réactivité bien plus poussée. Du bon boulot, en attendant quelques peaufinements.