Suite à la déception engendrée par Dragon Age II et ses DLC gadgets, Legacy (ou L'Héritage en français) était attendu au tournant par les joueurs persistants et encore motivés. Verdict.
Histoire de famille et retour de l'Engeance
L'accès à l'histoire de l'Héritage peut se faire à tout moment, via une statue hideuse entreposée chez Hawke ou chez son oncle selon le chapitre. Il est néanmoins recommandé de la lancer au chapitre 3 pour avoir une difficulté de combat un peu plus relevée. Toucher la statue déclenche un aparté dans le récit de Varric à Cassandra sur le mode "au fait, j'avais oublié de vous dire". Les événements de ce DLC se déroulent donc en dehors de la trame principale. Pour résumer, il y est question des relations de Varric avec la Carta, syndicat criminel nain bien connu des joueurs d'Origins, de comment Papa Malcom Hawke a collaboré avec les Gardes des Ombres et fui Kirkwall et rien de moins que des origines de l'Engeance. Un programme chargé donc, et riche en révélations. Pour y avoir accès, Hawke et compagnie vont devoir se rendre dans les montagnes de Vimmark, près de Kirkwall, et pénétrer dans la prison d'une engeance très particulière, Corypheus. Il s'agit de l'un des mages à l'origine du fléau, l'un des premiers de son espèce. Accessoirement, son influence néfaste serait à l'origine de la folie qui règne à Kirkwall. Pour bien profiter de tous les dialogues importants, il est préférable de constituer une équipe comprenant Varric, Bethany / Carver et Anders, ce dernier supportant très mal la proximité de Corypheus. Niveau scénario, les auteurs se sont donné du mal pour présenter quelque chose d'intéressant. Avec un certain succès. On a même quelques choix à faire, entre les Gardes des ombres à suivre, Larius ou Janeka, l'un voulant détruire Corypheus, l'autre l'asservir pour mettre fin à l'Engeance. Les révélations sur cette dernière, ses origines, les Gardes des ombres et leurs relations avec Malcom Hawke apportent un véritable plus au background et à l'histoire de Hawke. Elles sont aussi assez bien menées. Néanmoins, le scénario est très court et les événements s'enchaînent un peu trop rapidement pour en profiter pleinement.
Nouveau donjon tout beau tout neuf... ou presque
Outre une histoire plutôt intéressante, on note également des décors améliorés. Les extérieurs désertiques de Vimmark font un peu vides, mais sont suffisamment détaillés et agréables à parcourir pour que cela ne soit pas gênant. Le repaire de la Carta, par contre, ressemble à s'y méprendre aux bas-fonds de Kirkwall, un véritable copier-coller par instants qui constitue une faute de goût difficile à pardonner. Heureusement, la prison elle-même, sans être d'une originalité confondante, présente des environnements inédits. Plus de grottes ou de donjons minuscules aux décors fades et réutilisant jusqu'à la nausée les mêmes structures. Ici, tout est nouveau et rappelle, dans le bon sens, Origins. La tour-prison est soignée et assez bien modélisée, voire parfois même jolie. Sans non plus casser des briques, les environnements sont donc nettement plus réussis que dans le jeu original. Mais ce n'est pas la seule amélioration notable.
Deux pour le prix d'un
Niveau gameplay, l'exploration du donjon met Hawke face à quelques énigmes à résoudre. Rien de bien difficile, il est vrai, mais cela constitue quand même une nouveauté par rapport au jeu principal. On croise par ailleurs quelques mini-boss, assez aisés à battre, certes, mais inédits. Le bestiaire se voit lui aussi renouvelé. Cependant, les combats s'avèrent toujours passablement bordéliques, bien qu'il y ait moins de vagues inopportunes d'ennemis. Autre point intéressant, il est possible de récupérer un très bon équipement de Garde des Ombres pour Hawke, ainsi que des accessoires spécifiques pour Anders et Varric et des armes pour le reste de la fratrie Hawke. Par ailleurs, L'Héritage bénéficie non pas d'un, mais bien de deux boss. Corypheus, tout d'abord, se révèle un adversaire coriace au design bien glauque. Le challenge est globalement plus relevé que dans la trame principale et le déroulement du combat impose un petit peu de tactique. Juste un peu seulement. Néanmoins, l'affrontement reste sympathique. Avant de l'affronter, avant même de se lancer à l'assaut de la tour en fait, il y a aussi la possibilité de se mesurer à un boss optionnel, Malvernis. Pour ce faire, il est nécessaire de pénétrer dans le repaire de la Carta et de retourner ensuite sur ses pas avec l'objet idoine. De fait, il est facile de passer à côté de ce boss, ce qui serait dommage. Se présentant, entre autres, sous la forme d'un dragon spectral assez semblable à celui d'Awakening ou d'un spectre humain, Malvernis est un adversaire coriace, nettement plus compliqué que Corypheus qu'il est recommandé d'affronter avec un niveau élevé. Ce combat, assez long, apporte un atout non négligeable au DLC. Dommage, cependant, que ce contenu se boucle aussi rapidement : deux heures en prenant son temps, environ une demi-heure de plus en comptant Malvernis. C'est peu.
Points forts
- Un scénario intéressant
- Enfin un donjon et un boss dignes de ce nom
- Un bon équipement à récupérer
- Un boss optionnel
Points faibles
- La reprise de certains décors de Dragon Age II pour la planque de la Carta
- Des combats toujours aussi mal gérés
- Une durée de vie trop courte
- Un prix excessif
L'Héritage se révèle une assez bonne surprise, d'un point de vue scénaristique comme de gameplay. Il donne un petit aperçu de ce qu'aurait pu être Dragon Age II avec un développement plus long. Malheureusement, quelques défauts rédhibitoires persistent, comme les combats foutraques, et le DLC reste beaucoup trop cher (800 points Microsoft ou 9,99 €) au vu de sa durée de vie très limitée.