Et soudain surgit Tallis

Comme pour le précédent DLC, La Marque de l'Assassin peut se déclencher à tout moment du jeu, dès le chapitre premier. Là encore, il suffit de toucher une statue, toujours aussi laide, chez Hawke ou son oncle selon le moment choisi. Cette fois-ci nous est conté comment Hawke se retrouva mêlé(e) à une sombre affaire de cambriolage, un épisode dans lequel on croisera Qunaris et Orlésiens. Tout commence une nuit, à Kirkwall, alors que la fine équipe traque tranquillement du truand antivan. Surgit alors une jeune elfe particulièrement rapide et efficace quand il s'agit de tuer. L'Assassin du titre vient de faire une entrée fracassante pour proposer à Hawke de braquer, chez lui, un noble orlésien, le Duc Prosper de Montfort. Bien entendu, il y a anguille sous roche et rien ne va se dérouler comme prévu.

Hawke en vadrouille

Ce qui frappe d'emblée dans ce contenu, c'est le changement de ton radical. S'il comporte quelques passages dramatiques et qu'un nouvel éclairage sur les Qunaris est apporté, c'est bien l'humour qui domine ce DLC. Outre le côté "casse" de bras cassés organisé au Château Haine, un certain nombre de situations et de conversations cocasses émaillent le scénario. Les dialogues avec Tallis sont souvent très amusants, surtout si Hawke a développé une personnalité charmeuse / blagueuse. Les échanges savoureux et légers entre les personnages, qui faisaient le sel de Dragon Age Origins, sont enfin de retour et il est un peu dommage d'avoir dû attendre un DLC pour en profiter. D'autres éléments amusants sont également présents, comme le costume ridicule dont se retrouve affublé(e) Hawke, la réception guindée à laquelle assiste l'équipe, l'infiltration plus ou moins couronnée de succès, etc. Par ailleurs, quelques personnages connus font un petit caméo (Léliana, Teagan, Isolde) - un clin d'œil agréable à l'épisode précédent. L'ambiance générale, plus légère que dans le reste du jeu, est globalement réussie et bienvenue.

La vie de château

Au niveau du gameplay, les combats ont enfin été un peu améliorés : plus d'ennemis qui déferlent par vagues incessantes et une IA un peu moins idiote. On a également droit à un nouveau bestiaire, principalement des ghasts et des wyvernes, pour les plus notables. Par ailleurs, outre quelques quêtes assez classiques, le duo Hawke / Tallis est confronté à une petite phase d'infiltration, basique certes, mais qui a le mérite d'exister. On assiste également à des mondanités et il y a une phase de collaboration pour progresser dans la chambre forte, durant laquelle on peut contrôler très brièvement Tallis. Rien de follement original, il est vrai, mais cela change agréablement du train-train habituel de Dragon Age II. Par ailleurs, les décors sont, pour la plupart, bien plus travaillés, voire même assez jolis et gais. Sauf les grottes, qui sont toujours aussi laides. Qu'il s'agisse du Château Haine ou de la forêt montagneuse qui l'entoure, la plupart des environnements ont été soignés et paraissent plus vivants que dans le jeu de base pour offrir une nouvelle bouffée d'air frais par rapport à l'atmosphère oppressante de Kirkwall. On notera néanmoins quelques bugs de décors, dont un trou en pleine montagne particulièrement visible.

Un personnage réussi

L'assassin elle-même est assez réussie, bien que son visage puisse sembler curieusement modélisé par moments. Tallis bénéfice d'une personnalité bien développée et d'un solide caractère, à la fois grave et léger, à la répartie facile et au passé chargé. On sent qu'un travail d'écriture poussé a été réalisé sur ce personnage. La doubleuse française fait également un bon travail, qui rend plutôt honneur à la personnalité de l'Elfe. Par ailleurs, Tallis dispose de son propre arbre de compétences, que l'on peut développer. Ses qualités de combattante sont appréciables, surtout lors d'un combat final assez sympathique. Il est dès lors regrettable de devoir s'en séparer si vite, le DLC se terminant en 2 à 3 heures selon la difficulté choisie, ce qui est trop court. On échangerait bien deux ou trois Sebastian contre une Tallis, ce qui est hélas impossible.