Il paraît que l'étude du latin a pris un sérieux coup dans l'aile ces dernières années. On trouvera peu de monde pour regretter les laborieuses séances de version ou l'apprentissage des déclinaisons. Par contre, la découverte des civilisations Antiques a généralement laissé un bon souvenir aux anciens élèves. Des guerres puniques à l'annexion de l'Egypte en passant par la conquête de la Gaule, les campagnes militaires tiennent une place prépondérante dans cette histoire. Ca tombe plutôt bien, c'est justement ce que le studio The Creative Assembly se propose de nous faire revivre avec Total War : Rome II.
La série des total War n'en finit plus de revenir aux sources et ce n'est pas près de fatiguer ses fans. Après nous avoir proposé un petit retour dans le Japon féodal avec Total War : Shogun 2, The Creative Assembly s'attaque désormais à une autre période qui a déjà fait le bonheur des amateurs de stratégie. Le premier Rome Total War est en effet l'un des épisodes qui a le plus marqué les joueurs. Ressortez du placard votre casque prétorien, toute une légion attend vos ordres et se montre prête à étendre les frontières de la république romaine.
Vous verrez du pays, ils disaient
Total War : Rome II s'intéresse plus spécifiquement aux événements situés entre la première guerre punique et les débuts de l'Empire. Ca tombe bien, c'est une période d'expansion pour Rome et elle est donc propice à nous faire voyager. C'est l'occasion de constater que la carte générale de la campagne a une fois de plus été particulièrement soignée. Elle est vaste, près de quatre fois plus grande que la carte de Shogun 2, et elle englobe des régions vraiment différentes par leur culture et par leur climat. Pour rappel, au plus haut de sa gloire, Rome contrôlait presque toute l'Europe et le bassin méditerranéen, mais aussi une bonne partie du Moyen-Orient. Bref, vos ambitions expansionnistes ne manqueront pas d'opportunités. C'est peut-être un détail, mais les paysages de cette carte ont été travaillés pour retranscrire en un coup d'œil l'ambiance spécifique à chaque contrée. La végétation ne sera pas la même, l'architecture des villes sera aussi différente. Bref, le petit côté gestion devient encore plus agréable dans ces conditions.
Des aspects politiques plus poussés
Nous n'aurons pas l'occasion de nous attarder sur toutes les nouveautés de cet opus qui semblent approfondir son aspect gestion, nous préférons nous concentrer sur la politique qui prend ici une place prépondérante. En effet, il vous faudra non seulement gérer la diplomatie avec les nations étrangères, mais aussi les rapports de force au sein même de la République. La présentation nous a par exemple permis de faire la connaissance avec trois grandes maisons romaines qui se tirent la bourre. A vous d'équilibrer les rapports de pouvoir en favorisant l'une, en mariant votre fille au rejeton d'une autre ou même en adoptant l'un des enfants d'une troisième. Un rival vous barre la route ? Vous pouvez essayer de le corrompre ou même de l'assassiner purement et simplement. Attention, ce dernier risque d'être un poil rancunier si la manœuvre échoue... On atteint un niveau de complexité qui s'approche petit à petit de celui des productions de Paradox Interactive. Notez aussi que le titre comprend désormais un petit aspect RPG dans le système de progression : les unités continuent de prendre individuellement des galons au combat, mais les armées dans leur ensemble peuvent aussi désormais progresser, développer des compétences particulières, et les conserver même si l'ensemble des combattants passe l'arme à gauche. C'est en quelque sorte le général qui apprend de nouvelles techniques et qui est capable de les utiliser en levant une nouvelle armée.
Sur le champ de bataille
Cette présentation de Total War : Rome II était particulièrement dense mais elle nous a aussi donné l'occasion de mettre les mains dans le cambouis à l'occasion d'une petite bataille en Egypte. Nous avons ainsi pu constater que les reliefs ont bel et bien plus que jamais une importance stratégique de taille : les Egyptiens étaient situés en position défensive en haut d'une colline plutôt escarpée et avaient un net avantage sur les Romains disposés en contrebas. La seule chance pour ces derniers de ne pas se faire piétiner par les éléphants, décimer par les balistes ou enfoncer par les chars était de contourner l'ensemble. Ils disposaient d'ailleurs d'une petite flotte capable de débarquer des unités au sol pour ensuite prendre les Egyptiens de revers. C'est en effet l'une des nouveautés de cet opus, il suffit de lancer un combat à proximité de navires pour que ceux-ci se retrouvent directement dans la bataille. En l'occurrence, il nous fallait ici gérer à la fois les troupes qui se battaient sur la colline et les navires qui manœuvraient dans le Nil. Autant dire que ce Rome II n'a pas fini de titiller tous les stratèges en herbe.
Il faut être franc, Total War : Rome II n'est pas tout à fait le genre de jeu qui se prête parfaitement à une découverte sur un salon tel que l'E3. Nous n'avons fait que survoler ici les éléments montrés à l'occasion de la présentation qui était particulièrement dense. On garde quand même l'impression générale d'avoir face à nous un jeu très complet qui pousse encore plus loin que ses prédécesseurs la dimension politique et l'aspect gestion. Ajoutez à cela des batailles qui profitent encore plus des spécificités du terrain pour nous proposer de nouvelles options tactiques (comme le débarquement de troupes), et vous obtenez un Total War qui s'annonce d'ores et déjà comme une excellente cuvée.